Face à Soyaux, Maéva Clemaron et ses coéquipières ont dû faire preuve de patience pour l'emporter à la 83e minute. Auteure de la passe décisive sur le but de Salma Amani, la milieu de terrain a livré son ressenti sur cette rencontre mais aussi sur son rôle au sein de l'effectif floriacumois.

 

Quel est ton ressenti sur ce match ?

Je pense qu'on peut décomposer ce match [en deux parties]. Il y a une première mi-temps et une deuxième mi-temps. En première période on a pas montré notre vrai visage, on a pas joué notre jeu, on n'était pas dans le bon tempo, pas dans le rythme, moi la première. On s'est pris un peu une claque à la pause, mais c'est ce qu'il nous fallait. Parce que ça nous ressemble pas de jouer comme ça. En deuxième [période] on a su réagir, être plus hautes sur le terrain, jouer notre jeu, poser le jeu et travailler les temps forts contre Soyaux etc. Puis on a eu ce but qui est venu logiquement en deuxième mi-temps.

 

J'ai entendu aussi que toi et Salma [Amani] vous demandiez à vos coéquipières de jouer plus au sol les ballons. Est-ce que c'est ce qui vous a posé problème en première période ?

Oui c'est vrai qu'il y avait un vent un peu fort aujourd'hui et on a travaillé un autre schéma tactique sur ce match, qui ne s'est pas présenté en fin de compte vis à vis de Soyaux, donc il a fallu s'adapter. On devait jouer dans les pieds, et nous on avait tendance à balancer, alors qu'on a des joueuses qui sont plus à l'aise quand le ballon est dans les pieds. Donc voilà, il fallait se parler, c'est ce qu'on faisait sur le terrain et puis la situation s'est débloquée.

 

Alors tu m'as dit qu'en seconde mi-temps vous avez débloqué la situation. Est-ce que ce sont les entrées de certaines joueuses qui a apporté un renouveau à l'équipe à ce moment là ?
Oui aussi. De toute façon, les changements ils font toujours la différence. Nous on sait qu'un match ça se gagne pas forcément à "11" ça se gagne avec tout le groupe. Les changements nous ont relancées un peu et ont amené un peu de fraîcheur.

 

En première partie de saison, vous avez beaucoup travaillé les combinaisons plein axe entre vous. Là avec l'arrivée de Claire Lavogez vous devez un peu revoir votre tactique/stratégie de jeu. Est-ce que vous l'avez bien pris en compte dans votre formation ?

C'est un peu différent, c'est vrai. Mais c'est le but d'une joueuse, il faut que toutes on s'adapte [l'une à l'autre] c'est comme ça. Maintenant on a deux joueuses qui ont un peu le même profil, Salma [Amani] et Claire [Lavogez] donc c'est vrai qu'elles ont tendance à décrocher beaucoup et à garder le ballon... 
On persiste à vouloir jouer dans l'axe, sauf que maintenant il faut qu'on arrive encore à plus varier [notre jeu] à plus jouer sur les côtés, et après jouer intérieur. Là en première mi-temps on a trop joué intérieur, avec une forte densité et surtout on gardé trop le ballon. Donc en seconde mi-temps on a changé et fait autrement. C'était beaucoup mieux quand même.

 

"C'est rageant de ne pas se faire plaisir avant la pause."

 

Qu'est-ce que vous allez rectifier avant votre prochain match dans deux semaines ?

Notre prochain match c'est contre Lille. On va travailler la vidéo pour voir ce qui n'a pas vraiment fonctionné en première mi-temps parce que c'est rageant de ne pas se faire plaisir avant la pause.

 

C'est le pressing de Soyaux qui vous a perturbé ?

Oui, ils nous ont pas mal pressés et nous on essaye toujours de relancer proprement mais parfois c'est peut être bien d'aller sauter une ligne avec des transversales. Après, pour cela, il faut être sur le deuxième ballon parce que si on y est pas, ça ne sert à rien. Ce sont ces choses là qu'il faudra encore travailler.

 

Pour parler un peu de toi personnellement et ton jeu au milieu de terrain, tu as essayé de gérer ton poste, tes coéquipières également. Est-ce que c'est un vrai défi pour toi ?

Un défi je ne sais pas. C'est un rôle en tout cas qu'on me donne donc j'essaye de m'y tenir et puis je me fais plaisir en essayant de bien communiquer [avec mes coéquipières] Mais ça il faut qu'on le fasse toutes. Voilà j'essaye peut être de le faire un petit peu plus, on me le demande mais la com il faut que ça soit toutes les joueuses qui s'en servent.

 

Mais on a l'impression que tu es la joueuse qui temporise le jeu de Fleury, parce que tes coéquipières sont un peu plus nerveuses que toi. C'est ça aussi ton rôle ?

On essaye. Il faut qu'on arrive à donner un peu de tempo dans le jeu. Après il n'y a pas que moi, il y a Daphne [Corboz] qui a également ce tempérament et c'est bien parce qu'on se complète sur ça. Elle est un peu plus offensive, et moi j'ai un rôle un petit peu plus défensif. Mais c'est important parce que si tout le monde s'emballe, après c'est compliqué.

 

Il y a quelques semaines de cela, tu avais été convoquée par Corinne Diacre en A, et c'est peut-être bien ce tempérament qui l'avait attirée. Malheureusement à cause d'une blessure antérieure que tu as eu face à Bordeaux, tu as dû déclarer forfait quelques jours après en plein stage avec les Bleues. Est-ce que tu travailles pour avoir une nouvelle chance d'y être ?

Oui complètement. Après je sais pas si c'est ce que Corinne Diacre a repéré chez moi. En tout cas c'est positif [d'avoir été appelée], c'est quelque chose qui me donne envie de continuer à travailler, c'est motivant. Alors oui je me suis blessée [face à Bordeaux] c'est pas venu au bon moment, c'est que ça devait être comme ça. Maintenant je continue à travailler pour espérer avoir une autre chance, une prochaine fois. Faut jamais rien lâcher, il n'y a que le travail qui paye.

 

Photo : Nicolas Lacambre

Dounia MESLI