Wendie Renard, la défenseure de l'équipe de France, a reconnu que son équipe a éprouvé des difficultés en première mi-temps face au Brésil (2-1 ap). Notamment pour assimiler le système de jeu en 4-4-2 instauré par Corinne Diacre. Mais les Bleues ont su faire les réglages qu'il fallait à partir de la seconde période.

 

Wendie Renard : "En première mi-temps on n'arrivait pas à aligner trois passes. A ce niveau-là, c'est difficile de mettre en difficulté l'adversaire. Mais on a eu les ressources. On a joué différemment, avec plus d'impact, notamment sur les deuxièmes ballons. Les supporters nous ont poussées à fond pour qu'on aille chercher cette qualification en 1/4 de finale."

 

Journaliste : Comment expliquez-vous justement cette première mi-temps un peu compliquée ?

Moi, de mon point de vue de derrière, on était trop loin les unes des autres. Il n'y avait pas assez de mouvements. C'était compliqué de se trouver entre les lignes, alors que c'était la consigne demandée par l'entraîneuse. Après en seconde période on est revenues avec de meilleures intentions. On a réussi à poser un peu plus le jeu et à se créer plus de situations. Mais on doit être capables de le faire dès la première minute. Si on entame nos matches tambour battant, les supporters vont suivre. Ce sont des choses qu'il faudra améliorer.

 

Journaliste : Est-ce que le changement de schéma de jeu en 4-4-2 pour ce match a expliqué cette période de flottement en première mi-temps ?

C'est possible ! Après ça fait quand même un moment qu'on travaille ensemble. Et on doit justement s'adapter vite. Mais c'est vrai que concernant le plan de jeu, il a manqué quelques réglages. La coach a rectifié tout ça avec Kadidiatou Diani et Valérie Gauvin en attaque en deuxième mi-temps. Et ça a été un peu mieux. Ce soir on a gagné, tout ne peut pas être parfait. Chaque match est différent car l'adversaire est différent et pose des problèmes différents. Là on va bien récupérer parce qu'on a laissé beaucoup de plumes de ce match. Mais on est qualifiées, et lors du prochain match on aura d'autres problèmes à régler.

 

Journaliste : On t'a vue longtemps enlacer Amandine Henry après son but en prolongations !

Ah oui (rires) !!! J'étais contente parce que c'était une délivrance et l'aventure ne devait pas s'arrêter ce soir. Je sais où on veut aller. Ca fait un moment qu'on travaille. On transpire comme toutes les équipes et devant nos supporters on se doit de se donner les moyens d'aller le plus loin possible.

 

Journaliste :Est-ce que vous avez eu des peurs, des doutes durant ce match ?

Non ! Pourquoi ?

 

Journaliste : Parce que ce n'est pas facile !

Ce n'est pas facile pour les deux équipes ! Si il y a de la peur et des doutes, c'est là qu'on se met à déjouer. Non, je ne pense pas que ce soit ça qui nous aie freinées en première mi-temps. On est à la maison, pas de peur, pas de doutes ! C'est du football ! Le football est simple ! Quand tu mets du mouvement, de la qualité technique... Voilà on a gagné ce soir !

 

Journaliste :Vous avez conscience de faire de plus en plus peur aux équipes adverses sur les coups de pied arrêtés ? On voit que c'est l'arme n°1 de l'équipe de France !

Oui c'est sûr, on le travaille. Il y a beaucoup de potentiel dans cette équipe sur ces phases de jeu. Que ce soit Griedge MBoch, Amandine Henry, Valérie Gauvin, même celles qui peuvent rentrer en cours de match, même Gaëtane Thiney. Tout le monde est capable de marquer sur coups de pied arrêtés. Ca nous réussit, faut que ça continue comme ça et on doit faire encore beaucoup mieux dans ce domaine, je trouve ! Si c'est mieux frappé dans les zones essentielles, ça peut faire encore plus mal !

 

Journaliste : Et pour un éventuel quart de finale face aux Etats-Unis ?

Il ne faut pas le jouer avant ! Elles n'ont pas encore gagner leur 1/8e de finale contre l'Espagne (ce lundi 18h, ndlr). Si la logique est respectée, oui ce sera un France - Etats-Unis. Mais ce n'est pas encore le cas. On va d'abord bien récupérer, bien manger, et refaire le plein, parce que là je n'ai plus de jambes (rires) !

 

Journaliste :Est-ce qu'en termes d'émotions c'est plus savoureux de gagner en prolongations ?

J'aurais préféré gagner quand même avant (rires). Le plus important, c'est quand même de s'être qualifiées. Même s'il avait fallu passer par les tirs au but, on l'aurait fait.

 

Coeurs de Foot : Est-ce que tu penses que c'était une victoire à l'usure ? Car on vous a senties meilleures physiquement que les Brésiliennes en prolongations.

On a beaucoup puisé dans nos ressources en prolongations. Il y avait de la fatigue des deux côtés. Les Brésiliennes sont des joueuses qui, pour la plupart, aiment bien joué individuellement. Donc on y a laissé plus de plumes. Et je trouve que ce soir elles ont été plus organisées défensivement que d'habitude. Mais nous, avec l'appui des supporters, quand ils chantent la Marseillaises, on ne peut pas lâcher sur le terrain ! On a joué avec eux et cette victoire est amplement méritée pour eux, et aussi pour tous les gens qui n'ont pas pu venir au stade. L'aventure continue et rendez-vous au Parc des Princes pour les quarts de finale !

 

Journaliste :Vous allez bien dormir ce soir ?

(rires) Moi en général je n'ai pas de problèmes pour dormir après les matches ! Je rentre, je mange et je dors ! On va aussi faire le bain glacé parce que c'est important pour la récupération.

 

Journaliste :Est-ce que ce genre de match peut encore vous faire grandir ?

Ah oui ! Je pense ! Ca va forcément nous servir ! Car encore une fois on a été cherché la victoire. Et on a montré qu'on avait du mental. Quand ça arrive une fois, on peut mettre ça sur le compte de la chance. Mais là ça se répète à plusieurs reprises. Ca démontre que ce groupe a envie, est déterminé et a envie d'aller en finale au Groupama Stadium de Lyon.

Dounia MESLI