Tenants du titre, les Pays-Bas font partie des quatre équipes présentes dans ce groupe C aux côtés de la Suède, la Suisse et le Portugal. Un groupe qui inclut deux équipes qui se sont illustrées ces dernières années sur la scène internationale. Les Pays-Bas ont atteint la finale de la Coupe du monde en 2019, et la Suède a été médaillée d’argent pour la deuxième fois consécutive, lors des Jeux Olympiques de Tokyo l’été dernier.

 

=> Euro 2022 : Le programme complet de la compétition (dates, diffusions TV)

 

Ce groupe C devait aussi inclure la Russie, désormais mise au ban des compétitions internationales de football, depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe au mois de février. La guerre se poursuit et la Russie a été exclue de l’Euro pour lequel elle s’était qualifiée, s’imposant face au Portugal en barrages. La sélection russe a également été exclue des qualifications pour la Coupe du Monde 2023, et ses clubs mis à l’écart des compétitions européennes.

 

Le Portugal remplace une Russie en guerre

Avec la disqualification de l’équipe russe, c’est donc le Portugal qui a obtenu le seizième et dernier billet qualificatif pour l’Euro. Les coéquipières de Jessica Silva ont été placées dans le groupe C, à la place de la Russie. Son exclusion de l’Euro, actée définitivement début mai, avait eu lieu après le tirage au sort effectué au mois d’octobre dernier.

Alors interrogé sur cette qualification de dernière minute, Francisco Neto, le sélectionneur du Portugal avait eu cette formule : « nous échangerions notre présence à cet Euro contre un monde sans guerre ». Un rappel que les combats, et donc les morts, se poursuivront dans l’est de l’Europe en parallèle de la compétition.

Le Portugal va retrouver l’Euro après sa première qualification en 2017. Sa présence n’est donc pas totalement inattendue. Parmi les signaux positifs envoyés par le football portugais, les bonnes prestations réalisées par le Benfica à l’automne dernier en Champions League. Le club de Lisbonne a fait partie des bonnes surprises de la phase de groupes, et contribué à mettre en lumière une joueuse comme Francisca « Kika » Nazareth, l’un des grands espoirs du football portugais.

Dans les buts, Inês Pereira a également disputé cette phase de groupes européenne, mais sous les couleurs du Servette FC Chênois. Une découverte qui rejoint l’expérience des plus capées, à l’instar de Jessica Silva, championne d’Europe en 2020 avec Lyon. Jessica Silva est désormais attendue pour jouer un rôle central cet été côté portugais, après avoir manqué le dernier Euro en 2017 pour cause de blessure.

 

La Suisse cherche ses marques avant l’Euro

La marche s’annonce haute pour le Portugal, de même que pour la Suisse, également qualifiée pour sa deuxième phase finale européenne. Les deux équipes s’affronteront d’ailleurs en ouverture du groupe C, le 9 juillet à Leigh, dans la région de Manchester. Une équipe suisse en échec depuis le début de l’année, ses meilleurs résultats obtenus face à l’Irlande du Nord (2-2) et la Roumanie (1-1).

Les matches de préparation de la Nati ces derniers jours se sont soldés par de lourdes défaites face à l’Allemagne (7-0) et l’Angleterre (4-0), prolongeant une série de six matches sans victoire en 2022 (deux nuls et quatre défaites). À l’automne, les coéquipières de Ramona Bachmann avaient pris la main devant l’Italie dans la course à la Coupe du Monde 2023, pour finalement la perdre au printemps, s’inclinant à domicile face à la Squadra Azzurra.

Finaliste du dernier Euro avec le Danemark, Nils Nielsen va devoir trouver la bonne formule, s’appuyant notamment sur des joueuses d’expérience comme sa capitaine et milieu de terrain d’Arsenal, Lia Wälti ou Ana-Maria Crnogorcevic qui a réussi son adaptation au FC Barcelone. L’équipe suisse est en revanche privée de l’attaquante d’Aston Villa, Alisha Lehmann, qui a fait le choix de ne pas postuler pour l’Euro, ne s’estimant pas « prête mentalement » à participer au tournoi.

Le secteur offensif de la Nati pourra compter sur le retour de Géraldine Reuteler, blessée pendant près d’un an, avant de retrouver les terrains avec Francfort au printemps. Difficile pourtant de se montrer optimiste pour une équipe suisse qui a reculé dans la hiérarchie européenne, et passée proche de l’élimination en barrages face à la République Tchèque. Une position de faiblesse qui peut aussi permettre d’aborder ce premier tour sans la moindre appréhension…

 

La Suède attendue au sommet

En effet, face à la Nati, on retrouvera des équipes qui pourraient jouer les premiers rôles dans cet Euro, à commencer par la Suède, positionnée parmi les favorites pour la victoire finale. Les joueuses scandinaves avaient créé la surprise lors de la Coupe du Monde 2019, terminant à la troisième place, avant d’impressionner lors des derniers Jeux Olympiques de Tokyo. Meilleure équipe du tournoi, la Suède avait pourtant échoué en finale, battue aux tirs au but par une insubmersible équipe canadienne.

La Suède peut-elle gagner en Angleterre, après avoir terminé sur le podium du dernier Mondial, et des deux derniers tournois olympiques (2016 et 2021) ? Au-delà de la forme du moment, la Suède a souvent été placée dans les grands tournois, mais rarement titrée. Trois finales européennes, quatre podiums mondiaux, deux médailles d’argent olympiques, mais seulement un titre de championne d’Europe remporté en 1984, lors du premier Euro.

La Suède est souvent l’équipe à battre, mais peut-elle retrouver le sommet ? Il semble légitime de répondre par la positive, avec une équipe suédoise qui apparaît comme l’une des plus riches de cet Euro. Un constat valable pour toutes les lignes. En défense centrale, Nathalie Björn, Amanda Ilestedt ou Magdalena Eriksson ont remplacé les tutélaires Linda Sembrant et Nilla Fischer.

 

La sélection la plus complète ?

En attaque, Stina Blackstenius ou Fridolina Rolfö font désormais figure de joueuses d’expérience aux côtés des trentenaires et toujours affûtées Kosovare Asllani et Sofia Jakobsson. Un secteur offensif qui profite également de l’émergence de Lina Hurtig, qui a pris une autre dimension ces dernières années, une progression notamment visible sous les couleurs de la Juventus de Turin.

Le sélectionneur de la Suède, Peter Gerhardsson semble disposer d’options dans tous les compartiments de jeu. C’est aussi le cas au milieu de terrain autour de son inoxydable capitaine Caroline Seger, tandis qu’Hedvig Lindahl s’apprête à prendre part à son quatorzième tournoi majeur avec les A suédoises.

Le premier match de la Suède dans ce tournoi, face aux Pays-Bas, pourrait servir de premier révélateur pour les deux équipes. Alors que la Suède apparaît parmi les équipes prêtes à conquérir le titre européen cet été, la route s’annonce plus tortueuse pour les tenantes du titre néerlandaises.

 

Un titre à défendre pour les Pays-Bas

Le passage de témoins entre Sarina Wiegman et Mark Parsons à l’issue des Jeux Olympiques de Tokyo a été suivie de performances moins abouties, exprimant les tâtonnements du nouveau sélectionneur, mais peut-être aussi la fin d’un cycle couronné de succès pour les championnes d’Europe Oranje.

Une partie des héroïnes sont toujours là, Lieke Martens, Jackie Groenen ou Sari van Veenendaal. C’est également le cas de Vivianne Miedema, peut-être la meilleure avant-centre européenne ces dernières années, et qui vivra cet Euro presque à domicile, puisqu’elle évolue depuis 2017 sous les couleurs d’Arsenal en Angleterre, avec 114 buts inscrits en 132 apparitions avec les Gunners.

D’autres protagonistes de 2017 ne seront pas du voyage, à l’image de Shanice van de Sanden, alors qu’une nouvelle génération se fait désormais sa place dans le groupe néerlandais. Ce renouvellement a notamment été visible lors du dernier Tournoi de France en février, et il se confirme dans le groupe sélectionné par Mark Parsons pour l’Euro. L’ex-attaquante bordelaise Katja Snoeijs en a notamment fait les frais, non retenue pour le voyage en Angleterre, après avoir marqué ses premiers buts en sélection lors de la phase de qualification.

 

Le doublé est-il possible ?

Ce rajeunissement ne devrait pourtant pas nécessairement se ressentir au niveau du onze de départ. Parmi les quelques titulaires potentielles, Aniek Nouwen (23 ans) devrait être alignée dans l’axe de la défense, elle qui évolue sous les couleurs de Chelsea dans le championnat anglais.

Plusieurs questions semblent posées à Mark Parsons avant cet Euro, et notamment au sujet de l’état de forme de ses joueuses les plus capées. Une interrogation qui concerne la milieu de terrain lyonnaise Daniëlle van de Donk, de retour de blessure et parvenue à se rétablir à temps pour pouvoir participer à l’Euro.

Une dimension athlétique primordiale, alors que les Pays-Bas dispose d’une moindre profondeur de banc que d’autres équipes candidates au titre. Cette formule, basée sur un noyau dur de joueuses talentueuses et complémentaires, lui avait réussi en 2017. Reste à savoir si la magie Oranje pourra de nouveau faire effet cet été.

 

Photo : Sport Press Photo (Andreia Faria [Portugal] et Filippa Angeldahl [Suède] le 20 février 2022 au Stade de l'Algarve, dans le sud du Portugal, à l'occasion de l'Algarve Cup. La Suède l'avait emporté [0-4] avant de l'emporter en finale face à l'Italie.)

 

Les équipes du Groupe C :

Pays-Bas

Classement FIFA : 4e

Participations à l’Euro : 4e participation

Dernière participation : 2017 (Champions d’Europe)

Meilleur résultat : Champions d’Europe (2017)

Capitaine : Sari van Veenendaal (PSV Eindhoven / Pays-Bas)

Comment se sont-elles qualifiées ? Premières du groupe A de qualification

 

Suède

Classement FIFA : 2e

Participations à l’Euro : 11e participation

Dernière participation : 2017 (quart-de-finaliste)

Meilleur résultat : Championne d’Europe (1984)

Capitaine : Caroline Seger (FC Rosengard / Suède)

Comment se sont-elles qualifiées ? Premières du groupe F de qualification

 

Suisse

Classement FIFA : 20e

Participations à l’Euro : 2e participation

Dernière participation : 2017 (phase de groupes)

Meilleur résultat : Phase de groupes (2017)

Capitaine : Lia Wälti (Arsenal / Angleterre)

Comment se sont-elles qualifiées ? Deuxièmes du groupe H, puis victorieuses en barrages face à la République Tchèque
 

Portugal

Classement FIFA : 30e

Participations à l’Euro : 2e participation

Dernière participation : 2017 (Phase de groupes)

Meilleur résultat : Phase de groupes (2017)

Capitaine : Dolores Silva (SC Braga / Portugal)

Comment se sont-elles qualifiées ? Deuxièmes du groupe E, puis éliminées par la Russie en barrages. Elles ont été ensuite repêchées par l’UEFA suite à l’exclusion de la Russie des compétitions européennes.

 

Groupe C – Le programme des rencontres :

Portugal – Suisse (9 juillet, 18h – Leigh Sports Village, Leigh)*

Pays-Bas – Suède (9 juillet, 21h – Bramall Lane, Sheffield)

Suède – Suisse (13 juillet, 18h – Bramall Lane, Sheffield)

Pays-Bas – Portugal (13 juillet, 21h – Leigh Sports Village, Leigh)

Suisse – Pays-Bas (17 juillet, 18h – Bramall Lane, Sheffield)

Suède – Portugal (17 juillet, 18h – Leigh Sports Village, Leigh)

* Les horaires des rencontres sont indiqués à l’heure française (UTC+2)

 

Euro 2022 – Présentation des groupes :

=> Groupe A : Une rampe de lancement idéale pour l’Angleterre ?

=> Groupe B : Un favori au tapis dès le premier tour ?

=> Groupe D : Nuances de bleu et duel enflammé pour l’équipe de France

Hichem Djemai