Dans la continuité de la conférence de présentation du plan de développement du football féminin tenue ce jeudi au siège de la FFF, les journalistes présents sur place ont posé quelques questions, afin d'avoir plus de détails sur toutes les mesures qui devraient être prises. Un plan de développement qui sera mis en place dès la saison prochaine en D1 Arkema et D2 notamment, ou encore au sujet de la formation des joueuses, pour les sélections nationales, afin d'accroitre les performances.

 

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Journaliste - Sur l’appel d’offres concernant la D1 et les Bleues

J-M.A - Ce sont des lots différents.

 

Journaliste - Des playoffs pour la descente ?

J-M.A - Ça a été évoqué dès la restructuration. On a travaillé d’arrache-pied pendant un an avec dés réunions qui ont eu lieu tous les mois ou tous les deux mois. On a pensé que ce n’était pas le bon moment mais on l’envisage pour le futur. Pour le moment, il n’y a pas de playoffs pour la descente, cela ne fait pas partie des documents qu’on a présenté ce matin.

 

Journaliste - Sur les centres de formation 

J-M.A - C’est l’agrément donné par le ministère des sports et ça a une caractéristique intéressante pour les clubs. Une obligation de résultats vis-à-vis des licences qui sont définis par la fédération. Ça ouvre le droit à toutes les aides que les collectivités territoriales peuvent formuler, alors qu’aujourd’hui, on n’y avait pas le droit de manière systématique. Le ministère des sports est très attentif et d’ailleurs, on avait présenté avec Philippe [Diallo] tout notre plan. Évidemment, il y a une synergie totale qui est faite avec, en point de mire, le développement du football féminin. On doit avoir de l’exigence par rapport à la parité féminine où on sait qu’on a beaucoup d’efforts à faire.

Trop tôt, je ne sais pas. On se trouve bien à la Fédération, on a bien travaillé dans un cadre précis, on avait des marges de manœuvres importantes. Pour le moment, on le fait parce qu’on a la possibilité de le faire comme cela. Avec Philippe et les membres du COMEX, on va regarder attentivement les résultats qui vont en découler parce que c’est pour être plus performant, c’est pour participer à cet effort de formation qui est important. Il n’y a pas de matière à avancer vite pour l’instant. 

Sur le plan de la filiale commerciale, on n’a pas encore arrêté tous les aspects, on y reviendra quand le COMEX aura tranché. L’idée est de faire participer un certain nombre de partenaires. Ça peut être d’autres personnes à la Fédération, ça peut être des investisseurs comme on le voit dans d’autres fédérations qui sont autres que la Fédération Française de Football. On a commencé à travailler et on est assistés d’un certain nombre de spécialistes pour y aller. On vous l’indiquera dès qu’on sera prêts.

Sur les ambitions, elles sont évidemment majeures parce qu’on a transformé l’ensemble de notre dispositif, de relation, de mode de fonctionnement et d’équipement pour ce championnat. Sur le plan de l’équipe de France, il y a beaucoup d’éléments positifs qui viennent étayer nos ambitions.

P. D. - Si je dois compléter ce que disait Jean-Michel, d’une part, je pense que la Fédération doit agir sans tabous. C’est à dire être dans la recherche de la meilleure optimisation pour le développement du football féminin. Ça veut dire qu’il faut regarder les configurations les plus optimums, regarder ce qui se fait à l’étranger, dans d’autres disciplines, pour faire en sorte que notre plan développement puisse s’accompagner d’acteurs économiques. Les sociétés commerciales, les ligues même si les dispositions législatives ne le permettent pas, il faut en débattre avec le législateur pour ouvrir des possibilités.

Et puis s’agissant des montants, le travail fait par la Fédération fait que nous avons fait la part du travail au soutien du développement du football féminin et le football féminin d’élite. Il appartient aux diffuseurs de prendre en compte pleinement les travaux menés, l’excellence que nous essayons de mettre en œuvre et prendre en compte le fait que cela s’inscrive dans la nécessité de soutenir le sport féminin. Il y a des paroles mais aussi des actes et aujourd’hui, on est dans la phase où l’éco-système audiovisuel réponde de manière positive aux ambitions affichées ce matin.

 

Journaliste - Sur les garanties des diffusions et les obligations des clubs

J-M.A - C’est une excellente question. Pour aboutir à ce travail d’ensemble, on a fait, en collaboration avec l’UNFP et la DTN, un travail en profondeur sur le plan des structures mais aussi sur le plan des demandes, de la vision des joueuses car il y en a beaucoup qui sont françaises mais aussi européennes. On a fait un très grand travail d’analyse, d’écoute et on a intégré dans notre réflexion, tout ce qui pouvait permettre d’apporter un certain nombre d’évolutions. Sur le plan de l’équipe de France, un certain nombre de décisions ont été prises, qui permettent d’accueillir les jeunes mamans à Clairefontaine. De réfléchir, sur le plan médical, à tout ce qui peut permettre de faire face à un certain nombre de situations qui n’étaient pas traitées de manière exhaustive. On travaille également, sur le plan de l’ECA (Association Européenne des Clubs, ndlr), sur un certain nombre de recherches. On a découvert qu’il y avait des choses à faire au niveau de l’équipement, par exemple, on n’avait pas trouvé des chaussures faites pour les joueuses. On a lancé plein d’appels à projet sur le plan des équipementiers parce que c’est vrai que ça parait étonnant. C’est un travail de recherche complet. J’ajouterai que dans les licences, nous avons rajouté deux choses : une ambition sur le plan écologique, mais aussi sur le plan de la recherche, d’une optimisation en la matière qui est importante. Et aussi sur les droits de la femme qui sont spécifiques, la ministre des sports disait que ça devait concerner aussi les jeunes papas. On a beaucoup travaillé sur le sujet et on est en train d’essayer d’annoncer des choses nouvelles et d’être la référence.

Philippe Diallo - Il y a un accord collectif qui est en cours de négociation et de rédaction. Représentants des clubs, représentants des joueurs sont en train de discuter sur l’ensemble des dispositions dont on a évoqué. Ça concerne la maternité par exemple, mais je pense qu’il y a un accord trouvé, qui est assez performant. Ils sont en train de le finaliser et lorsque les championnats reprendront, nous espérons [avoir] ces accords collectifs parce que ça fait partie du monde de la professionnalisation. Si on évoque l’idée d’une Ligue Professionnelle, il faut que le statut des joueuses soit en ligne avec cet élément de professionnalisation. C’est en cours, des points d’accord ont été trouvés et je ne doute pas que l’accord final soit trouvé dans les semaines, dans les mois à venir pour finaliser l’ensemble du dispositif.

Vous avez évoqué la question du nombre de diffusions, ça fait partie de la consultation. Les diffuseurs amenés à répondre auront l’obligation de diffuser l’ensemble des rencontres de l’équipe de France, comme de la D1 Arkema. Comme présenté par Jean-Michel Aulas, la licence obligera les clubs à se mettre dans des dispositions d’infrastructures, d’accueil qui font que les conditions de retransmission soient optimisées par rapport à ce qu’on a pu connaître par le passé. 

Et de la même manière, la licence inclut le statut professionnel qui est en cours de discussion.

 

Journaliste - Sur l’argent récolté sur les droits TV et le statut pro des clubs 

J-M.A - Pas tous [sont professionnels] à l’instant T, mais ceux qui ont participé aux travaux se sont engagés à le faire. Pour pouvoir y être [en D1 Arkema], il faudra passer par ce qui a été dit concernant la licence des clubs, puisque c’est l’objectif.

Quant aux ressources, Philippe a une vision différente mais non seulement, la Fédération aide le football féminin mais les ressources - et c’est pour ça qu’on a l’intention de le faire évoluer à la hausse - qui sont collectées par le football féminin, iront au football féminin.

 

Journaliste - Une question sur l'équipe de France et la programmation des matches, serait-il bénéfique d'arrêter de programmer des matches en même temps que des matches de Ligue des champions ou de championnat ?

J-M.A - C'est un sujet qui ne dépend pas de nous, mais on a essayé de faire en sorte que le calendrier qui nous a été proposé, en tout cas pour le championnat de D1 et aussi en fonction des dates imposées pour que l'équipe de France ne rentre pas trop en concurrence, lors du dernier match contre le Canada on était pas mal car on était en concurrence avec la Champion League masculine ou avec Koh Lanta et autres, on a tiré notre épingle du jeu de manière efficace et cela nous a donné plein de force pour le futur.

 

Journaliste - Concernant la diffusion des matches en clair pour la D1, 10 matchs sont obligatoires par saison, souhaitez-vous que cela soit plus ?

J-M.A - Il faudrait déjà qu'il y en ait, c'est une spirale positive, le chiffre a été arrêté car on a essayé de trouver le bon compromis, évoluera-t-il dans le futur ? On ne sait jamais, mais on a tenu à mettre ce nombre de diffusions en clair dans notre appel d'offres.

 

Journaliste - Une question sur les licences et les contrats fédéraux, y aura-t-il un nombre minimum et un nombre maximum ?

J-M.A - Les licences en première division seront opérationnelles sur la saison qui s'ouvre, donc il n'y a pas de problèmes, le contenu de la licence pour la D2 a été arrêté aussi, donc on est en phase de structuration, quand on veut faire progresser il faut des règles claires, et il faut que les gens qui veulent participer se conforment à celles-ci, qui ont été édictées, il y a une obligation de contrats fédéraux de 11 minimum, et il n'y a pour l'instant pas de maximum, il y a cependant un espace de réflexion sur le nombre de joueuses formées localement, sur un minimum de contrat à trouver sur des joueuses formées localement, principalement pour la D1.

 

Journaliste - Vous avez parlé de voies de professionnalisation, concrètement quand sera mise en place cette ligue professionnelle, et que pensez-vous du fait que le championnat de France ait pris du retard, et pourquoi ne pas avoir réagi plus tôt sur le retard pris par rapport au championnat de nos pays voisins ?

J-M.A - C'est l'objet du plan, on a essayé de faire un projet concret avec des ambitions nouvelles à tous les niveaux, et puis les championnats en particulier dans la professionnalisation, il y a un objet d'obligation au niveau des licences et des clubs, que ce soit sur les infrastructures, les ressources, beaucoup de joueuses ont aussi d'autres nationalités, ont joué dans d'autres championnats, on a essayé de résoudre ces différences dans le projet qu'on vous a présenté aujourd'hui.

Philippe Diallo - L'autre partie de la réponse, le calendrier est extrêmement clair. Nous avons une assemblée fédérale le 10 juin sur la création de cette ligue de football professionnel féminin. Si l'assemblée vote pour cela, elle sera effective à partir du 1er juillet 2024, car il faut que la fédération se prépare pour que ce soit effectif. Mais le plan qui vous a été présenté prend effet à partir du 1er juillet 2023. La création de la ligue prendra effet si l'assemblée le veut, à partir du 10 juin 2023. Mais le temps que tout se mette en place, la ligue sera pleinement effective à partir du 1er juillet 2024.

 

Journaliste - Concernant la professionnalisation, au niveau des salaires, il y a de grosses disparités entre différents clubs. Avez-vous évoqué cette question et qu'en avez-vous conclu ?

J-M.A - Avec le statut professionnel, la fédération aura ses propres règles. À partir de là, c'est comme chez les garçons, c'est-à-dire que lorsque vous êtes en règle sur ce que vous devez avoir, que ce soit en termes de contrats ou de valorisation, si vous avez des gens qui ont la capacité de faire mieux ou plus pour attirer des joueuses, on ne va pas aller contre l'intérêt de ces joueuses-là. On n'a pas envisagé pour le moment de régulation au niveau des clubs sur les masses salariales. On a une DNCG qui s'occupe de cela. Donc pour l'instant, on n'a pas de dispositif qui a été arrêté.

. La rédaction