Les États-Unis se qualifient pour la finale de la Coupe du Monde après leur victoire face à l'Angleterre (1-2) sur la pelouse du Parc OL. Un match spectaculaire remporté par des championnes du monde en titre toujours en course pour conserver leur trophée. En finale, le 7 juillet prochain elles rencontreront les Pays-Bas ou la Suède.

 

À l’issue de la victoire de l’Angleterre face à la Norvège au tour précédent, Phil Neville avait promis que cette demi-finale serait le plus grand match de cette Coupe du Monde. Et sur la pelouse du Parc OL, les Lionesses comme l’équipe des États-Unis ont été à la hauteur du rendez-vous. Un duel au sommet entre les deux équipes les plus ‘‘ambitieuses’’ de ce Mondial, ne cachant pas leur volonté depuis des mois d’aller chercher le titre ou de le conserver pour les Américaines.

 

Les USA enchaînent les "finales"

Une nouvelle finale avant l’heure pour les États-Unis, après avoir triomphé de la France, pays-hôte, au tour précédent sur la pelouse du Parc des Princes. Héroïne des tours précédents, avec des doublés face à l’Espagne et la France, Megan Rapinoe a observé cette demi-finale depuis le banc de touche, remplacée côté gauche par Christen Press suite à une blessure. Un changement parmi d’autres, puisque côté anglais, Phil Neville a également dû composer avec la blessure de Karen Bardsley, remplacée dans les buts par Carly Telford.

Malgré ces changements, l’impression d’un match au sommet était bel et bien là, avec une équipe anglaise désormais capable de rivaliser avec les championnes du monde, comme elle l’a montré lors des dernières SheBelieves Cups. Un tournoi annuel devenu une occasion pour les Lionesses de se mesurer régulièrement aux numéros unes mondiales. Un sentiment d’assister à un grand match également amplifié par l’atmosphère du Parc OL et ses plus de 50.000 spectateurs.

Comme lors de ses précédentes sorties, l’équipe de Jill Ellis est parvenue à frapper fort d’entrer. Dès la 4e minute, un corner américain conduit à une séquence dangereuse devant le but de Carly Telford. Le ballon revient côté droit, avec Rose Lavelle qui parvient à se jouer de Millie Bright sur un petit pont le long de la ligne, avant d’enchaîner une frappe dans un angle fermé. La gardienne anglaise repousse le ballon, mais Christen Press est proche d’en profiter dans les six mètres.


Le début de match à nouveau tonitruant des États-Unis

Si la défense anglaise s’en sort sur cette action, le ton est donné par une équipe américaine qui cherche de nouveau à prendre l'avantage dès l’entame. C’est chose faite après moins de dix minutes de jeu. Une action initiée par Tobin Heath qui transmet pour Rose Lavelle côté droit. La milieu de terrain américaine laisse intelligemment passer le ballon, et dans le couloir, c’est Kelley O’Hara qui déboule et délivre un excellent centre dans la surface anglaise.

Au second poteau, Christen Press dispose d’un espace pour placer sa tête et envoyer le ballon sous la barre transversale (10e). Oubliée l’absence de Rapinoe, sa coéquipière et remplaçante a déjà pris le relais. Les minutes qui suivent sont délicates pour l’Angleterre qui semblent en difficulté face à une équipe américaine qui apparaît à cet instant supérieure sur les plans athlétique et technique.

Pourtant, cette séquence délicate est de courte durée, malgré une nouvelle frappe de Rose Lavelle, qui ne parvient pas à accrocher le cadre (16e). Au contraire, l’Angleterre réplique avec Beth Mead servie côté gauche et qui délivre un excellent centre dans la surface adverse. Entre deux défenseures, Ellen White surgit aux six mètres et inscrit son sixième but du tournoi (19e).

Là aussi, un coaching payant puisque Mead a été titularisée dans le couloir gauche à la place de Toni Duggan pour ce match. L’Angleterre revient dans la partie, alors que les débats s’équilibrent, chaque équipe se montrant capable de créer du danger. Côté américain, Rose Lavelle continue de prendre sa chance à l’extérieur de la surface, forçant notamment Carly Telford à s’interposer (25e).

 

Alex Morgan retrouve le chemin des filets

Dans l’autre surface, Becky Sauerbrunn est proche de marquer un but contre son camp sur un long ballon de Keira Walsh. Le ballon passe finalement au ras du poteau gauche (28e). Les États-Unis multiplient les longs ballons, tandis que l’Angleterre tente de créer et d’exploiter les espaces entre les lignes dans l’axe du terrain. Alors que les Lionesses semblent parvenir à faire douter les États-Unis, les joueuses de Jill Ellis reprennent l’avantage par Alex Morgan (31e).

Servie sur un renversement de jeu d’Abby Dahlkemper, Christen Press peut transmettre pour Lindsey Horan qui profite de l’espace laissée par la défense anglaise côté gauche. Son centre trouve la tête d’Alex Morgan, lancée dans la surface et qui propulse le ballon au fond des filets. C’est le sixième but pour l’attaquante américaine dans ce Mondial, son premier depuis son quintuplé inaugural face à la Thaïlande.

L’Angleterre a eu ensuite l’opportunité de revenir rapidement, mais la frappe de Keira Walsh aux 25 mètres trouve Alyssa Naeher sur sa route alors que le ballon prenait le chemin de la lucarne gauche (33e). La patience est requise pour les Lionesses, alors que la deuxième période débute sur un ton plus rugueux. Les États-Unis parviennent à faire reculer les Anglaises vers leur moitié de terrain, limitant le danger devant le but de Naeher.

 

Les occasions manquées des Lionesses

Pourtant, comme en première période, l’Angleterre parvient à frapper lorsqu’elle semble loin du compte. Ellen White pense avoir marqué à la 67e minute, mais le but est ensuite invalidé suite à l’intervention de la VAR, avec un hors jeu de quelques centimètres.

On retrouve Ellen White dans le dernier quart d’heure qui semble manquer le ballon sur un centre de Demi Stokes dans la surface. L’attaquante anglaise chute dans les 16 mètres, et quelques minutes plus tard, l’arbitre de la rencontre siffle un penalty après visionnage du ralenti avec la VAR. Une faute peu évidente de Becky Sauerbrunn sur la buteuse britannique et qui offre une occasion aux Lionesses de revenir à hauteur.

C’est la capitaine Steph Houghton qui s’en charge, mais sa frappe est repoussée par Alyssa Naeher qui se détend sur sa droite pour stopper la frappe (84e). L’Angleterre continue de pousser dans les dernières minutes et les longs arrêts de jeu, mais sans jamais parvenir à inscrire un nouveau but dans ce match. Au contraire, les États-Unis s’accrochent à cette victoire, synonyme d’une cinquième finale mondiale, dimanche 7 juillet à Lyon.

L’Angleterre s’incline donc face aux championnes en titre, comme en 2015 où les Lionesses avaient perdu sur ce score de 2-1 en demi-finale face au Japon. Elles joueront le match pour la troisième place samedi du côté de Nice. Pour les Américaines, réaliser le doublé après le titre de 2015 au Canada est désormais possible, une performance réalisée uniquement par l’Allemagne (2003 et 2007) jusqu’à présent. Les joueuses de Jill Ellis attendent désormais de connaître leur adversaire en finale, un nom qui ce sera connu ce mercredi à l’issue de l’autre demie entre les Pays-Bas et la Suède.

 

Les réactions d'après-match :

=> Jill Scott (Angleterre) : « Nous avons essayé de proposer une belle prestation aujourd’hui »

=> Phil Neville (Angleterre, sélectionneur) : « [Devenir] l'équipe la plus constante du monde grâce à notre Fédération »

=> Alyssa Naeher (États-Unis) : « À partir de là c’est l’instinct qui prend le relais »

=> Rose Lavelle (États-Unis) : « Nous avons fait un meilleur match [que face à la France] »

=> Alex Morgan (États-Unis) : « J'ai eu beaucoup de chance [sur mon but] »

=> Jill Ellis (États-Unis, sélectionneuse) : « C'est dans cette culture [de la gagne] qu'on les entraîne depuis 20 ans. »

 

Photo: Getty Images / FIFA

 


Feuille de match

 

Mardi 2 juillet 2019, 21hDécines-Charpieu (Parc OL) – Coupe du Monde 2019demi-finale

Angleterre – États-Unis 1-2 (1-2)

Affluence : 53.512 spectateurs

Arbitre : Edina Alves Batista (Brésil)

Buts : Ellen White (19e) pour l’Angleterre ; Christen Press (10e) et Alex Morgan (31e) pour les États-Unis

Avertissements : Millie Bright (40e et 86e) et Nikita Parris (90+6) pour l’Angleterre ; Lindsey Horan (47e) et Becky Sauerbrunn (83e) pour les États-Unis

Expulsion : Millie Bright (86e)


Les équipes :

États-Unis : 1-A. Naeher – 5-K. O’Hara (11-A. Krieger 87e), 7-A. Dahlkemper, 4-B. Sauerbrunn, 19-C. Dunn, 8-J. Ertz, 16-R. Lavelle (3-S. Mewis 65e), 9-L. Horan, 17-T. Heath (10-C. Lloyd 80e), 23-C. Press, 13-A. Morgan (cap.).

Banc : 2-M. Pugh, 6-M. Brian, 12-T. Davidson, 14-E. Sonnett, 15-M. Rapinoe, 18-A. Harris, 20-A. Long, 21-A. Franch, 22-J. McDonald

Sélectionneuse : Jill Ellis

 

Angleterre : 13-C. Telford – 2-L. Bronze, 5-S. Houghton (cap.), 6-M. Bright, 12-D. Stokes, 4-K. Walsh (16-J. Moore 71e), 8-J. Scott,17-R. Daly (19-G. Stanway 89e), 7-N. Parris, 22-B. Mead (10-F. Kirby 58e), 18-E. White

Banc : 1-K. Bardsley, 3-A. Greenwood, 9-J. Taylor, 11-T. Duggan, 14-L. Williamson, 15-A. McManus, 20-K. Carney, 21-M. Earps, 23-L. Staniforth.

Sélectionneur : Phil Neville

Hichem Djemai