Après le sacre en D1 Arkema grâce à leur victoire 1-0 face au PSG au Parc des Princes, la défenseure de Lyon, Vanessa Gilles a réagi aux micros des journalistes en zone mixte.

 

Coeurs de Foot - Un succès important, prestigieux pour l’OL au Parc des Princes, qui était sur une saison un peu compliquée ?

Oui c’est sur. On a eu une saison assez particulière, avec beaucoup de blessures dès le début, un changement de propriétaire et cette défaite en Champions League. On s’était fixées des objectifs, évidemment on n’a pas remporté la Champions League c'était (léger blanc) on aurait aimé une meilleure issue, mais gagner ce titre, en plus de la Coupe de France, ça valait plus que juste gagner la Coupe pour l’équipe, mais aussi pour le président (Jean-Michel Aulas, ndlr) qui nous quitte cette saison.

 

Journaliste - Apparemment, vous l’avez eu au téléphone (Jean-Michel Aulas, ndlr). Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?

On l’a félicité, 36 titres en 36 ans, je ne pense pas que beaucoup de présidents les ont dans leur palmarès. On s’est félicités tous ensemble et de voir qu’on pouvait fêter ça avec lui.

 

Journaliste - Vous avez trouvé une date (pour fêter ces titres) ?

(sourire) C'est encore en négociation je pense.

 

Coeurs de Foot - De Bordeaux à Lyon, tu as parcouru beaucoup de chemin. Comment tu expliques cette ascension ? D’où est venu le déclic pour toi ?

Pour moi, c’est d’avoir eu les coachs que j’ai eu, qui m’ont fait confiance, qui ont cru en moi, qui m'ont recruté depuis Chypre, et l'université. 

Ce n’était pas un trajet évident (sourire), je n'ai pas eu les meilleures opportunités au début, mais ça m’a amené ici et je ne regrette rien. C’est les personnes qui ont cru en moi et qui m’ont appris un football que je n’avais pas nécessairement au début.

 

Journaliste - Ton aventure avec l'OL continue, quelle est ta première réaction à ce sujet ?

La fierté surtout, je pense que toutes joueuses rêvent de jouer dans un club comme ça, qui joue le meilleur football en Europe, voire au monde. D’apprendre de mes coéquipières, on a un groupe incroyable, très soudé comme on l’a vu aujourd’hui. On a été souvent dans le dur mais on est restées ensemble, on est allées gratter ce but et gagner ce trophée. Je pense que j’ai la chance d’avoir deux clubs (OL et Angel City) qui, dans le domaine du football féminin, élèvent le sport vers l’avant.

 

Journaliste - Vous allez rentrer dans une nouvelle ère, avec l’arrivée d’une nouvelle propriétaire, Michèle Kang. Cela a un côté excitant mais à la fois déroutant, au vu des habitudes avec le président Aulas ?

On ne pourra jamais remercier assez Jean-Michel Aulas pour ce qu’il a fait dans le foot, mais surtout le foot féminin. Ça fait 7-8 mois que je suis à Lyon et j’ai eu cet honneur de pouvoir le représenter, de le rencontrer, de sentir cette fierté qu’il a pour son club. 

Ada l’a bien dit dans un de ses interviews, c’est une relation personnelle avec l’équipe, que pas beaucoup de présidents ont. C’est une tristesse de le voir partir mais [l'arrivée de] Michèle Kang, pour avoir joué aux États-Unis, contre son équipe et de connaitre ses objectifs dans le foot féminin... Si quelqu’un devait reprendre l’équipe, on est bien contentes que ce soit elle. Elle a une vision, des objectifs, notamment pour cette équipe mais aussi pour le sport de l’élever vers l’avant. On est à fond derrière elle et j’espère pouvoir apporter des titres, pour Aulas mais aussi pour Michèle Kang. 

 

Coeurs de Foot - Gérard [Prêcheur] disait que pour un passionné de football, il était assez déçu de ce qu’a proposé Lyon, ce soir. Qu’est-ce que tu en penses et est-ce que c’est ton ressenti, que Lyon a changé son jeu qui est plus direct ?

Je pense qu’on a eu une très bonne première mi-temps, même si on devait mener 2 ou 3-0. La deuxième mi-temps, Paris a très très bien joué, elles avaient beaucoup trouvé les espaces mais elles n’ont pas été efficaces. Comme je l’ai dit, on a un groupe soudé, on a pu défendre et au contraire, on a su être efficace et ne pas faire comme au match aller où on avait beaucoup la balle mais on n’avait pas pu finir les occasions. Je pense que le football, ce n’est pas rester dans une seule identité ou une manière de faire. Il faut être efficace et gagner et c’est ce qu’on a su faire.

 

Propos recueillis par Dounia Mesli au Parc des Princes

 

Photo : OL

Karim Erradi & Dounia MESLI