Sur le papier, le dernier stage 2015 de l’équipe de France féminine est une vraie réussite : 2 victoires en tout autant de rencontres de qualification pour l’Euro 2017, 9 buts inscrits et une 1ère place logique dans le groupe 3. Pourtant, le jeu proposé par les joueuses de Bergeroo ne semble plus faire l’humanité et certains supporters commencent même à douter de la possibilité d’accrocher un titre au palmarès tricolore. Serions-nous aux portes d’une situation de crise ?

Des titulaires plus vraiment au niveau

Elles s’appellent Elodie Thomis, Marie-Laure Delie, Aurélie Kaci, Viviane Asseyi et elles évoluent en championnat de D1 féminine sous les couleurs de l’OL, du MHSC, du PSG et devraient avoir un niveau de jeu en conséquence. Pourtant, depuis quelques matchs, leurs prestations respectives laissent comme un goût amer, pire elles inquiètent supporters et observateurs.
Aujourd’hui, après les rencontres face à l’Albanie et à la Grèce, on se demanderait presque s’il faut continuer à les titulariser en bleu, voir même les sélectionner pour les prochains stages. D’autres joueuses, comme Louisa Necib, Camille Abily, Sabrina Delannoy ont bien du mal à retrouver leur niveau de la saison passée et cela fait beaucoup de mal au reste du groupe.
C’est peut-être ça le fond du problème, le groupe vit-il aussi bien que ce que l’on voudrait nous faire croire ?
Le championnat D1 représente un vrai vivier de talents, plusieurs joueuses dont Marion Torrent, Kelly Gadéa, Inès Jaurena, Gwendoline Djebbar, pourraient apporter un vrai plus, si le sélectionneur les appelait avec les A puis leur laisser un peu plus de temps de jeu. Même constat pour ces joueuses que l’on aimerait voir sur le terrain, plutôt que sur le banc ou en tribunes : Marie-Charlotte Léger, Karima Benameur, Claire Lavogez, Kheira Hamraoui dont les performances en championnat sont intéressantes.
N’avait-on pas évoquer la méritocratie lorsqu’il s’agit de choisir les 11 titulaires à inscrire sur la feuille de match ?

 

Le 4-4-2, c’est has been ?

Lassés du vieil adage « On ne change pas une équipe qui gagne », surtout quand l’équipe en question n’a gagné aucun titre majeur, certains observateurs se demandent si ça ne serait pas le moment de tester d’autres systèmes.
Malheureusement, si l’on se base sur les commentaires émis par le staff durant les rencontres, il semblerait que le dézonage soit assez mal vu compte tenu du besoin viscéral de garder sa position.
En défense, on voit des joueuses crispées, qui n’osent plus prendre de risques et qui au bout du compte, se font passer comme des débutantes sur des actions.
Derrière tout ça, se cache un autre problème majeur, celui de l’obsession pour la possession de balle, qui freine la créativité dans la construction du jeu. Résultat, pour flatter les stats, la France joue la passe à 10 et face à des équipes comme la Colombie ou les Pays Bas, c’est la défaite assurée.
Revenons à la simplicité d’un jeu animé, avec de la folie, de l’explosion, où les interactions se font en un minimum de touches de balle. Cela permettrait à des joueuses offensives de trouver des intervalles et donc, de rendre la lecture du jeu beaucoup plus difficile à nos adversaires.
Pourquoi cacher tant de potentiel en imposant une tactique scolaire ?

 

Un sélectionneur, difficile à cerner

Déjà très critiqué après avoir écarté des joueuses pour des raisons extra-sportives (lien article Thiney), Philippe Bergeroo a bien du mal à imposer son style. De plus en plus de supporters expriment leurs sources de mécontentement, sur les réseaux sociaux, depuis la Coupe du Monde, le désaveu semble se rapprocher à grands pas. Sans doute que le manque de cohérence entre ses propos et la logique dans certains de ses choix, y est pour beaucoup.
Aura-t-on un jour l’occasion de voir dans la liste des Bleues, des joueuses qui évoluent ailleurs qu’à Juvisy, Lyon, Montpellier et Paris ? Clarisse Le Bihan, seule exception à cette règle à prouver qu’en évoluant à Guingamp, on peut apporter beaucoup en attaque (3 buts en 2 matches).
Le problème, c’est que pour avoir le recul nécessaire pour évaluer le niveau de ces autres clubs, il faudrait aller les voir jouer de temps en temps. Sauf que pour le moment, seuls le stade Charlety et le stade Gerland semblent avoir de l’intérêt pour Philippe Bergeroo. A moins que les résumés vidéos des matchs suffisent… Loin d’une volonté, une conséquence du mal des transports ? Possible, mais la FFF dispose d’observateurs de qualité qui pourraient apporter leur aide au sélectionneur.

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Crédit photos : FFF

Dounia MESLI