La FIFA organise en ce moment à Moscou un nouveau programme de leadership féminin étalé sur deux jours et destiné aux jeunes footballeuses. Cet atelier réunit les capitaines des équipes nationales qualifiées pour la Coupe du Monde U20 2018 en France (5-24 août), ainsi que six jeunes arbitres représentant les différentes confédérations. Le but : leur permettre de développer leurs talents de leader sur le terrain et en dehors.

 

Alors que la Coupe du monde masculine 2018 bat son plein en Russie, la FIFA pense également au football féminin et à son avenir. Dans moins de deux mois, une autre Coupe du monde arrive : celle des moins de 20 ans féminines, organisée non pas en Russie mais dans l'Hexagone, en Bretagne plus précisément. La FIFA a donc décidé de réunir durant deux jours à Moscou les capitaines de toutes les équipes qui participeront à cette épreuve, ainsi que six arbitres venant de différentes confédérations. L'atelier est intitulé Capitaines d’aujourd’hui, dirigeantes de demain.

Jeunes et talentueuses, les capitaines bénéficiaires de cet atelier représentent l'avenir d'un football féminin en plein essor mais qui souffre encore de la comparaison avec leurs homologues masculins. “L’absence de modèles pour les jeunes constitue l’un des défis auxquels le football féminin est confronté”, note Sarai Bareman, directrice de la division Football féminin de la FIFA. “Nous voulons aider ces capitaines et ces arbitres à endosser ce rôle en les accompagnant dans l’acquisition des compétences dont elles auront besoin. C’est aussi l’occasion pour nous de leur faire découvrir la FIFA et de leur montrer que nous sommes bien réels et que nous menons de vraies initiatives pour le développement du football féminin.”

 

"Vous êtes des stars chez vous et si votre pays ne s’en est pas encore rendu compte, croyez-moi, il ne va pas tarder à le faire"

L’atelier était animé par Emily Shaw, chef du Développement et de la gouvernance du football féminin, d’autres membres de la division Football féminin de la FIFA et Karl Lines, responsable de l’engagement et du leadership des jeunes de la FA, qui a joué le rôle de présentateur.

Karina Le Blanc, ancienne gardienne de but de l’équipe du Canada et ambassadrice de l’UNICEF, est également venu parler aux bénéficiaires pour les encourager. “Chacune d’entre vous apporte quelque chose d’unique au sport”, a expliqué Le Blanc aux participantes. Elle est également revenue sur le parcours du Canada, passé de la dernière place de la Coupe du Monde 2011 à la médaille de bronze du Tournoi Olympique de Londres en 2012. “Vous menez votre équipe, vous menez un pays. Vous êtes des stars chez vous et si votre pays ne s’en est pas encore rendu compte, croyez-moi, il ne va pas tarder à le faire. Le football féminin a le vent en poupe.”

 

“En s’initiant aux compétences de leadership dès leur plus jeune âge, elles n’en seront que plus fortes"

Malia Steinmetz, capitaine de la sélection néo-zélandaise U20 et internationale A, a totalement approuvé le discours de Karina Le Blanc. Selon elle, l’égalité de traitement salarial entre les internationaux et les internationales, obtenue cette année au terme d’un accord historique, constitue un signe encourageant. “Le football féminin a énormément progressé ces dernières années”, estime-t-elle. “On s’en rend compte en Nouvelle-Zélande, notamment grâce à l’égalité salariale. J’espère qu’il va continuer sur sa lancée et que nous verrons plus de femmes à des postes de responsabilité.”

===> Nouvelle-Zélande : Un accord met à égalité les équipes nationales féminine et masculine 

 

Kari Seitz, responsable en chef de l’arbitrage de la FIFA, est la seule arbitre, hommes et femmes confondus, à avoir officié lors de quatre éditions de l’épreuve suprême. Selon elle, les échanges entre joueuses et femmes en noir profiteront à tout le monde.

“Je veux rendre les arbitres plus humaines. Les joueuses impliquées dans cet atelier ont pu constater que les arbitres sont comme elles”, explique Seitz. “En s’initiant aux compétences de leadership dès leur plus jeune âge, elles n’en seront que plus fortes. Les joueuses, les entraîneurs féminins, les arbitres... tout le monde profite de nouvelles opportunités.  Les choses évoluent dans le bon sens et c’est une très bonne nouvelle.”

L’arbitre nigériane Alaba Abigael avoue qu’elle ne s’imaginait bénéficier un jour d’une telle chance, surtout en marge de la Coupe du Monde de la FIFA™.

“Je suis tellement heureuse d’être ici, en Russie, et de représenter l’Afrique. Certaines jeunes arbitres au Nigeria ont été encouragées par mon parcours à prendre le sifflet. Elles apprécient ma façon d’arbitrer, mon audace et mon courage. Leurs parents m’ont confié qu’ils voulaient que leurs filles me ressemblent. C’est fantastique !”

Cet événement s’inscrit dans le cadre du renouvellement des programmes de leadership féminins, qui s’appuient sur trois piliers, eux-mêmes divisés en plusieurs étapes. Le premier s’adresse à la jeunesse, le deuxième au développement des personnels des associations membres en charge du football féminin et le troisième se concentre sur l’augmentation du nombre de femmes aux postes de décision.

 

Photo : Getty Images

Arnaud Le Quéré