Après le match nul entre le Paris FC et le FC Metz à Bondoufle (2-2), on a échangé avec Simone Jatoba, la capitaine brésilienne des Messines. La défenseure du club grenat qui a une grande expérience de la D1 avec Lyon, nous donne son sentiment sur le début de saison compliqué du club, avant cette prise de conscience et cette première victoire contre Bordeaux, avant d'enchaîner les bonnes performances depuis.

 

 

C'est un beau résultat pour Metz ce match nul contre le Paris FC ?

Ah oui bien sûr. Contre le Paris FC [ça l'est], car c'est une belle équipe et on a beaucoup de respect pour cette équipe. Aujourd'hui on a réussi à faire quelque chose pour nous, ça nous met plus en confiance et pour continuer le championnat avec cet objectif de maintien. L'équipe était bien aujourd'hui.

 

Comment vous gérez l'arrivée du nouveau coach et de ce nouveau coaching, mis en place par Manuel Peixoto (ex-coach U19 de Metz) qui a remplacé David Fanzel au pied levé ? Il est très positif on a l'impression dans son coaching après avoir échangé avec lui en zone mixte également ?

Oui voilà c'est ça. C'est super bien; parce qu'il est tout le temps derrière nous, à nous pousser et [il nous donne] vraiment que du positif, que des bonnes choses et ça, ça nous aide vraiment à se remonter le moral [après le début de saison difficile] et à aller chercher des points, c'est ce qui est entrain de se passer (deux victoires et un match nul depuis). C'est bien que toute l'équipe se sente concernée, et correspond à cela [cet état d'esprit] parce que quand tu as une ou l'autre qui ne fait pas le boulot, [ça ne fonctionne pas]. Là tout le monde essaye de faire le boulot, donc c'est super bien.

 

C'est ta troisième saison en D1 avec Metz (deux saisons en D2). Comment on explique le début de saison du club encore une fois très difficile ?

Le début de saison était un peu compliqué, on avait un peu de mal à enchaîner [notre jeu], à se trouver, mais je pense que cette phase [difficile] nous a appris aussi à voir les choses d'un autre côté. C'est bien de gagner, parce qu'en D2 c'est une chose, et là quand tu arrives en D1, tu vois que c'est complètement différent. Dans ma carrière je n'ai connu la D2 qu'avec Metz, je n'avais jamais joué à ce niveau-là (Simone Jatoba a joué cinq saisons avec l'OL de 2005 à 2010, avant de rejoindre Metz en 2014). Mais ça fait aussi apprendre, parce que quand tu descends, tu vois comme les choses sont, tu prends peut être plus conscience des choses et ça te fait grandir aussi donc pour moi c'est une bonne expérience. Surtout c'est bien de rester [en D1] et il faut qu'on ait cet objectif là de rester en D1. Je pense que c'est le moment d'arrêter de descendre et on va se battre pour ce maintien.

 

Justement est-ce que ce début de saison compliqué, on peut l'expliquer par le fait que "l'objectif commun" n'était pas pris en compte par toutes les joueuses ?

Je ne sais pas, peut être qu'on avait pas de chance aussi et il y avait certains matches où on a eu du mal à se trouver. Il y avait certaines choses qui n'étaient pas bien, mais au fur et à mesure je pense que les choses ont commencé à fonctionner et la mayonnaise à pris. Donc peut être que c'est le projet en commun qui a commencé à entrer dans les têtes de tout le monde, même sur le terrain on voit que les choses commencent à marcher.

 

C'est vrai qu'on le voit aussi dans ce match et sur vos deux précédentes victoires, on a l'impression que le projet commun de rester en D1 est enfin ancré dans vos têtes ?

Voilà c'est ça, le staff, toutes les filles, la direction, tout le monde à la même envie, et ça fait plaisir, donc on va se battre pour le maintien.

 

Vous enchaînez les bonnes performances, et ça fait du bien au moral ?

Oui ça fait du bien, franchement ça fait du bien. C'est ce qu'on cherchait depuis le début et quand ça arrive sincèrement ça fait du bien. Il y avait des matches en début de saison où l'on s'est battues, où l'on a mis des choses et rien n'est arrivés, on a pas eu gain de cause. Après ça [cette passe difficile], ça fait du bien.

 

Il y a eu un déclic, une prise de conscience ? Est-ce que vous avez discuté un peu entre vous ? Est-ce que vous vous êtes dit "La c'est bon on arrête de passer à côté de points [précieux], et on se mobilise pour le maintien cette saison" ?

Depuis le match de Montpellier, parce qu'on a vraiment pris [une grosse claque (défaite 11-0)]. Même nous on ne s'attendait pas à cela, même pour nous c'était compliqué [cette défaite]. Et depuis cette déconvenue, on essaye de se parler, on essaye de mettre des choses en place pour que les choses prennent et fonctionnent sur les matches. Parce que ce n'est pas normal [de passer à côté], on a vraiment une bonne équipe, il y a de bonnes joueuses aussi chez nous, mais il faut juste travailler, mettre les stratégies en place, avec tout le monde, mais surtout le groupe parce qu'on ne peut pas jouer qu'avec une seule joueuse et pas l'autre... C'est vraiment tout le monde, qui doit se sentir concerné, qui doit être ensemble.

 

Toi tu essayes de mettre ta grande expérience au service de l'équipe, on l'a encore vu aujourd'hui avec des interventions décisives en défense sur les percées des Parisiennes pour éviter de prendre des buts, aux côtés de Célia Rigaud (19 ans), qui a été exceptionnelle également...

Oui Célia Rigaud, on a joué ensemble en D2 la saison dernière. On s'entend bien sur le terrain, donc c'est bien, c'est bien pour l'équipe et je pense que toutes les filles pas seulement moi, se donnent et là ça prend. 

 

Le coach (Manuel Peixoto) nous a aussi fait part de vos qualités, donc c'était dommage justement de ne pas les mettre à profit ?

C'est vrai et il commence à explorer cela justement, les bons côtés de toutes les filles et il nous laisse aussi notre autonomie pour qu'on puisse s'exprimer, donc ça c'est super bien. Parce qu'on peut se trouver, chacune à des qualités différentes et quand on met tout cela ensemble, c'est que du positif.

 

Tu sais que tu as un rôle de leader et de capitaine très important au sein de l'effectif, tout comme Marie-Laure Delie depuis cette saison d'ailleurs, qu'on a vu vraiment prendre ce rôle là face au Paris FC aujourd'hui. Est-ce que tu le prends en compte ?

Oui mais je pense que toutes les filles-là essayent d'avoir un rôle prépondérant, de ne pas laisser la "capitaine" dans son rôle-là, en solo. Et c'est important parce que je pense qu'avec toutes les filles, on a commencé à mettre cela en place et à prendre conscience de cela. Ce n'est pas qu'une fille qui va faire les choses pour nous faire gagner, mais c'est vraiment tout le monde ensemble, fr la plus jeune à la plus âgée, qui doivent aller dans le même sens et c'est pour ça que ça fonctionne.

Dounia MESLI