Actuellement 11e à cinq points du premier non-relégable, la VGA Saint-Maur sort d'une première partie de saison compliquée et doit réagir pour espérer se sauver. État des lieux à mi-saison.

Avec seulement une victoire en 13 matchs et pas moins de dix défaites au compteur, la VGA occupe actuellement la 11e place du classement avec trois points d'avance sur la lanterne rouge, Nîmes. De plus, le club francilien n'est pas parvenu à s'imposer face à la plupart de ses concurrents directs tels que Albi, Rodez, Saint-Étienne, Guingamp ou encore la Roche sur Yon. Des rencontres clés où les Saint-Mauriennes ont perdu des points qui pourraient être précieux par la suite. Les chances de rester en D1 sont elles de moins en moins grandes alors que beaucoup lui prédisait un maintien facile avant le début de saison. Le groupe de l'an passé, qui avait été conservé cet été sans être trop renforcé, n'a en effet plus rien du rouleau compresseur qu'il était en D2. Restant sur quatre défaites consécutives, dont la dernière lors du match retour face à Albi (1-3), et ayant été en proie à un conflit en interne avec la hiérarchie récemment, la VGA semble plus que jamais dans un état critique.

Des problèmes récurrents qu'il faudra régler

Plusieurs soucis peuvent être à l'origine de ce manque de résultat. Tout d'abord, le manque de recrues cet été a souvent été évoqué ces derniers mois. Pour faire face au fossé entre la D2 et la D1, il aurait fallu en effet ajuster l'effectif avec quelques renforts supplémentaires, d'autant que ce dernier risque encore de se réduire cet hiver avec entre autre le possible départ vers Nancy de la meilleure buteuse du club, Marlyse Ngo Ndoumbouk. Saint-Maur n'a vu arriver qu'une recrue cet été, en la personne de Francine Zouga, quand ses concurrents eux en accueillait un plus grand nombre. Ce point, justifié par les coachs franciliens par le manque de moyens du club, n'est cependant pas le point le plus essentiel, les recrues ne garantissant pas une saison plus facile, comme cela est le cas à Nîmes. Un autre point, plus important et souvent évoqué en zone mixte, reste le manque de concentration et le relâchement sur certains moments clés de l'équipe. La VGA a en effet à plusieurs reprises perdu bêtement des points cette saison, se laissant remonter alors qu'elle avait le match en main. Les exemples sont multiples : La défaite à Albi (2-4) après avoir tenu les Albigeoises en première période et être revenue aux vestiaires à 2-2 à la pause, la défaite à domicile contre Guingamp (1-3) alors qu'elle menait et dominait à la mi-temps 1-0. Ou encore le match nul à Saint-Étienne (2-2), les Saint-Mauriennes faisant rapidement le break 2-0 en seconde période avant de se laisser déborder et remonter en à peine dix minutes.

 

Des sauts de concentrations qui ont déjà fait perdre de précieux points au promu francilien et qui ont eu tendance à agacer Régis Mohar et les joueuses elles-mêmes cette saison, notamment après Saint-Étienne où pour lui son équipe n'avait pas "le droit de se comporter comme cela dans l'attitude, comme si elle était 3e du championnat". Noémie Berge, défenseure du club, avait même été plus critique encore après la rencontre, trouvant "inacceptable" l'attitude de l'équipe sur cette rencontre, évoquant un "manque de concentration et de professionnalisme". Ces petits relâchements une fois devant au score ne datent cependant pas de cette saison. Les Saint-Mauriennes avaient déjà eu tendance la saison passée à lever le pied sur certaines rencontres une fois qu'elles étaient devant au score, comme lors du match aller face à Nancy (3-2), où elles s'étaient fait peur dans le second acte alors qu'elles menaient 3-0 à la pause.

Des relâchements sans conséquences en D2, mais qui coûtent très cher en D1, où le niveau est bien plus élevé. Enfin, Saint-Maur fait également preuve d'un manque d'efficacité. Que ce soit devant ou derrière, les Jaunes et Bleues ne sont plus les tueuses de la saison passée, manquant parfois des occasions en or de tuer un match ou se montrant très fébriles en défense. L'un de leurs entraîneurs adjoints, Sofiane Mansouri, l'a d'ailleurs rappeler dernièrement après le match contre Albi : "On va trop chercher ce qui est beau, on ne va pas chercher l'efficacité. On en manque cruellement dans tous les compartiments de jeu". Un défaut qui a souvent coûté cher sur ce début de saison.

 

Il reste cependant quelques lueurs d'espoir

Au milieu de tous ces soucis, il reste cependant à la VGA quelques raisons pour espérer se sauver. Tout d'abord, elle a déjà montré cette saison que, lorsqu'elle se décide à jouer et à mettre de l'envie, elle était capable de rivaliser avec ses concurrents. À l'instar de sa prestation contre Soyaux devant son public (1-1), où les Saint-Mauriennes étaient passées à deux doigts d'un second succès, ou encore de sa seconde période lors du match retour face à l'OL, avec un but marqué face à la meilleure défense du championnat, Saint-Maur peut parfaitement se battre à armes égales avec ses adversaires directs lorsqu'il met les ingrédents. L'abnégation, l'envie et la motivation que les Franciliennes avaient retrouvé lors de ces rencontres devront refaire surface le plus vite possible dans cette seconde partie de saison si elles souhaitent rester en D1.

Autre avantage que compte la VGA comparé à ce qui a pu être observé par le passé chez d'autres équipes dans la même situation, son vestiaire reste soudé et motivé. Il arrive en effet souvent qu'une crise de résultats pousse un vestiaire à bout et fasse ressurgir quelques tensions. À Saint-Maur, les joueuses ont montré ces derniers temps que, malgré les résultats et certaines prestations décevantes, elles restaient solidaires. C'est, entre autre, ce qui avait fait leur force l'an passé. Elles l'ont encore démontré lorsque la direction du club a tenté de pousser les coachs de l'équipe vers la sortie, n'hésitant pas à faire grève pour exprimer leur mécontentement. Un esprit qu'il faudra garder et sur lequel il faudra encore plus compter.

 

Si l'avenir de la VGA Saint-Maur en D1 s'assombrit au fil des journées, les coachs et les joueuses n'hésitant plus à dire qu'ils ont déjà "un pied, voire un pied et demi en D2", il lui reste cependant une seconde partie de saison à jouer pour espérer. Il lui faudra cependant combler certaines carences, dans le jeu comme mentalement, et compter sur ses forces déjà entrevues à quelques reprises cette année pour pouvoir y croire jusqu'au bout. Elle pourra tenter d'imiter le parcours de l'ASSE la saison passée, qui s'était finalement maintenu après avoir été bon dernier à la trêve. Cela devra cependant commencer dès la reprise, le 17 Janvier, par un nouveau succès chez la lanterne rouge, Nîmes.

Crédits photos : Nelson Fatagraf, Giovani Pablo

Dounia MESLI