Capitaine de fer de l'ASJ Soyaux, Siga Tandia est le genre de joueuse qui ne lâche jamais un match sans se battre. En zone mixte après PSG/Soyaux (2-0), on a voulu lui poser quelques questions au sujet du match et de l'état d'esprit de l'équipe.

 

On te voit souriante, mais je pense que le résultat du match est un peu compliqué à digérer, parce que vous les avez bien tenu en première période, vous avez relâché à l'heure de jeu parce que physiquement, dans l'impact, Paris se prépare peut être un peu plus, normal ?

Je ne sais pas si c'est le fait qu'elles se préparent un peu plus. Nous on a mis en place un système de jeu en losange, parce qu'on a essayé vraiment de bloquer le milieu de terrain, donc ça nous demandait vraiment de grosses courses sur le côté. Donc forcément à un moment donné on a baissé d'un ton. Après je pense qu'on se prépare pareilles qu'elles. Aujourd'hui on n'a plus d'excuses [sur la préparation], on est à plein temps toutes, avec des contrats fédéraux, on a 14 heures 30, donc l'excuse n'est plus valable aujourd'hui. C'est vrai qu'à un moment donné, elles ont été meilleures que nous, on a commencé à reculer, forcément on a subi, il y avait beaucoup plus d'espaces entre les lignes et on le sait contre ces équipes-là, c'est radical [on le paye cash].

 

Tu dis qu'il n'y a pas d'excuses, mais quand même ce sont des internationales en face ?

Oui c'est qu'elles sont meilleures [pour être internationales]. Après je ne sais pas si c'est en terme de préparation. Je pense que c'est la qualité après qui fait la différence, mais la préparation en soi, nous aussi on est préparées pour tenir un match de 90 minutes, normalement. Après c'est l'équipe en face qui fait que l'intensité diminue ou augmente.

 

Surtout que vous vous êtes procuré de belles occasions, notamment sur coup franc (Anna Clérac, Sarah Cambot puis Laura Bourgouin), c'est passé tout près d'aller au fond. Vous avez aussi eu des occasions pour ouvrir la marque ?

Oui, oui si on marque nos occasions... C'est pareil, au match aller (défaite 6-0), si on marque sur les actions qu'on a eu en première mi-temps, peut être que le match aurait été différent. Après ça ne s'est pas produit, donc on ne peut pas se baser là-dessus [sur des suppositions]. Maintenant c'est un peu nos lacunes, on le sait, on ne marque pas non plus énormément de buts, mais je pense qu'on peut être fière quand même [de ce qu'on a produit].

 

Elles comptaient aussi sur votre baisse de régime comme Grace Geyoro nous l'a dit juste avant toi, pour vous prendre à défaut. Tu t'y attendais ?

Oui je pense, après il nous a manqué ce petit but. On a senti qu'elles doutaient, parce qu'il faut dire je pense qu'on a produit du jeu, on a été au niveau. 

Après on sait rester humbles, on a tout donné, on a pas été ridicules, on voulait surtout donner une autre image de nous, après le match aller, où on a pris quand même 6-0. C'était vraiment sévère, parce qu'on avait quand même bien joué. Là on va dire c'est réussi, mais c'est frustrant.

 

Est-ce que des matches comme celui-ci vont vous servir pour la suite ?

Oui ça va nus servir, y'a pas photo, dans l'état d'esprit, dans le fait de jouer au ballon, de garder le ballon, de combiner, normalement si ça passe contre Paris, ça devrait [le faire] contre beaucoup d'équipes.

 

Ça a été le cas aussi face à Montpellier où vous avez arraché le match nul 1-1 (sur un coup franc direct d'Anna Clérac). Est-ce que c'est le match référence selon toi ? Parce que vous avez accroché une grosse écurie, qui jouait la Ligue des Championnes la saison dernière encore.

Je ne sais pas parce que à contrario [le match de] Montpellier on a énormément subi, quand même. Je ne sais pas c'est notre équipe, elle est jeune. Moi j'ai 31 ans, mais c'est des gamines, en jeu, elles ont 19 ans et l'expérience en D1 c'est important. Ça veut dire que par rapport à la jeunesse, fait qu'on est pas stable. Je parle dans les résultats, sur certains matches où on se fait dominer, reculer, garder le ballon. On apprend, et ce qui est bien c'est que l'équipe elle apprend vite. On a juste à regarder le match aller et le match retour face à Paris. Je pense qu'une fois que les filles vont assimiler tous ces matches, ça va faire progresser l'équipe.

 

 

 

 

Dounia MESLI