Elle croyait à l'exploit comme toute son équipe, poussés par un public d'environ 5.000 spectateurs plus acquis à leur cause, qu'à l'adversaire. Pilar Khoury a tout donné dans ce match, elle nous a donné son sentiment après cette courte défaite 1-0 face à Lyon, en demi-finale de Coupe de France. 

 
 

Son ressenti sur cette rencontre 

Forcément on est hyper déçue, mais on va se dire la vérité c'est une équipe exceptionnelle qui était en face [de nous]. On s'était préparés tactiquement, défensivement etc [dans ce sens] et on s'est dit qu'on allait gratter du terrain et gagner du temps parce que tant que le match était à 0-0, il était prenable [aux tirs au but]. On a su le faire et je pense qu'elles n'étaient pas en forme ou elles ne nous prenaient pas au sérieux, je ne sais pas. Mais ça s'est vu, on l'a senti et donc nous justement au niveau confiance, on a été de mieux au mieux au fur et à mesure du match. Vers la 75e minute, je pense qu'on y a cru vraiment d'aller aux tirs au but et elles ont eu très chaud au niveau du score [nul et vierge]. Puis après on a 8 minutes de temps additionnel, déjà 90 minutes c'était difficile à tenir, et 8 minutes de plus [c'est quasi-impossible]. On est déçu par le but, on est déçu parce qu'elles n'ont pas joué comme Lyon joue d'habitude et donc... [on pouvait y croire]. 

 

Au fil du match, vous avez tenu tête à Lyon et on a senti que vous aviez vraiment plus que travaillé cette demi-finale 

On ne l'a pas travaillé plus que d'autre, franchement tactiquement on a travaillé la semaine donc sur notre engagement c'était pareil. Après mentalement oui je pense qu'on a surement travaillé plus ce match-là. On savait que mentalement ça allait être difficile, que physiquement ça allait être difficile et on savait que le fait d'être solidaires comme depuis le premier match de Coupe, c'est ça qui allait faire qu'on puisse possiblement faire un exploit. On a vu qu'on était solidaires entre nous, il n'y avait pas de fille en-dessous, on savait toutes qu'il fallait faire le taff et quand il y en a une qui est en difficulté, on l'encourager [à se dépasser] et on allait la soutenir c'est comme ça qu'on a réussi à ne pas prendre de but jusqu'à la, je ne sais même pas (je lui donne la minute du but), 93e minute, voilà. 

 

On a vu aussi beaucoup d'abnégation défensive et de combativité devant, surtout de ta part. Tu ne semblais avoir aucun complexe face aux Lyonnaises, qui sont des internationales aguerries ? 

J'ai déjà eu l'occasion de jouer plusieurs fois contre elles, puisque j'ai pu jouer en D1 (avec Albi entre 2016 et 2018 ndlr) et après c'est de se conditionner, si on n'y va pas avec confiance [en soi] et avec l'idée qu'on est les meilleures, même si sur le papier ce n'est pas le cas, mais si tel n'est pas le cas, on se fait manger. Je l'ai appris après la première fois que j'ai joué contre elles, qu'il ne faut pas avoir peur et aller au duel. C'est ce qu'on a essayé de faire. 
 

On peut dire que vous avez été héroïques sur ce match tout de même ? 

Le groupe ? Oui, oui, franchement oui, mais comme toute héroïnes on voulait plus, puisqu'on a vu un peu ce couloir [vers la finale] s'ouvrir et on avait envie d'y entrer [pour aller en finale], malheureusement ça ne s'est pas passé comme ça, mais oui c'est certainement un exploit. Je pense qu'aujourd'hui on est abattu, mais demain matin (lundi ndlr), on va se dire : "Ah oui on a fait 1-0, on a failli le faire".  

 

Le public était acquis à votre cause. Ça vous a boosté on a l'impression ? 

Franchement le public a vraiment été magnifique, on tient à les remercier. Ça m'a le plus touché dans ce match, de voir [cette ferveur]. Au début on s'est dit le public va venir, va sûrement venir pour regarder les Lyonnaises et finalement on se rend compte au bout de 5 minutes qu'ils sont venus pour nous voir, pour nous voir et nous encourager. Quand on touchait le ballon, on sentait qu'il y avait de l'excitation et il voulait qu'on fasse quelque chose [qu'on crée l'exploit] et ça, ça fait énormément plaisir. 

 

Dounia MESLI