Amandine Henry est revenue sur la victoire de l'Olympique lyonnais mercredi en finale de la Coupe de France contre Lille (3-1). La milieu de terrain lyonnaise, originaire du Nord de la France, a confié que ce match était forcément particulier pour elle. Amandine Henry, qui va également disputer une finale de Ligue des championnes le 18 mai avec l'OL contre le FC Barcelone et la Coupe du monde avec les Bleues, avait d'autant plus de peine de savoir que le LOSC allait descendre en Division 2.

 

===> Coupe de France (finale) : Lille a résisté, les Lyonnaises de nouveau au sommet

 

Journaliste : Victoire pour vous ce soir ! Selon votre coach ce n'était pas un grand match. Avez-vous douté ?

Non on n'a pas douté. On était certes un peu énervées parce qu'on arrivait pas à marquer. On n'a pas fait un très bon match mais ce soir c'est plutôt le résultat qu'on va retenir. Le plus dur, c'était de marquer le premier but et après on savait que ça allait dérouler. C'est ce qu'on a fait en seconde période, et je pense aussi que le discours qu'on a eu à la mi-temps nous a fait du bien.

 

Journaliste : Est-ce que vous aviez en tête votre finale de Ligue des championnes contre le Barça (le 18 mai, ndlr) ? Le fait d'avoir une finale encore plus importante qui arrive après ?

Non pas du tout parce qu'on savait qu'après ce match on avait le temps derrière pour récupérer en vue d'affronter Barcelone. C'est jute qu'il y a des jours parfois où on y arrive pas. Ce soir en première mi-temps on y arrivait pas. Mais on est aussi tombées sur une équipe de Lille qui nous a contrariées, qui était bien en place, bien regroupée. On a réussi à faire la différence en deuxième mi-temps. 

 

Journaliste : Justement, quelle est votre vision du jeu lillois ? Cette équipe lilloise vous a bien gênée en première période notamment au milieu de terrain. Et en défense elles étaient aussi performantes !

Oui c'est pour ça aussi qu'on a eu des difficultés. Elles ont joué avec leurs armes, elles ont été très compactes et ont essayé de nous prendre en contre-attaque. Heureusement on a eu de la réussite sur les coups de pied arrêtés et le penalty qu'on a transformé. Elles n'ont pas démérité leur place en finale. Je suis même dégoûtée pour elles qu'elles descendent en D2 la saison prochaine. 

 

Journaliste : Justement ça a dû être difficile pour toi d'affronter Lille, qui fait un peu partie de ta famille (Amandine Henry est originaire du Nord de la France, ndlr) ?

Oui c'est sûr. Quand c'est une équipe nordiste, j'aime bien jouer contre elles parce que j'en connais quelques unes. Et c'est pour ça que je dis que je suis un peu "deg" de les voir descendre en D2.

 

"Ca m'attriste parce que je pense

qu'il y a un bon réservoir de joueuses dans cette région"

 

Journaliste : Et savoir justement qu'il n'y a plus d'équipe nordiste en D1 pour la saison prochaine, ça t'a affectée ?

Oui ça m'attriste parce que je pense qu'il y a un bon réservoir de joueuses dans cette région. Et c'est dommage que ces joueuses soient obligées de quitter le Nord pour pouvoir évoluer en D1. Mais j'espère qu'elles vont revenir au plus vite parce qu'il y a de bonnes ambitions dans le Nord-Pas de Calais. 

 

Journaliste : En tout cas le Nord sera plutôt bien représenté lors de la Coupe du monde puisque tu y prendras part. Tu anticipes cette Coupe du monde ou pour l'instant tu n'es focalisée que sur la finale de Ligue des championnes ?

C'est sûr que cette Coupe du monde est toujours dans un coin de ma tête ! Depuis un bon moment. Mais il faut prendre match après match. D'abord la Ligue des championnes et après la Coupe du monde. Il ne faut pas brûler les étapes parce que sinon on peut se brûler les ailes. 

 

Coeurs de Foot : Sur l'ouverture du score, est-ce que cet enchaînement que vous avez réalisé vous l'avez travaillé à l'entraînement ou pas du tout ?

Si, de temps en temps à l'entraînement je demande qu'on me décale le ballon et après j'essaie de frapper. Après ce n'était pas prémédité, c'est juste que je le sentais. J'ai demandé à tirer et ça m'a souri ! 

 

Journaliste : Est-ce que le temps de récupération que vous allez avoir va faire du bien pour préparer la finale européenne ?

Oui forcément parce là on était un peu dans le rush, avec beaucoup de matches. On jouait tous les trois jours, on a accumulé beaucoup de fatigue. Ca va faire du bien de pouvoir bien travailler et en même temps se reposer. Et faire un état des lieux avant cette finale européenne.

 

Coeurs de Foot : Comment on fait justement pour recharger les batteries ?

D'abord ça va être une récupération physique. Ensuite ça va être mental. Rester chez soi plus de trois jours ça va faire du bien (rires). De ne pas faire de valises. On pourra aussi rester un peu avec les proches parce qu'on ne les voit pas souvent. Et puis d'avoir avec l'équipe des entraînements "normaux", parce que ces derniers c'était des entraînements davantage basés sur la récupération. Là on va pouvoir vraiment bien travailler. 

 

Coeurs de Foot : Ce match contre Lille ce soir a aussi dû vous fatiguer ? Et en plus le fait d'avoir joué contre le vent ?

Oui physiquement ce n'était pas facile. Mais ce n'était pas une raison. Il y avait le vent certes mais l'équipe en face aussi a dû composer avec. Physiquement on est un peu fatiguées, on ne va pas se le cacher. Mais on va recharger les batteries très rapidement. 

 
Dounia MESLI & Arnaud Le Quéré