À l'occasion de leur second match international amical face à la Finlande à Montaigu en Vendée - perdu 2-1, après leur premier match nul 1-1 la veille - nous avons échangé avec trois joueuses de l'équipe de France de futsal, formée ce mois de septembre au CNF de Clairefontaine : Ophélie Wasner, Alexandra Atamaniuk et Faustine Pellegry. Dans cette première interview, Ophélie Wasner nous livre ses premières impressions, elle qui est passée par le futsal au Portugal, et qui aimerait que la France développe rapidement la pratique pour le futur de la discipline !

 

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Coeurs de Foot - C'est un résultat que vous n'attendiez pas j'imagine ?

Ophélie Wasner - On a réalisé un très très bon match, on était plus dominantes que le match d'hier (mardi 7 novembre, ndlr) donc on est très fiers de nous dans le contenu. C'est dommage de ne pas tenir jusqu'au bout et de prendre ce but à la fin, parce qu'on aurait mérité un bon résultat.

 

"On va engranger de l'expérience

pour la suite"

 

CDF - Vous aviez eu du mal un petit peu au tout début de la rencontre, vous couriez après le ballon, ensuite vous avez rééquilibré le débat, et en seconde mi-temps vous auriez pu empocher la victoire. C'est cela qui est frustrant, mais qui va être formateur pour la suite ?

Exactement on va engranger de l'expérience pour la suite. Le groupe est entrain de se construire, de grandir aussi, il ne faut pas oublier que ce sont les débuts. Bien sûr on aurait tous aimé finir sur une meilleure note, mais ça va nous servir pour la suite.

 

"J’ai hâte que ça commence et que

la France s'y mette."

 

CDF - C'est vrai que vous auriez mérité de gagner ce match, au vu de tous vos efforts et les erreurs techniques qui ont été commises en face. Qu'est-ce qui vous a fait choisir le futsal personnellement ?

J'ai fait mes études au Portugal et j'ai toujours eu envie de faire du futsal depuis que je suis petite, mais ça n'existait pas vraiment en France. J'ai vu une équipe au Portugal, j'ai frappé à leur porte, et je leur ai dit que "j'ai toujours rêvé de faire du futsal, mais que pour l'instant je suis sur du foot à onze, est-ce que je peux vous rejoindre ?" et ils m'ont accueilli, c'est le FC Vermoim, que je remercie encore.

J'ai pu faire deux années en D1 au Portugal. J'adore vraiment ce sport et j'aimerai qu'il y ait un championnat qui se crée en France et pouvoir faire vraiment que cela, ça serait un rêve et je m'épanouirais à fond, donc j'ai hâte que ça commence et que la France s'y mette.

 

CDF - On a vu que vous êtes passée par Braga justement au Portugal, c'était la première aventure que vous avez relevé en y allant ?

Braga c'était en foot à onze quand je suis arrivée, et quand j'ai vu une équipe de futsal, j'ai essayé de raccrocher le futsal avec le FC Vermoim, qui maintenant n'existe plus pour faute de moyens...

[Dans ce club] Il y avait Ana Azevedo la capitaine de la sélection du Portugal, avec qui j'ai eu la chance de jouer et c'était vraiment un honneur. C'était une super expérience pour moi et j'ai envie de recommencer, j'ai envie d'y retourner et de reprendre le futsal, car ça me fait vraiment kiffer et c'est le bonheur. 

 

CDF - Au Portugal le futsal a également un gros impact en sélection et dans le pays ?

Le foot est un sport majoritaire et le futsal est un sport à part entière aussi, il est très développé, les clubs sont structurés, il y a du public, il y a des gens derrière [pour pousser et encadrer la discipline] vraiment c'est [incroyable].

Les deux sont très très indépendants, le foot et le futsal, ce sont deux sports complètement différents pour le coup. Il y a de très belles compétitions, de très belles équipes, il y a des moyens, il y a des structures, il y a tout pour que ce sport soit "élite" là-bas.

 

"[Le futsal] par rapport au foot je trouve que

c'est beaucoup plus stratégique."

 

CDF - Comme vous me l'avez dit, vous aimeriez que ça vienne en France, mais est-ce que deux périodes de 20 minutes - sans compter les arrêts de jeu cela fait plus forcément comme le coach nous l'a signifié -c'est suffisant ou est-ce que vous aimeriez que ça soit plus long, pour amener encore plus de spectacle peut-être ?

(sourire) Non je pense que ça fait le charme du futsal aussi, il y a le chrono qui est arrêté et c'est très très intense quand tu es sur le terrain, tu joues sur des courtes périodes de temps, tu changes beaucoup, donc je ne pense pas que plus [de temps] ce soit nécessaire, car il y a vraiment beaucoup d'énergie dépensée.

Ça demande un travail physique, mais aussi un travail intellectuel, car il y a beaucoup de réflexion, beaucoup de stratégie, de positionnement... Par rapport au foot je trouve que c'est beaucoup plus stratégique. Le coach a beaucoup plus de poids sur le jeu. En terme de temps c'est suffisant, c'est pas mal (rires).

 

CDF - Aujourd'hui vous vous projetez sur l'avenir, avec la volonté de vous installer dans cette équipe et aller chercher des titres ensemble ?

Bien sûr. D'un point de vue personnel j'en rêve, d'un point de collectif, on a envie d'aller chercher des titres. Il y a les qualifications pour les championnats d'Europe, on a toutes envie de se qualifier, d'aller à la Coupe d'Europe, l'objectif c'est de gagner tous nos matches et d'aller le plus loin possible. Il faut voir grand, rêver grand et après il faut le faire.

 

Photo : Ligue de Football des Pays de la Loire

Dounia MESLI