Ce premier match était attendu entre les deux clubs, qui faisaient donc leur entame dans le championnat élite saison 2017/2018, l'un face à l'autre. A la veille du match, Patrice Lair était déjà sur la réserve pour le début de cet exercice ce dimanche, et il avait de quoi, puisque les Parisiennes ont du compter sur leur jeune joueuse et qui revient de blessure, Marie-Antoinette Katoto pour les mettre dans la bonne direction. Avant de voir l'égalisation au score de Soyaux, par l'intermédiaire de Siga Tandia en toute fin de match (1-1). Un scénario à domicile frustrant pour le club parisien, mais qui témoigne encore des points de divergences qu'on a observé l'année dernière et qui restent à corriger.
 
 

Chaque début de saison est l'occasion d'étaler sa préparation en match officiel. C'est aussi le moment des pronostics, des scénarios plausibles, mais les supporters parisiens étaient certainement loin de penser que cette rencontre terminerait en cauchemar pour leur équipe. Paris avait pourtant les cartes en main à l'amorce de ce match, avec un système en 3-4-3 et une belle attaque formée par Katoto, Delie et Diani. Mais la mayonnaise a eu du mal à prendre dans le cours du jeu entre les trois attaquantes.
 
 
Un début à tatillon
 
Tandis que Soyaux avait choisi une formation en 4-4-2 avec un duo offensif emmené par Babinga et Djebbar (revenue de blessure). En renfort, on a retrouvé Anna Clerac qui faisait tous les efforts nécessaires pour apporter les solutions, décaler le jeu, emmener des joueuses adverses, proposer la tactique en communiquant. Mais dans ces déplacements, l'ex-Bleuette avait parfois du mal à être partout et devait choisir entre marquer une adversaire ou se rendre disponible pour une contre attaque. La Sojaldicienne qui ne raffole pas du poste de milieu gauche a pourtant rendu une belle copie et a interverti plusieurs fois de placements sur le terrain, au cours du match. Une preuve encore de sa polyvalence, de son poids dans l'effectif, de son envie et de sa progression.
 

D'entrée de jeu, on apprécie l'état d'esprit de Soyaux. On a le sentiment que la nomination de Sébastien Joseph (ex-Rodez) à la tête des féminines du club, a fait gagner l'équipe en mental. Au-delà de cela et comme on pouvait s'y attendre, Paris mène la danse, mais pas dans le bon sens. C'est brouillon à notre grand désespoir. La première occasion, c'est Eve Perisset (5e) qui s'y colle sur un bon coup franc, bien frappé mais personne pour le couper.
 
Soyaux va à la charge rapidement pour éviter de se laisser piéger dans un système trop défensif, comme sur cette tentative signée Siga Tandia, qui remet une bonne passe à Pamela Babinga (10e) mais la défense parisienne veille.
 
Celle qui fait son grand retour, c'est sans conteste Laure Boulleau après avoir été longtemps éloignée des terrains. Elle va redoubler d'énergie, quitte à en faire trop parfois. Sur ce coup franc à la 26e minute, la Parisienne était à deux doigts d'ouvrir son compteur de passe décisive, mais la frappe de Marie-Laure Delie passe à côté. L'attaquante du PSG, va avoir une seconde chance, une minute tout juste après cela, mais sa frappe croisée est déviée par Romane Munich, qui n'a pas tremblé, ni hésité.
 
La délivrance pour Paris, c'est Marie-Antoinette Katoto (29e) qui va l'a donner. Sur un corner de Laure Boulleau, Katoto fusille de la tête le but de Munich 1-0 !
 
 
Paris a perdu le fil
 
On aurait pu s'attendre à cet instant à voir les buts s'enchaîner pour le PSG, mais les rouges et bleues vont caler sur la défense de Soyaux à maintes reprises et notamment sur la portière. Comme à la demi-heure de jeu, lorsque Munich doit intervenir sur ce face à face avec Marie-Laure Delie. Un sauvetage très certainement décisif pour son équipe, mais Soyaux commence à reculer face au pressing incistant des Parisiennes.
 
Une façon certainement de jouer la montre en vue de la pause. Mais Romane Munich va avoir du fil à retordre avec toutes les occasions parisiennes avant cela. A l'image de cette frappe puissante et cadrée de Grace Geyoro (34e), légèrement en retrait sur ce début de match par rapport au jeu offensif, que Munich va dévier en corner. Une parade exceptionnelleL'internationale parisienne qui démontre toujours plus son talent sur le terrain, malgré la difficulté de son poste. 
 
Tout juste avant cette fameuse pause, c'est Soyaux qui tente de revenir au score, sur ce centre de Babinga (37e), mais Djebbar rate le coche et Clerac juste derrière ne peut pas récupérer le ballon. On sent un vrai manque de pragmatisme des deux côtés du terrain, les deux équipes comptent probablement sur la chance pour voir le ballon entrer au fond.
 

A la reprise du match, on se persuade d'un côté que Paris va confirmer et d'un autre côté que Soyaux peut revenir au score. Deux scénarios, mais un seul sera le bon. Clerac a cédé sa place en tant que milieu gauche à Bourgouin. Soyaux veut revenir au score, et c'est Pamela Babinga (57e) qui se charge d'ouvrir la voie et de jouer les troubles-fêtes pour y parvenir, comme lorsqu'elle va accrocher le ballon malgré le tacle à deux reprises de l'Espagnole Irène Parèdes. Babinga après cet effort, n'arrive pas à se mettre dans les bonnes conditions devant Katarzyna Kiedrzynek.
 
On se rend très vite compte de ce qui cloche et des lacunes d'une équipe et de l'autre. Les déchets techniques chez Soyaux, quand la mauvaise tactique de jeu de Paris est difficile à comprendre. Patrice Lair décide de faire entrer Perle Morroni et de laisser se reposer Katoto tout juste avant l'heure de jeu. Une façon aussi d'apporter plus de percussion en attaque et tenter de trouver la faille.
 
 
Soyaux a gagné en mental
 
On sent alors la vapeur s'inverser, malgré les opportunités qui continuent à pleuvoir du côté de Paris, Soyaux n'est pas sans reste, comme à la 66e minute, sur ce bel enchaînement entre Tandia, Djebbar et Babinga sur le couloir droit, Paredes et Boulleau sy' mettent à deux pour bloquer Pamela Babinga dans son opprotunité.
 
Les Sojaldiciennes mettent la seconde vitesse, même si elles continuent d'encaisser les charges du PSG. Comme sur ce bon coup franc frappé par Anna Clerac (69e) mais Irène Paredes vient dégager le danger sur cette tentative de Babinga à l'entrée du but de Kiedrzynek. La solidarité de Soyaux, contrebalance parfaitement "l'expérience" de Paris. A l'instar de ce ballon du 2-0 sauvé au-devant de sa gardienne à la 79e par Anna Clerac. 
 
Deux minutes après cela, on sent que l'orgueil de Paris a pris un grand coup derrière la tête et Delie a à coeur de doubler la mise à la 80e, mais c'est récupéré dans ces pieds par Munich, qui réalise un match exceptionnel. Même Perle Morroni va bloquer sur la portière sojaldicienne. La Brésilienne Formiga remet dans la course de Morroni (82e) qui prend la direction du but, fulgurante, mais la gardienne de Soyaux a décidé de ne plus prendre de but...
 
 
Tandia délivre Soyaux
 
Les dix dernières minutes sont clairement à l'avantage de Soyaux, qui fait parler son mental et sa patience à avoir encaissé sans broncher les coups. A la 85e minute déjà, Dumont centre sur le couloir droit pour Bourgouin mais elle est trop courte. De l'autre Boquete (91e) rate l'occasion de donner la victoire finale à son équipe, lorsqu'elle se retrouve - elle aussi - seule face à Munich, mais elle ne parvient pas à cadrer sa frappe du droit. Son pied était trop ouvert, le ballon termine loin du poteau droit. Ce but aurait scellé le sort de Soyaux dans ce match d'ouverture. Tout comme cette nouvelle frappe de Morroni (91e), bien servie par l'Espagnole, Veronica Boquete, à gauche mais son tir est trop croisé.
 
Intervient alors le rebondissement de la rencontre. Siga Tandia (90e + 2e) parvient à remettre son équipe dans le match, en coupant ce coup franc puissant et bien frappé d'Elba Vergés Prats, la nouvelle recrue de Soyaux 1-1. Une égalisation qui vient à point nommé, au combien surprenante mais peut être bien méritée à l'issue de ce match.
 
 
 
C'est sans conteste un collectif qui a arraché le match nul ce dimanche face à Paris, pour l'équipe de Soyaux. Après avoir longuement essuyé les assauts des Parisiennes, les Sojaldiciennes sont parvenues à se remettre dans le bon chemin pour arracher ce résultat d'un partout. Un résultat "satisfaisant" pour l'une et "inquiétant" pour l'autre. Paris va devoir réagir rapidement pour éviter de continuer dans une mauvaise dynamique après la saison dernière; qui avait déjà été compliquée pour les Parisiennes.
 
 

Feuille de match

 

PARIS SAINT-GERMAIN - ASJ SOYAUX CHARENTE : 1-1 (1-0)
D1 Féminine - 1re journée
Stade Georges Lefèvre (Saint-Germain-en-Laye)

Buts : Katoto (29e) pour le Paris Saint-Germain, Tandia (90e+3) pour Soyaux.


PARIS SAINT-GERMAIN : Kiedrzynek - Perisset (Boquete, 46e), Berglund, Paredes (Georges, 70e), Boulleau - Diani, Formiga (c), Geyoro, Lawrence - Delie, Katoto (Morroni, 46e). Entraîneur : Patrice Lair.


SOYAUX : Munich - Deschamps (Canon, 83e), Couturier, Verges, Boudaud - Blais (Dumont, 74e), Nakkach (Bourgouin, 62e), Tandia (c), Djebbar - Clérac, Babinga.

 
Photo : Manu Cahu - Foot'Belles
Dounia MESLI