Le 12 septembre, nos confrères espagnols de Marca publiaient un article intéressant sur les primes versées cette saison par l'UEFA aux clubs féminins et masculins participant à la Champions League. Et comme on peut s'en douter, l'écart de primes entre clubs féminins et masculins est conséquent. 

 

Un seul chiffre suffit pour mesurer cet écart : le club vainqueur de la Ligue des championnes 2019 touchera une prime de 250 000 euros. C'est moins qu'un club masculin qui ne fera que participer au tour préliminaire qualificatif pour la Ligue des champions masculine (280 000 euros). C'est-à-dire un des champions des quatre associations les moins bien classées au classement UEFA à l'issue de la saison 2017-2018, qui sont le Kosovo, Saint-Marin, l'Andorre et Gibraltar ! Le club masculin vainqueur de l'épreuve touchera quant à lui une prime de 19 millions d'euros, soit 76 fois plus que le vainqueur féminin...
 

La ligue des championnes s'émancipe

 

Pour tenter de réduire cet écart abyssal, des efforts ont quand même été réalisés par l'UEFA sous Aleksander Ceferin, son président depuis 2016. Cette saison par exemple, les finales féminines et masculines n'auront pas lieu dans la même ville contrairement aux saisons précédentes. La finale féminine ne se jouera donc pas au Stade Wanda Metropolitano de Madrid comme sa consoeur masculine mais à la Groupama Arena de Budapest le 18 mai 2019. Ce qui lui permettra de sortir de l'ombre, d'avoir sa propre plateforme, sa propre audience et de croître davantage. 

De même, des campagnes comme #WePlayStrong ou #EqualPlay ont été lancées sur les réseaux sociaux par l'UEFA pour stimuler la pratique du foot chez les femmes et changer les mentalités. Et ces campagnes ont eu un impact certain, qui s'est traduit en Europe par une hausse des licences et une audience accrue dans les stades et devant les télévisions. 

Le 23 mai dernier, la veille de la finale de Ligue des championnes entre l'Olympique lyonnais et le Vfl Wolfsburg (4-1 ap), le président de l'UEFA Alexkander Ceferin se félicitait de la bonne santé du football féminin. "Le potentiel du football féminin est illimité", avait-il déclaré. Certes ! Mais pour que les clubs féminins comblent l'énorme fossé qui les sépare des clubs masculins en terme de primes, il faudra du temps, beaucoup de temps...

 

Photo : Maya Mans

Arnaud Le Quéré