Au terme d'une finale disputée à l'Abbé-Deschamps d'Auxerre, les Parisiennes n'ont pas réussi à réitérer leur prouesse de 2018 face à Lyon, et se sont inclinées lors de la séance de tirs au but (4-3). La réaction du coach, Olivier Echouafni en conférence de presse.

 

Journaliste - Quel est votre sentiment après cette défaite ?

Olivier Echouafni - J'ai une pensée pour les filles, pour Léa (Khelifi) et pour Chris (Endler). Voilà on a perdu aux tirs au but, et ça s'est joué sur encore un petit détail. Sinon je n'ai rien à reprocher aux filles. 

Je suis fier de ce qu'elles ont réalisé. On a été à la hauteur de l'événement. On a su être conquérant, être capables de faire le jeu par moment. Donc c'est bien, on se rapproche encore [de Lyon].

 

Journaliste - Est-ce que c'était prévu d'envoyer Christiane Endler tirer lors de la séance de tirs au but ?

O. E. - Tout au long de la semaine et depuis plusieurs semaines, on s'entraîne sur les tirs au but. Chris [Christiane Endler] a une qualité de frappe exceptionnelle. 

Toute la semaine, elle n'en n'a pas raté un (sourire nerveux). Il suffit d'une rencontre, d'une finale pour voir avec tout ce qui peut se passer, que l'on n'avait pas été forcément en réussite, parce que nous ça tape la barre, ça sort, et les Lyonnaises, ça tape la barre et ça rentre.

 

Coeurs de Foot - Ce soir, on a vu que vous aviez fait jeu égal avec Lyon. Est-ce que votre nouveau préparateur physique (Sébastien Lopez-Guia) a apporté un plus à votre équipe, dans l'exigence notamment du travail à fournir sur un match contre une grosse équipe comme l'OL ?

O. E. - C'est un travail bien sûr d'équipe, c'est un travail de préparation maintenant depuis six semaines. L'objectif c'est de pouvoir amener les joueuses non pas vers leur meilleur niveau, parce que ne sont pas encore à leur meilleur niveau, mais en tout cas d'être prêtes pour ce genre de rencontre car cela demande beaucoup de force, d'abnégation, d'intensité. Il faut être à la hauteur. Je pense qu'on a été plutôt bien physiquement, on a eu un passage à vide en fin de première mi-temps, où on a commencé à perdre quelques ballons trop faciles. Mais par contre la deuxième mi-temps est vraiment de très bonne qualité.

 

Journaliste - Vous effectuez deux changements juste avant la séance de tirs au but. Qu'est-ce qui a justifié cette décision ?

O. E. - [Il fallait] faire rentrer des joueuses offensives à la fin pour préparer les tirs au but. C'était le choix.

 

Journaliste - Est-ce que ce résultat va-t-il amener des doutes, ou des certitudes pour la Ligue des Champions ?

O. E. - Ni doutes, ni certitudes. On a qu'un seul objectif maintenant, c'est de bien préparer la Ligue des Champions. Et on va surtout bien pouvoir s'appuyer sur ce genre de rencontre et puis aussi sur le match en demi-finale contre Bordeaux. On se prépare bien.

Après c'est vrai que la victoire n'est pas au bout, le titre n'est pas au bout. Mais on a réussi à faire jeu égal avec Lyon. 

Bravo à Lyon, la réussite est encore dans leur camp pour l'instant, mais on peut partir de l'Abbé-Deschamps la tête haute.

 

Coeurs de Foot - Quelles sont les joueuses qui ont tiré leur épingle du jeu sur ce match selon vous et à l'inverse celles qui ont encore du mal ? Je pense à Paredes, qui a été à la hauteur encore une fois sur ce match. A l'inverse de Dudek ou encore Huitema, qui ont eu du mal à gérer la pression peut-être, notamment par leur jeune âge ?

O. E. - Oui mais beaucoup d'insouciance aussi, beaucoup de volonté, beaucoup d'énergie, avoir envie d'aller créer le danger dans le dos des Lyonnaises. On avait fait ce choix là. Il a été presque payant et il n'a pas manqué grand chose, peut-être une dernière passe. Après vous savez pouvoir sauver des situations, de notre côté on en a sauvé, avec Irène [Paredes] et du côté de Lyon, elles ont en aussi sauvé certaines.

 

Journaliste - Comment avez-vous retrouvez vos joueuses après le match ? Abattues ?

O. E. - Déçues ? Oui forcément. Déçues parce qu'on s'était dit qu'il était temps maintenant de changer la donne, et qu'il y avait un titre à notre portée avec seulement deux matches. Le parcours est magnifique, on a joué tous les matches à l’extérieur et on en n'a pas perdu un. Parce que je ne considère pas ce match comme une défaite. Elles sont pour l'instant encore sous l'émotion du match, des penalties. On a qu'une seule envie aujourd'hui, c'est de repartir de l'avant et puis de se dire :"Maintenant c'est la préparation de la Champions League et ce qui va nous attendre, c'est un match à haute intensité.

 

Coeurs de Foot - On a l'impression que vous ne voulez pas pointer les défauts de votre équipe. Mais on a vu de vraies difficultés en attaque, ce qui peut-être très dangereux face à Arsenal ?

O. E. - Non, on est juste à six semaines de préparation. Il faut laisser quand même un petit peu de temps pour trouver les automatismes. Les niveaux de chaque fille sont différents aussi, parce que certaines nous ont rejoint un peu tardivement, qui sont à trois semaines [de prépa], d'autres encore un petit moins, donc il faut retrouver un équilibre sur le plan athlétique, et après les automatismes vont vite se trouver en s'appuyant sur ce genre de matchs, on va pouvoir bien travailler et bien progresser.

 

Journaliste - Un début de rencontre particulier avec l'orage et la pluie, qui ont interrompu le match ?

O. E. - Oui oui ça fait penser à Strasbourg, il y a deux ans. On s'était dit, c'est peut-être notre soirée, mais finalement cela ne l'a pas été. Ça fait partie des matches de foot. 

C'est pour ça qu'on aime ces matches, on était presque sur le point de gagner le titre et sur deux penalties, la tendance s'est renversée, avec un titre perdu.

Dounia MESLI