Déçu du scénario final, mais plus que fier de son équipe, qui a tout donné dans ce match, Nicolas Bach, le coach du GF38 a réagi après la défaite 1-0 face à l'ogre lyonnais à la 93e minute de la rencontre !

 

Sur le scénario du match

Moi je savais qu'on aurait 10 minutes durs. On avait du mal à gagner un duel, on voulait faire des fautes pour asseoir notre impact athlétique. On a eu du mal mais on a fait ce qu'on voulait. On a eu plus de mal - que ce que je pensais - à ressortir mais on a été agressives, solidaires, on s'est jeté sur tous les ballons, laissé très peu de possibilités de percussions, notamment dans l'axe. Ca a tenu, elles avaient du mal à trouver des solutions, du mal à trouver des automatismes. La sortie de Le Sommer leur a fait mal aussi.

 

Sur la pression subie par les Lyonnaises

Oui, c'était notre objectif, faire en sorte qu'elles s'agacent. Si on les laisse dans le confort, l'issue du match est facile à faire. On dira peut-être que Grenoble a pas joué, a balancé les ballons, etc. On jouait avec nos armes parce qu'on voulait gagner. Il n'a pas été décidé qu'au coup d'envoi, on perdait ce match. Il fallait les agacer et c'est une chose qu'on avait réussi à faire.

 

Pas beaucoup de clubs qui résistent à Lyon jusqu'au arrêts de jeu

Pourtant il y a beaucoup d'équipes en France qui ont autant de qualités que nous, donc c'est peut-être que dans l'état d'esprit, on fait des choses supérieures. Il y a eu du cœur, déjà pour aller se qualifier à Dijon et il y a eu beaucoup de cœur aujourd'hui. Un état d'esprit irréprochable, des filles qu'on fait une saison de dingue, avec un seul week-end, qui sont pour la plupart amateures et qu'il faut vraiment féliciter pour ce qu'elles ont fait, elles se sont comportées en professionnel, tout simplement. 

 

Sur le soutien, apporté par le stade des Alpes

J'ai envie de dire que tout ça, c'est la conséquence de beaucoup de travail et d'un groupe qui vit bien ensemble depuis le début. On a essuyé des critiques à juste titre pendant deux mois parce qu'on a eu une période de trou en championnat. Plein de matches qui nous ont porté préjudice pour être encore en course pour la montée mais il n'y a jamais eu dans l'état d'esprit - dans la volonté des filles - de failles. C'est quelque chose qui les anime depuis le début de la saison. On avait construit ce groupe pour qu'il soit fort dans la tête avec cet esprit-là, cette solidarité. On est fier de ça et force est de constater que c'est une réussite.

 

Oui, tout à fait. Je savais qu'on aurait ça, qu'on aurait ces armes là. Il ne faut pas se cacher, il faut un peu de réussite, il faut qu'elles ratent leurs centres, qu'elles ratent leurs frappes. Il faut un peu de ça quand on joue contre Lyon mais l'état d'esprit nous permet de renverser ces équipes. Je suis vraiment content parce que dans le foot féminin, c'est rare que les meilleures gagnent. On a tellement d'écart que les meilleurs gagnent tout le temps, c'est rare qu'on ait des scénarios un peu comme on voit chez les garçons avec les grands renversements.

 

Les joueuses ont-elles été héroïques pour vous ?

Oui bien sûr, elles ont été héroïques à Dijon aussi. Le président disait que c'était une victoire à de nombreux points de vue. On va essayer de capitaliser aussi là-dessus parce que c'est important pour nous de capitaliser pour enchaîner. On ne va pas monter en première division, on a fait un super parcours en Coupe mais l'année prochaine, faudra repartir à zéro et puis le prochain match, qu'elle que soit l'adversaire, il faudra mettre le même état d'esprit. J'espère qu'on va capitaliser là-dessus, qu'elles auront pris en expérience et qu'on va continuer à vivre de belles choses.

 

Abnégation et combativité. Deux plus gros points forts de Grenoble ?

Oui, c'est deux de nos valeurs fortes. Je pense pas qu'il y ait beaucoup d'équipes qui se disent "Nous, on ne veut pas être combatives !" mais elles arrivent à le retranscrire. Elles arrivent à faire en sorte qu'ensemble, elles le retranscrivent et puis elles sont très unies, solidaires les unes avec les autres. 

 

Sur l'autre demi-finale

C'est pas vrai ! C'est une belle finale Grenoble-Lille (rires). L'année prochaine oui

 

Cette équipe le mérite. On va de stade en stade quand on reçoit, on a des terrains difficiles au niveau de la pratique. On aimerait que tout ça amène un engouement autour de l'équipe et peut-être une amélioration de nos conditions [...] Aujourd'hui, c'était une belle fête et j'espère qu'on va capitaliser sur cette belle rencontre et faire que les conditions soient meilleures.

Karim Erradi