A la veille de la finale de la Coupe de France entre Lyon et Montpellier, les pronostics semblent largement favorables à l'Olympique Lyonnais. Un sentiment renforcé après la démonstration de l'OL en Ligue des Champions face au PSG. Pourtant les Montpelliéraines vont bien disputer cette finale avec la certitude de pouvoir l'emporter. Ont-elles raison d'espérer? Forcément... 

Montpellier est la seule équipe française invaincue face à l'OL cette saison. Il faut parfois s'accrocher à une statistique pour croire en ses chances et Montpellier a « la chance » de n'avoir joué l'OL qu'une fois cette saison : un 0-0 concédé à Grammont, avant de retrouver l'OL à Lyon le 21 mai prochain pour la dernière journée de la saison 2015/2016.

Toujours du côté des « stats », si l'on regarde celles des dernières finales de Coupe de France, le bilan est moins flatteur pour le club de l'Hérault. Depuis 2009, et la dernière victoire montpelliéraine en Coupe, le MHSC a disputé quatre finales, à chaque fois perdues dont les deux dernières en date (2012 et 2015) face à l'Olympique Lyonnais.

L'OL a mis la main sur cette compétition depuis maintenant quatre ans et aucune équipe ne semble capable de lui contester la suprématie, du moins dans le jeu. L'OL qui ces dernières années s'est vu sortir de la compétition uniquement sur tirs aux buts : face à Montpellier (2009 et lors des finales 2006 et 2007), Paris (2010) ou Juvisy (2011).

Une séance de tirs aux buts devenu la hantise des Lyonnaises en Coupe de France. Depuis 2004, et le rattachement du FC Lyon à l'Olympique Lyonnais, le club rhodanien n'a jamais gagné un match de coupe lorsque celui-ci allait jusqu'au tirs aux buts. Un cas de figure arrivé arrivé six fois depuis 2004 et qui s'est présenté trois fois de suite entre 2004 et 2007, avec deux défaites face à Montpellier.

Cela vient confirmer un sentiment, les tirs aux buts seraient la meilleure chance pour Montpellier de s'en sortir. D'abord parce que c'est sur cette même séance de tirs aux buts que les Montpelliéraines avaient fait la différence face au PSG avec une Solène Durand capable de sortir trois tentatives parisiennes. Ensuite parce que Lyon n'a encaissé qu'un but face à Juvisy, Paris et Montpellier cette saison, une autre statistique qui vient mettre à mal l'idée qu'il serait possible de battre Lyon dans le jeu.

 

Sortie de crise

Pourtant, Montpellier aurait tort de ne pas « jouer » cette finale et d'attendre les tirs aux buts. En effet, les Héraultaises sont aujourd'hui dans une bonne phase après avoir connu un début 2016 difficile. Lors de la phase aller, Montpellier avait réussi à obtenir des résultats positifs face à ses trois rivaux, Lyon, Paris et Juvisy avant d'encaisser sa première défaite à domicile face au PSG (2-1) en janvier.

Une contre-performance qui sera suivi d'autres résultats décevants face à Saint-Étienne (1-1) et puis deux défaites d'affilée en mars face à Albi (2-1) et à domicile face à Juvisy (3-1). Des résultats qui auront pour conséquence de décrocher Montpellier de la course à la seconde place et la Ligue des Champions. Si cette troisième place (qui n'est d'ailleurs pas encore assurée) correspond aux objectifs de début de saison fixés par le club, elle peut sembler amère au vu de l’enchaînement des événements.

Pourtant Montpellier a semblé avoir repris le dessus sur ses démons. D'abord avec cette qualification en demi-finale aux dépens du PSG mais aussi avec des prestations convaincantes en championnats notamment face à Rodez et Soyaux, deux équipes qui ont réalisé de bonnes performances cette saison en D1.

Ce regain de forme qui permet à Montpellier d'aborder cette finale avec plus de certitudes notamment sur le plan offensif, les Montpelliéraines ayant marqué 17 buts sur leurs quatre dernières rencontres. Marie-Charlotte Léger, Sofia Jakobsson, Valérie Gauvin, Lætitia Tonazzi, autant de joueuses qui participeront aux tâches défensives mais qui auront aussi à cœur de tromper la vigilance de l'arrière-garde lyonnaise.

 

OL : Un triplé ou rien !

Du côté lyonnais, cette finale est leu deuxième d'une série de rendez-vous qui doit conduire l'OL a un nouveau triplé. Dans ce contexte, difficile de s'attendre à une équipe de Lyon qui prendrait cette finale à la légère. Au Stade des Alpes, les Lyonnaises seront d'ailleurs pratiquement à domicile avec un déplacement court pour les supporters qui feront le déplacement demain à Grenoble. Une finale où ce seront malgré tout les joueuses de l'OL qui seront sous pression.

Grandissimes favorites, elles devront faire la démonstration sur un match de leur supériorité et faire la différence dans le temps réglementaire pour éviter la loterie des penalties. Sur ce point, la double confrontation contre Paris a montré que Lyon était capable de s'adapter tactiquement pour faire face à une équipe regroupée et varier les propositions de jeu offensif pour trouver l'ouverture vers le but adverse.

C'est tout l'enjeu de cette finale où les deux équipes viendront pour remporter ce trophée mais où ce seront paradoxalement les Lyonnaises plus que les Montpelliéraines qui devront tout faire pour gagner ce match.

Hichem Djemai