Début, la nuit dernière, de la 5e édition de la SheBelieves Cup avec les premiers matches disputés du côté d'Orlando en Floride. Les États-Unis l'ont logiquement emporté (2-0) face aux Lionesses anglaises, alors que l'Espagne, pour ses débuts dans le tournoi, a pris le meilleur (3-1) face au Japon.

 

Les joueuses des deux équipes avaient probablement encore ce match en tête, le soir du 2 juillet à Lyon et cette demi-finale de Coupe du Monde. Les États-Unis éliminaient alors l'Angleterre, au terme d'un match accroché, faisant basculer le destin de l'une et l'autre équipe dans ce tournoi.

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Huit mois plus tard, la sélection anglaise ne s'est pas encore remis de la déception, en témoigne les difficultés rencontrées depuis par les joueuses de Phil Neville, avec des défaites en amical face à l'Allemagne, le Brésil ou la Norvège. D'une certaine manière, cette SheBelieves Cup permettait aux deux équipes de « revivre » le match, désormais tournées vers l'objectif olympique, même si dans le cas britannique, ce sera la Grande-Bretagne (et pas seulement l'Angleterre) qui sera représentée cet été à Tokyo.

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Une première période à l'équilibre

Loin du Mondial, et privée de l'indispensable Lucy Bronze, blessée juste avant cette SheBelieves Cup, l'Angleterre a tenu la comparaison jusqu'à la pause, avant de céder au retour des vestiaires. Dans le premier acte, les deux équipes ont eu les opportunités d'ouvrir le score, avec Rose Lavelle qui oblige Carly Telford à se détendre devant sa ligne (13e).

La gardienne anglaise de Chelsea remporte ensuite son duel face à Lindsey Horan (23e), idéalement servie dans le dos de la défense par Tobin Heath. L'Angleterre se procure sa meilleure occasion quelques instants plus tard sur corner. Sur le centre de Georgia Stanway ,côté gauche, Lauren Hemp dévie au premier poteau, mais dans les six mètres, Jill Scott ne parvient pas à cadrer sa reprise (26e).

Cela restera la meilleure occasion anglaise du match, alors que Tobin Heath a animé sans succès la fin de première période côté américain. En l'absence d'Alex Morgan, et avec Megan Rapinoe sur le banc, Heath était associée à Christen Press et Carli Lloyd en attaque, deux joueuses qui ont débloqué les compteurs dans le second acte.

 

Le coup de patte magique de Christen Press

Sur un ballon gagné par Julie Ertz, Carli Lloyd trouve Press dans l'espace aux 20 mètres face au but. L'attaquante américaine décoche une splendide frappe enroulée du droit, qui vient se loger au ras du poteau droit hors de portée de Carly Telford (53e). La suite ne tarde pas, avec Carli Lloyd à son tour à la finition.

À la limite du hors-jeu, Lloyd est servie sur un ballon par-dessus de la défense de Lindsey Horan. En position idéale, dans la surface et face au but, Carli Lloyd ajuste sa demi-volée du gauche et ne laisse aucune chance à son homonyme Carly Telford (55e).

Le match vient de basculer, et Alyssa Naeher s'assure que l'Angleterre reste à distance. La gardienne américaine réalise une intervention décisive face à Nikita Parris, alors que l'attaquante lyonnaise avait échappé à la vigilance de Becky Sauerbrunn (57e). La dernière demi-heure entérine la domination américaine dans ce match, même si les dernières occasions en faveur de Carli Lloyd ou Megan Rapinoe (entrée à la place de Christen Press) n'ont pas connu la même réussite.

 

Entrée en matière réussie pour la Roja

Un match qui bascule en début de seconde période, cela ressemble également au scénario du match entre l'Espagne et le Japon. Une partie remportée (3-1) par la Roja en ouverture de cette SheBelieves Cup, alors que l'Espagne participe pour la première fois au tournoi.

Face aux Japonaises, les coéquipières de Jennifer Hermoso ont rapidement pris l'avantage par l'intermédiaire d'Alexia Putellas (8e), sur une action initiée par Marta Cardona, la joueuse de la Real Sociedad qui fait partie des nouveaux visages apparus en sélection depuis la Coupe du Monde.

Si l'entame est espagnole, les Nadeshiko prennent progressivement leurs marques dans cette partie. Mana Iwabuchi gagne en influence, à l'image de son ballon glissé pour Yuika Sugasawa (14e), même si Lola Gallardo est alors à la parade sur la frappe à suivre. En fin de période, Iwabuchi égalise grâce à un but spectaculaire. Sur le long ballon de Risa Shimizu venu de la droite, Mana Iwabuchi se jette dans la surface pour dévier le ballon. Sa reprise vient lober Lolla Gallardo avant de finir sa course dans le petit filet opposé (44e).

 

Lucia Garcia donne le tournis à la défense japonaise

Dès la pause, les deux sélectionneurs procèdent à des changements et l'entrée de Lucia Garcia va faire la différence pour la Roja. Brillante lors du dernier Mondial, l'attaquante de l'Athletic Bilbao va faire craquer la défense japonaise, et notamment la capitaine japonaise Saki Kumagai, prise à défaut sur les deux actions qui mènent aux buts de Lucia Garcia (48e et 78e).

Le pressing espagnol se fait plus efficace, et sans plusieurs arrêts décisifs d'Ayaka Yamashita (67e et 75e), le score aurait pu être plus lourd dans ce match. C'est donc une entrée en matière réussie pour l'Espagne qui retrouvera les États-Unis dès dimanche dans le New Jersey, alors que le Japon jouera face à l'Angleterre, deux affiches qui évoqueront, elles aussi, des souvenirs de la dernière Coupe du Monde.

 

Photo: US Soccer / Twitter

Hichem Djemai