Les Jeux Olympiques de Tokyo approchent à grand pas avec le tournoi de football féminin qui débutera le 22 juillet prochain. Certaines équipes sont encore en cours de qualification quand d'autres lancent leur préparation. Ces dernières profitent des prestigieux tournois internationaux programmés en mars pour s'affûter, tandis que les sélectionneurs vont pouvoir affiner leur liste. Tour d'horizon.
En 2020, la trêve internationale de mars va offrir l'occasion d'observer les équipes qui seront présentes aux Jeux Olympiques l'été prochain. Si 8 équipes sont déjà qualifiées (dont le Japon, pays organisateur), 4 places restent encore à prendre.
Qui pour représenter l'Afrique ?
Dans les prochains jours, on connaîtra par exemple l'équipe qualifiée dans la zone Afrique (le perdant disputera un barrage intercontinental face au Chili pour le 12e billet qualificatif). Une place aux Jeux qui se disputera entre le Cameroun et la Zambie, ce qui constituerait une première pour les Copper Queens zambiennes, emmenées par la fulgurante Barbra Banda.
Dans la zone Asie, on connaîtra un deuxième qualifié entre l'Australie et le Vietnam, alors que le barrage entre la Chine et la Corée du Sud a d'ores et déjà été reporté au mois d'avril, en raison de l'épidémie de coronavirus. Des raisons sanitaires qui ont également poussé la Thaïlande, présente lors du dernier Mondial en France, à annuler sa participation à la Cyprus Cup, autre tournoi prévu pendant cette trêve internationale.
Pour les équipes déjà qualifiées, deux tournois serviront de terrains de jeu privilégiés avec la SheBelieves Cup aux États-Unis et le Tournoi de France de ce côté de l'Atlantique. Deux compétitions amicales sous forme de mini-championnats avec trois équipes qualifiées pour Tokyo parmi les quatre équipes engagées dans chaque tournoi.
Du beau monde attendu dans le Nord
Non-qualifiée pour les Jeux après avoir participé aux deux derniers tournois olympiques, l'équipe de France accueillera le Brésil, le Canada et les Pays-Bas, soit le 4e et le 3e des derniers Jeux, et les finalistes de la Coupe du Monde 2019. Un plateau de choix, avec trois équipes qui feront figure d'outsiders pour le titre olympique l'été prochain.
Si les Pays-Bas continuent d'apparaître sur une formidable pente ascendante, avec un public attendu nombreux dans le Nord de la France, le Brésil et le Canada sont dans une toute autre position. Deux équipes majeures du football mondial, mais aussi rapidement sorties lors de la dernière Coupe du Monde.
Les deux formations américaines semblent pourtant programmées pour réaliser de meilleures performances cet été. Le Canada au vu de ses résultats lors des précédentes olympiades (médaillé de bronze en 2012 et 2016), mais aussi avec le retour de Diana Matheson, grande absente du Mondial, côté canadien.
Pour les Auriverdes, l'ombre de Pia Sundhage, désormais à la tête de la Seleçao, devrait suffire à rendre méfiantes les futures adversaires du Brésil. La technicienne suédoise a remporté une médaille lors des trois derniers tournois olympiques, en or à la tête des États-Unis (2008 et 2012) et en argent sur le banc de la Suède (2016).
Les favorites des Jeux ont rendez-vous aux États-Unis
Côté américain, le plateau sera tout aussi relevé, avec peut-être les équipes les mieux placées pour la victoire finale l'été prochain, à savoir les États-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne. Pour cette SheBelieves Cup, ces trois formations seront accompagnées par l'Espagne, une Roja qui poursuit son apprentissage du très haut niveau, après avoir poussé les États-Unis dans leurs retranchements en 1/8e de finale de la dernière Coupe du Monde.
Pour la Grande-Bretagne, c'est une deuxième tentative de super-sélection (après les Jeux de Londres en 2012), et cette fois-ci menée par Phil Neville, le coach de l'équipe d'Angleterre. Une configuration liée à la nécessité pour chaque équipe olympique de représenter un état (le Royaume-Uni) et non un pays (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord).
C'est d'ailleurs un casse-tête qui s'annonce pour Phil Neville, avec 18 noms à sélectionner au sein d'un football britannique toujours plus riche, au-delà des rangs des Lionesses. Des joueuses comme Caroline Weir, Erin Cuthbert (Écosse) ou Sophie Ingle (Pays de Galles) pourraient légitimement s'inviter dans une sélection probablement à majorité anglaise.
Alex Morgan contre la montre
Du côté des États-Unis, les prochains mois devraient notamment être marqués par des débats autour de la présence d'Alex Morgan dans la sélection américaine, elle qui a « programmé » sa grossesse de manière à pouvoir être opérationnelle en vue des Jeux. Un véritable défi, alors que cette situation pourrait profiter à une autre attaquante américaine.
Remplaçante de luxe au Mondial (avec une demi-finale de haute volée face à l'Angleterre), Christen Press pourrait désormais s'imposer comme une titulaire potentielle en vue des Jeux. Si un retour éventuel d'Alex Morgan se jouera dans la dernière ligne droite, il appartient à Press de se rendre indispensable aux yeux du nouveau sélectionneur, Vlatko Andonovski.
Pour les Nadeshiko, c'est une autre course de fond qui se joue, avec une jeune génération censée éclore au plus haut niveau à l'occasion de ces Jeux Olympiques. La Coupe du Monde n'avait proposé qu'un échantillon de ses qualités (notamment face aux Pays-Bas en 1/8e), alors que le Japon tentera de décrocher l'or à domicile, le seul titre qu'il manque à son palmarès.
La Suède fidèle à l'Algarve
Également qualifiées pour les Jeux, la Nouvelle-Zélande et la Suède participeront de leur côté à l'Algarve Cup. Une habitude pour les joueuses suédoises qui ont pris part à 26 des 27 éditions du tournoi de l'Algarve. Malgré l'absence de nombreuses équipes de premier plan, les Suédoises se préparent à un programme de choix, avec notamment un premier match face à l'Allemagne, remake du quart-de-finale du dernier Mondial, occasion à l'époque d'une victoire historique pour la Suède.
Discrètement, les coéquipières de Sofia Jakobsson pourraient préparer une nouvelle sensation, après avoir terminé sur le podium des deux derniers tournois majeurs au niveau mondial (finaliste des Jeux face à l'Allemagne, et troisième à la Coupe du Monde). Pour la Nouvelle-Zélande, ce tournoi pourrait être l'occasion d'interrompre une mauvaise série de six défaites consécutives, ouverte juste avant le Mondial et toujours en cours à moins de cinq mois des Jeux Olympiques.
Photo: Greg Bartram / USA Today
Les principaux tournois internationaux à venir
Tournoi de France (1re édition, du 4 au 10 mars)
Équipes engagées (4) : France (pays organisateur), Brésil, Canada et Pays-Bas. [mini championnat]
SheBelieves Cup (5e édition, du 5 au 11 mars)
Équipes engagées (4) : Etats-Unis (pays organisateur), Angleterre, Espagne et Japon.[mini championnat]
Algarve Cup (27e édition, du 4 au 11 mars)
Équipes engagées (8) : Portugal (pays organisateur), Allemagne, Belgique, Danemark, Italie, Nouvelle-Zélande, Norvège, Suède. [matches à élimination directe + matches de classement]
Cyprus Cup : (13e édition, du 2 au 12 mars)
Équipes engagées (5) : Croatie, Finlande, Mexique, République Tchèque, Slovaquie [mini championnat]
Pinatar Cup (1re édition, du 4 au 10 mars)
Équipes engagées (4) : Écosse, Irlande du Nord, Islande, Ukraine [mini championnat]
Hichem Djemai