Les Nadeshiko japonaises sont les nouvelles championnes du Monde U20 après leur victoire (3-1) ce soir en finale face à l'Espagne. Sur la pelouse du stade de la Rabine, le Japon a longtemps subi, avant de trouver la clé sur quelques inspirations géniales. Avec ce titre acquis en Bretagne, le Japon remporte son premier titre en U20 et devient la première sélection championne du monde dans toutes les catégories (U17, U20 et en A).

 

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Espagne-Japon comme une évidence au sommet de ce Mondial U20 2018. On se souvient soudain des larmes d'Aitana Bonmati, expulsée en demi-finale face à la France et qui a peut-être manqué ce soir dans les rangs de la Rojita. Avant ce « coup dur », l'Espagne semblait en position de force avec sa victoire en phase de groupes face au Japon.

 

Une défaite « utile » pour le Japon ?

Un ascendant et quelques clés, notamment les coups de pied arrêtés sur lesquels l'Espagne avait à chaque fois fait trembler la défense nippone. C'est aussi se montrer capable de perturber la sérénité de l'équipe japonaise, capable de trouver son rythme et alors de s'infiltrer dans n'importe quelle défense.

Cela explique en partie le début de match de l'Espagne, pied au plancher, de l'intensité et la volonté de ne pas laisser respirer l'adversaire. Un début de match où l'on retrouve Eva Navarro, régulièrement recherchée dans le couloir droit et qui donne toutes les peines du monde à sa vis-à-vis, Nanami Kitamura.

Dès la 4e minute, un premier centre dangereux venu de la droite oblige Hannah Stambaugh à une double-intervention, aux poings devant Claudia Pina, puis un premier arrêt pour priver Patri Guijarro d'un nouveau but dans ce tournoi. L'Espagne appuie mais chaque baisse de régime se transforme en danger aux abords du but de Catalina Coll.

 

L'Espagne laisse passer les occasions

Mais pour le moment, c'est la Rojita qui frappe le plus fort avec des coups de pied arrêtés qui se multiplient dans le camp japonais, comme ce corner au quart d'heure de jeu, repris de la tête par Patri Guijarro, une reprise légèrement trop décroisée et qui manque le cadre (15e).
Le Japon s'accroche, ballotté, mais plus solide sur les corners adverses. L'Espagne tente aussi de loin, comme cette frappe de Maïte Oroz aux 20 mètres, sortie en corner par Stambaugh alors que le ballon prenait le chemin de la lucarne droite (23e). L'orage ne s'arrête pas, et la foudre semble prête à frapper.

On retrouve Eva Navarro, trouvée à l'opposée, toujours côté droit et qui parvient ensuite à centrer en retrait vers Patri Guijarro dans la surface. La frappe de la capitaine espagnole est repoussée par Stambaugh, de nouveau à la parade (35e). Il ne manque plus que les buts à l'Espagne qui a pris le contrôle dans ce premier acte.

 

Premier coup de massue avant la pause

Sevré de ballons, le Japon patiente avant de trouver la faille à un moment où les Nadeshiko reprennent partiellement le contrôle du jeu. Côté gauche, sur un ballon qui semblait perdu, Jun Endo parvient à s'en saisir et remettre dans l'axe vers Hinata Miyazawa. La milieu de terrain nippone se défait du marquage de Patri Guijarro et tente sa chance aux 20 mètres. Le ballon lobe Catalina Coll légèrement avancée, et finit sous la barre transversale (38e).

Le Japon s'offre un coup de maître après une première période en apnée. Dans la foulée, Eva Navarro alerte à nouveau Hannah Stambaugh, mais la gardienne japonaise ne laisse rien passer (39e). On est même proche du break avant la pause mais Coll s'interpose sur la frappe de Jun Endo (43e).

Au retour des vestiaires, l'énergie ne semble plus la même du côté espagnol. Une baisse de régime qui permet au Japon de respirer et surtout de pouvoir se projeter plus aisément à la récupération du ballon. Avant l'heure de jeu, le Japon prend une deuxième longueur d'avance par Saori Takarada.
 

Double-break

Un ballon renvoyé par la défense japonaise, et Takarada peut s'appuyer sur Riko Ueki dans le camp espagnol. Ueki contrôle le ballon et, dos au but, parvient à le remettre dans la course de Takarada. L'attaquante japonaise fonce vers le but et trompe Catalina Coll sur une frappe décroisée du droit (57e).

À nouveau privées de ballons par la Rojita, les Nadeshiko prennent l'Espagne à son propre jeu. Sur l'action qui mène au troisième but nippon, les joueuses japonaises sont pressées dans leur propre camp mais parviennent à s'en sortir sur un long ballon. Servie côté droit, Saori Takarada donne l'impression de danser face à Berta Pujadas, et parvient ensuite à servir Fuka Nagano qui arrive lancée. Dans la surface côté droit, Nagano reprend instinctivement le ballon et parvient à lober Catalina Coll avec un ballon qui termine sa course dans le petit filet opposé (65e, 3-0).

 

L'impossible retour de la Rojita

Le Japon marche sur l'eau, mais l'Espagne n'est pas encore hors-course. À vingt minutes du terme, Lucia Rodriguez parvient à trouver Candela Andujar dans la surface sur un centre venu de la droite. Au second poteau, Andujar est esseulée et peut ajuster Stambaugh (71e, 3-1). La confiance fait son retour et quelques instants plus tard, Claudia Pina est proche de rapprocher encore la Rojita. Servie latéralement par Maite Oroz aux 16 mètres, la frappe de l'avant-centre espagnol vient heurter la barre transversale (73e). Et si...

Le Japon s'épargne alors une fin de match sous pression. Libérées, les joueuses japonaises étalent toutes leur technique, signe d'une euphorie qui gagne les Nadeshiko à l'approche du coup de sifflet final. Dans les dernières minutes de jeu, Catalina Coll évite même à l'Espagne de sombrer avec une parade décisive face à Honoka Hayashi (88e).

La victoire et le titre attendent désormais les joueuses japonaises au coup de sifflet de final. Un trophée qui récompense une équipe qui s'est montrée impressionnante dans ce tournoi, semblant même progresser au fil des matches, avec une qualité technique, et un enthousiasme contagieux. Le Japon s'empare du titre mondial qui lui manquait, après les A en 2011 et les U17 en 2014, c'est désormais un sacre en U20, une performance inédite dans l'histoire du football féminin.

 

Photo: Getty Images

. La rédaction