La réaction à chaud du coach de Rodez AF, Mathieu Rufié, après ce match nul et vierge acquis sur la pelouse du Stade de Reims 0-0 pour le compte de la 8e journée de D1 Arkema. Fier de ses joueuses, le technicien n'a pas caché sa frustration sur la main non sifflée pour son équipe, qui aurait pu donner trois points précieux dans la course au maintien.

 

Journaliste - Le sentiment à chaud ? Qu'est-ce qu'il vous inspire ce point et la prestation de votre équipe aujourd'hui ?

De l'optimisme, car je pense que Reims ça fait partie des bonnes équipes de D1 Arkema aujourd'hui, avec des individualités très fortes qu'on a su contenir. Sur le match je trouve qu'on ne concède pas énormément de grosses occasions, donc dans l'ensemble le nul est mérité.

Après je me dis qu'on a pas mal pris de risques pour un promu et qu'elles auraient peut-être mérité d'en avoir une qui tombe du bon côté pour mes joueuses. C'est un point de plus, donc c'est bien.

 

Journaliste - Quand on regardait le match et qu'on entendait les gens parler en tribunes, on se disait que pour un promu vous aviez fait plus que défendre, plus que figurer, sur ce match en tout cas ? Vous n'aviez pas le profil d'un promu. Vous avez une équipe valeureuse, qui voulait aller de l'avant, qui s'est bien battue pour aller décrocher ce point. C'est là-dessus aussi que vous allez vous appuyer pour la suite ?

Oui oui, de toute façon après c'est de la com [communication avec les joueuses]. C'est comment on a envie de travailler, comment on a envie de passer notre année, est-ce qu'on a envie de mettre le bus devant la surface, on attend que ça se passe, puis on tape tranquille devant, on se dit qu'il y en a une qui va tomber du bon côté, et est-ce qu'on doit avoir peur de tout le monde ou est-ce qu'on se dit "On est là, autant en profiter et prendre aussi du plaisir et jouer". C'est ce qu'on a fait contre Fleury, contre Dijon, au Havre, aujourd'hui aussi, c'est encourageant.

 

Coeurs de Foot - Justement Soyaux a également fait match nul, l'équipe a arraché le point en fin de match, ça ne vous sourit pas pour la course au maintien (les deux clubs sont à égalité de points, mais avec un avantage dans la différence de buts pour Soyaux, ndlr) ?

Ça nous sourit pas, [mais] on a cinq points, pour moi on est dans la course [au maintien]. Soyaux on doit les recevoir, on n'est pas décrochés.

 

"On avait du mal à mettre le

dernier coup de collier"

 

Coeurs de Foot - Comment vous sentez vos joueuses ? Mon confrère l'a dit, elles ont été valeureuses aujourd'hui, elles ont fait bloc, on a notamment vu Solène Champagnac et Solène Barbance très présentes, qui ont fait un gros gros match aujourd'hui. Vous auriez pu créer la surprise et prendre l'avantage, voir faire le hold-up aujourd'hui ?

(Il réfléchit brièvement) Je trouve que sur la première mi-temps on est dominatrices. Je pense que Reims nous a laissé le ballon volontairement sur les 10/12 premières minutes pour voir un petit peu comment on s'organisait. Après elles ont été un peu plus entreprenantes sur leur pressing, mais malgré tout on a réussi quand même à amener le ballon en haut. C'était plus les 20 derniers mètres où on avait du mal à mettre le dernier coup de collier. Mais je trouve que dans les intentions de jeu, et les séquences de possession, de préparation on a été loin d'être ridicules, car en face comme je disais, il y a déjà les attaquantes, il faut arriver à passer le rideau, car ça cavale, ça court. Ensuite au milieu la petite Ngock (Monique, 18 ans, ndlr), c'est une sacrée sentinelle.

 

Journaliste - C'est dans l'avant-dernière ou la dernière passe qu'il faut passer [le cap], pour essayer de finaliser [la possession] ? 

Coeurs de Foot - Même dans la frappe ?

Oui dans la frappe, ou partir d'un peu plus... J'ai notamment la première action d'entrée, en tête, où on écrase la frappe, alors que...

 

Coeurs de Foot - C'était Laurie Cance ?

Oui c'est Laurie Cance qui écrase un peu sa frappe, alors que tu te dis peut-être que [si on l'a met ça change le match].

Après est-ce que ce n'est pas trop tôt de marquer là (sourire sarcastique).

 

"Ça laisse penser que parfois tu n'es pas

arbitré comme tout le monde"

 

Coeurs de Foot - Justement coach il y a peut-être un fait de match, un fait de jeu, c'est la main non sifflée pour vous ? Est-ce que vous l'avez revu ? Vous étiez assez remontée toute l'équipe quand l'arbitre n'a pas accordé la main.

Non je l'ai pas revu... Celle-là j'en suis sur, il y en a une autre où je ne suis pas certain au bord de la surface à droite, mais il me semble que c'est un peu pareil. Est-ce que si elle est dans l'autre sens, l'arbitre le siffle ou pas, c'est la question que je me pose (sourire gêné). 

Ça laisse penser que parfois tu n'es pas arbitré comme tout le monde, c'est un peu ça qui est frustrant…

 

Coeurs de Foot - Ça allait très vite, c'était peut-être difficile depuis le terrain de le voir ? Est-ce qu'il faut mettre en place la VAR selon vous pour éviter ce genre de situation ?

Je ne sais pas, après il n'était pas marqué à l'avance [le penalty].

Avant la VAR il y a beaucoup d'autres choses à mettre en place au niveau de la D1 féminine pour avoir les vidéos sur les penaltys ou les cartons rouges. 

Je suis fier de mon groupe aujourd'hui, je ne peux pas dire l'inverse, quand je vois la débauche d'énergie qu'il y a eu, la solidarité, on peut y croire [au maintien].

Dounia MESLI