La défenseure de l'Olympique lyonnais Wendie Renard a remporté avec l'OL mercredi sa 8e Coupe de France face à Lille, et son 26e trophée en tout ! Mais tout ne fut pas facile pour les Lyonnaises face aux Lilloises, surtout en première mi-temps. Wendie Renard a reconnu sans détour qu'elle et ses coéquipières n'ont pas mis l'intensité suffisante pour faire respecter la hiérarchie sur le terrain. 

 

===> Coupe de France (finale) : Lille a résisté, les Lyonnaises de nouveau au sommet

 

Journaliste : Wendie, qu'est-ce qui n'allait pas en première mi-temps ?

On dormait, tout simplement ! On n'est pas bien entrées dans le match, on n'a pas mis de rythme. Au niveau de l'agressivité, sur les premiers et les deuxièmes ballons, on n'y était pas. A partir de là, ça a mis Lille en confiance. Et nous on s'est mises à reculer. Mais à la mi-temps on a recadré tout ça. Le coach aussi. Et on est reparties avec de meilleures intentions. 

 

Journaliste : Est-ce que cette mauvaise première mi-temps vous inquiète, en vu de la finale de Ligue des championnes contre Barcelone (le 18 mai, ndlr) ?

"Inquiète", non. Mais c'est sûr que ça ne peut que nous faire du bien pour le 18 mai. Après je ne pense pas qu'on ait pris ce match à la légère. C'est juste qu'on est tout simplement pas rentrées dans le match, et Lille a aussi réussi à mettre les ingrédients nécessaires pour nous mettre en difficulté. On l'a vu à la mi-temps, et dès qu'on met les ingrédients dans une finale, un match de haut niveau, on arrive forcément à se créer plus de situations. Et à force on finit par marquer. 

 

Journaliste : Comment allez-vous gérer la dizaine de jours qui vous reste avant la finale contre Barcelone ?

D'abord on va savourer cette victoire de ce soir. Et puis après on va récupérer et repartir au boulot parce qu'il le faut. Ce sera notre dernier match de la saison, forcément le plus important. Il faut rester sérieuses. On a encore dix jours d'efforts à fournir. En tout cas on sera prêtes. 

 

Coeurs de Foot : Sur cette finale de ce soir le vent a été un élément important. Est-ce que ça vous a pénalisées ?

Avant le match, quand on a gagné le toss (tirage pour choisir son terrain), j'ai discuté avec le staff pour savoir s'il fallait débuter le match contre le vent ou non. Moi j'ai décidé que oui. Après ça ne s'est pas forcément vu, parce que le terrain avait été arrosé, mais le terrain avait beaucoup séché entre temps. Donc il fallait appuyer davantage les passes, mettre encore plus de mouvement. Mais ce ne sont pas des excuses. On a eu quand même un beau terrain même si ça aurait été bien qu'il soit plus arrosé. Mais il faut souligner aussi que Lille a fait une très bonne prestation en première mi-temps. Elles n'avaient rien à perdre dans cette finale. 

 

Coeurs de Foot : On a senti que physiquement vous vous "reteniez", peut-être parce qu'il y avait aussi deux grosses échéances futures à savoir la finale de Ligue des championnes et la Coupe du monde cet été ?

Non il n'y avait aucune retenue ! S'il y en a pendant une finale, on ne mérite pas d'y être. Lille a très bien joué. Nous on a manqué surtout de rythme au début. Et par moments on s'est même trop précipitées. Ca facilite donc le jeu de Lille. Et après, à partir du moment où on est plus sereines, qu'on met un peu plus de mouvement, d'agressivité, on arrive à se créer plus de situations, comme en deuxième mi-temps. On a rectifié le tir et on est allées chercher cette Coupe de France. 

 

"Au début de cette saison, on s'était dit

qu'il fallait essayer de tout "ramener""

 

Journaliste : Qu'est-ce que ça vous fait, d'un point de vue personnel, de remporter un énième trophée ? Vous les comptez encore ?

On m'a déjà posé la question de combien ça me faisait de trophées. Je ne sais plus (rires). Mais comme je l'ai dit, on travaille pour ça. Ce n'est pas donné à toutes les équipes de pouvoir soulever des trophées. On sait que c'est difficile, parce que la saison est longue. Et les derniers mois sont ceux où il faut aller chercher les titres donc il faut être encore plus costaud. Et puis c'est bien pour le club, pour les supporters, et tout simplement pour nous. 

 

Coeurs de Foot : On sait que tu es un exemple, pour l'équipe, pour les plus jeunes aussi. Qu'est-ce que ça fait d'avoir "récupéré" ce trophée (Lyon l'avait perdu l'année dernière contre le Paris SG, 0-1, ndlr) ?

C'est vrai que la saison dernière il nous a manqué. Même si on a fait le doublé avec le championnat et la Ligue des championnes. Au début de cette saison, on s'était dit qu'il fallait essayer de tout "ramener". Garder ceux qu'on avait gagnés et ceux qu'on avait perdus. Ce soir c'est chose faite. Par exemple au fait d'être un "exemple", moi je fais mon job sur le terrain, en étant tout simplement moi-même, en faisant tout pour mon équipe, mes coéquipières, et le club qui investit beaucoup sur cette section féminine. 

 

Coeurs de Foot : On a l'impression que tu essaies de "faire passer le flambeau" ? Est-ce que c'est important pour toi ?

(Elle hésite) C'est important oui parce qu'il y a des jeunes dans l'effectif. Après je pense qu'on est plusieurs quand même à passer le flambeau à ces jeunes. Il y a pas mal de joueuses internationales dans l'équipe, de joueuses expérimentées. Mais il faut rester soi-même. Le message vient naturellement aux entraînements, quand on voit l'intensité, l'agressivité et surtout l'exigence qu'on met dans ce qu'on fait. Tu n'as pas besoin de parler, ça vient tout seul et les jeunes rentrent dans le bain ou se font crier dessus. Mais on a un bon groupe. 

Dounia MESLI & Arnaud Le Quéré