L'équipe des États-Unis a remporté ce dimanche le titre de championne de Monde, après sa victoire en finale face aux Pays-Bas sur la pelouse du Parc OL. C'est le 4e titre en Coupe du Monde pour les États-Unis, le deuxième consécutif après celui de 2015. La rencontre s'est décantée en seconde période après un penalty transformé par Megan Rapinoe

 

C’était jour de finale de Coupe du Monde à Lyon, avec les tenantes du titre américaines qui se mesuraient aux championnes d’Europe néerlandaises. L’épilogue de ce Mondial 2019, avec deux équipes qui abordaient ce rendez-vous en ayant remporté l’ensemble de leurs matches dans ce tournoi.

 

Une expérience décisive ?

Une similarité alors que les différences sont peut-être plus importantes entre une équipe des États-Unis qui compte déjà 3 titres de championne du Monde en quatre finales et des Pays-Bas qui découvraient ce stade de la compétition après avoir disputé leur première Coupe du Monde en 2015. Une donnée parmi d’autres qui amenaient à s’interroger sur la capacité des Oranje à tenir le choc, notamment dans le premier quart d’heure, période où les États-Unis ont pris l’habitude de faire chavirer leurs adversaires.

Une question qui avait été au cœur de l’avant-match, avec Sarina Wiegman, la sélectionneuse néerlandaise, plusieurs fois interrogée sur le sujet. Une période qui a été également celle de l’incertitude autour de Lieke Martens, potentiellement forfait mais finalement titularisée par Sarina Wiegman côté gauche. Autre retour, cette fois-ci côté américain, avec Megan Rapinoe de nouveau alignée après avoir été forfait en demie face à l’Angleterre.

 

Les Pays-Bas ont changé de recette

Pour répondre aux forces des États-Unis, la sélectionneuse néerlandaise avait fait plusieurs choix forts dans son onze de départ et notamment celui d’aligner Dominque Bloodworth côté gauche de la défense, avec Anouk Dekker qui retrouvait une place en défense centrale. Une ligne arrière qui comportait donc trois joueuses qui évoluent habituellement dans l’axe de la défense (Bloodworth, Dekker, van der Gragt) avec également Desiree van Lunteren côté droit.

Un profil plus défensif et surtout plus de taille dans la surface, un élément important pour éviter que les États-Unis ne puissent profiter de leurs coups de pied arrêtés. En attaque, Lineth Beerensteyn était alignée en pointe, avec Vivianne Miedema redescendue d’un cran dans un rôle de deuxième attaquante dans l’axe.

Ces options s’avèrent payantes, notamment sur le plan défensif puisque les États-Unis ne parviennent pas à s’ouvrir le chemin du but ni dans le jeu ni sur des phases arrêtées malgré une combinaison très élaborée sur corner au quart d’heure de jeu. Alyssa Naeher doit même se montrer vigilante alors que les Néerlandaises tentent d’alerter Lineth Beerensteyn dans la profondeur, comme sur ce ballon de Miedema à la 26e minute.

Les Oranje retardent l’échéance, aussi avec de l’impact athlétique dès l’entame de match. Une équipe néerlandaise qui bouge sa vis-à-vis, alors que Stéphanie Frappart a souvent fait le choix de laisser jour sur les duels au grand dam des joueuses américaines. Mais alors que l’on se rapproche de la pause, les alertes commencent à se multiplier. À la 27e minute, un corner côté gauche, se conclut par une volée de Julie Ertz dans la surface, ce qui oblige Sari van Veenendaal à une première parade sur sa ligne.

 

La muraille van Veenendaal

La gardienne néerlandaise va devoir réaliser d’autres interventions décisives dans cette fin de première période, avec coup sur coup des centres de Megan Rapinoe côté gauche repris par Sam Mewis et Alex Morgan (38e). Sur le premier, la reprise de la tête de Mewis est éloignée du cadre par la gardienne néerlandaise. Face à Alex Morgan, van Veenendaal aura besoin de l’appui du poteau pour contrôler le ballon dévié par l’avant-centre américaine.

Alex Morgan teste à nouveau le dernier rempart oranje. Van Veenendaal doit alors se détendre sur sa gauche pour sortir la frappe du gauche de la joueuse du Orlando Pride, décochée depuis les 16 mètres. Le danger se précise, même si les Pays-Bas se créent aussi des situations dangereuses en fin de première période, obligeant notamment Sam Mewis à dégager le ballon devant sa ligne sur corner (45+1).

Au retour des vestiaires pourtant, les États-Unis donnent le sentiment de vouloir changer de ton. Les Américaines tentent leur chance dès la reprise même si les premières tentatives n’inquiètent pas Sari van Veenendaal. Au fil du temps, on retombe même dans le schéma de la première période avec une équipe néerlandaise capable de tenir le choc.

 

Un peu trop haut

Et c’est finalement sur une action assez anodine que le match bascule. Un centre venu de la droite, dévié au passage et dans la surface Stefanie van der Gragt intervient avec un pied très haut devant Alex Morgan. Une intervention qui ne provoque pas de sanction dans un premier temps, mais le recours à la VAR amène Stéphanie Frappart à désigner le point de penalty (60e). C’est Megan Rapinoe qui s’en charge avec réussite et donne l’avantage aux États-Unis dans cette finale.

Un but qui débloque la situation et surtout permet aux joueuses de Jill Ellis de prendre un peu plus l’ascendant dans ce match. Moins de dix minutes plus tard, c’est le coup de grâce avec le second but américain inscrit par Rose Lavelle. Sur un ballon transmis par Sam Mewis, Lavelle peut s’avancer plein axe vers le but adverse. Pas attaquée, elle peut se décaler sur son pied gauche aux 16 mètres et déclencher une frappe qui trompe van Veenendaal sur sa gauche (69e).

Les minutes qui suivent sont un supplice pour les Néerlandaises qui passent proches du naufrage, sauvées par la maladresse américaine dans le dernier geste, et notamment de Tobin Heath qui tergiverse à plusieurs reprises (73e et 84e), alors qu’elle était parvenue à échapper à la défense adverse. Une fin de match plus débridée, mais les Pays-Bas ne parviennent pas à inscrire le but de l’espoir malgré un bon coup franc de Sherida Spitse qui passe au ras du poteau droit (80e).

 

Un doublé et des records

Au coup de sifflet de final, la victoire des États-Unis semble logique, même si les Oranje ont su instiller le doute pendant une heure. Une lutte que l’on savait à armes inégales, mais les Pays-Bas ont su aussi contrecarrer les éléments qui ont fait la force des championnes du monde américaines dans ce tournoi. Un match positif donc, même si le résultat est forcément décevant avec une formidable aventure qui s’achève par une place d’honneur.

Pour les joueuses de Jill Ellis, cette victoire sur la pelouse du Parc OL signifie que les États-Unis parviennent donc à remporter un 4e titre de championnes du monde. Les Américaines réalisent ainsi le doublé après le trophée remporté en 2015 au Canada, devenant la seconde équipe à réaliser une telle performance après l’Allemagne dans les années 2000 (2003 et 2007).

Avec ce score de 2-0, les États-Unis battent également le record du nombre de buts inscrits dans un Mondial (26) et améliorent celui du nombre de victoires consécutives en Coupe du Monde (12). Des statistiques flatteuses et pourtant à l’image du tournoi réalisé par les coéquipières de Megan Rapinoe, qui pour au moins 4 ans encore, resteront sur le toit du monde.

 

Les réactions d'après-match :

=> Julie Ertz (États-Unis) : « Je suis tellement fatiguée mais ça valait vraiment le coup ! »

=> Megan Rapinoe (États-Unis) : « Notre expérience a été d'une grande aide [lors de ce Mondial] »

=> Jill Ellis (États-Unis, sélectionneuse) : « [Le Mondial a été] un grand défi à relever »

=> Desiree van Lunteren (Pays-Bas) : « Nous pouvons être fières de nous-mêmes »

=> Shanice van de Sanden (Pays-Bas) : « Vous devez toujours garder la tête haute »

=> Sarina Wiegman (Pays-Bas, sélectionneuse) : « Je vois l'avenir de manière très optimiste »

 

Photo: Getty Images / FIFA


Feuille de match

 

Dimanche 7 juillet 2019, 21hDécines-Charpieu (Parc OL) – Coupe du Monde 2019finale

États-Unis – Pays-Bas 2-0 (0-0)

Affluence : 57.900 spectateurs

Arbitre : Stéphanie Frappart (France)

Buts : Megan Rapinoe (61e [sp]) et Rose Lavelle (69e)

Avertissements : Sherida Spitse (10e) et Stefanie van der Gragt (60e) pour les Pays-Bas ; Abby Dahlkemper (41e) pour les États-Unis


Les équipes :

États-Unis : 1-A. Naeher – 5-K. O’Hara (11-A. Krieger 46e), 7-A. Dahlkemper, 4-B. Sauerbrunn, 19-C. Dunn, 8-J. Ertz, 16-R. Lavelle, 3-S. Mewis, 17-T. Heath (10-C. Lloyd 87e), 15-M. Rapinoe [cap.] (23-C. Press 79e), 13-A. Morgan.

Banc : 2-M. Pugh, 6-M. Brian, 9-L. Horan, 12-T. Davidson, 14-E. Sonnett, 18-A. Harris, 20-A. Long, 21-A. Franch, 22-J. McDonald.

Sélectionneuse : Jill Ellis

 

Pays-Bas : 1-S. van Veenendaal (cap.) – 2-D. van Lunteren, 6-A. Dekker (7-S. van de Sanden 73e), 3-S. van der Gragt, 20-D. Bloodworth, 8-S. Spitse, 14-J. Groenen, 10-D. van de Donk, 11-L. Martens (19-J. Roord 70e), 9-V. Miedema, 21-L. Beerensteyn.

Banc : 4-M. van Dongen, 5-K. van Es, 12-V. Pelova, 13-R. Jansen, 15-I. Kaagman, 16-L. Kop, 17-E. Jansen, 18-D. Kerkdijk, 22-L. van der Most, 23-L. Geurts.

Sélectionneuse : Sarina Wiegman

Hichem Djemai