En clôture de cette saison 2018/2019 du championnat de France, nous étions à Montpellier pour le dernier match de Jean-Louis Saez à la tête de l'équipe féminine. Une belle victoire 3-2 face aux Lilloises, pour terminer en beauté et cette 3e place acquise, non sans mal, mais qui a fait chuter Lille en D2.

 

 

Sa dernière avec les féminines

Ça fait six ans que je suis avec l'équipe féminine, six ans accomplis. J'ai pris beaucoup de plaisir à entraîner ses filles, tous les jours. Dans le foot féminin ce qui est important c'est de fédérer autour d'un projet, et c'est vrai que la concurrence est un peu dure pour les filles. Et sans projet de vie, il n'y a pas de projet de jeu. Quand on est arrivé y'a deux ans, à aller décrocher la Ligue des Champions, je crois que le groupe vivait mieux qu'aujourd'hui. Comme je dis toujours, c'est peut être des fois un peu le coach qui perd un peu le lien pour fédérer autour d'un projet et je pense que forcément tout le monde n'a pas été dans ce sens là. Et pour qu'à un moment donné on est encore de la continuité par rapport aux deux années précédentes, même si je pense que Paris et Lyon étaient au-dessus de nous cette année.

 

Sur la saison écoulée

C'est une fierté que les filles se soient accrochées, que le club ait soutenu son coach jusqu'au bout. On a montré qu'à la 5e, 6e journée, on avait 4 défaites, un nul et une victoire. On était 11e sur 12 et pour un club qui jouait les 3 premières places, on savait que c'était condamné pour se rapprocher de Lyon et de Paris. Il a fallu remonter au classement et faire la remontée qu'on a eu, ça prouve que les filles ont des qualités morales et pour le club, c'est intéressant pour la suite. On s'est peut-être un peu enflammé sur la Ligue des Champions, on pouvait aller chercher autre chose mais tout le monde s'est un peu endormi. Le premier fautif c'est toujours le coach qui tient les rênes du groupe. Il a des choses qui m'ont échappées, mais elles ont su s'accrocher, refaire front, se ressouder ensemble au bout de la 6e journée pour terminer la saison d'une belle façon.

 

Sur son avenir dans le foot féminin

La, pour le moment, ça va être un autre poste et on verra ce que l'avenir me réserve mais pour le moment, loin du terrain.

 

Le sentiment qui prédomine ?

Quand je suis arrivé [à Montpellier], je voulais décrocher un titre. On a fait 2 finales et est-ce qu'une 2e place derrière Paris ou Lyon équivaut à un titre, je ne sais pas mais aller faire la Ligue des Champions derrière ces deux ogres là, c'est quand même une satisfaction. Sur les deux finales, on n'a pas à rougir. On perd 2 fois 2-1 et en ayant joué notre chance jusqu'au bout pour essayer d'arriver jusqu'aux tirs au but. Je dirais que la satisfaction était là, de prendre l'équipe en étant 4e et d'aller titiller Paris et Lyon. Je crois que les années précédentes, Lyon était champion à Noël et deux années après, ils ont été champions à 4 journées de la fin. [Paris et Lyon] On est allés un peu titiller les chevilles même si aujourd'hui, Lyon reste la meilleure équipe du monde. Rivaliser avec ces deux équipes là, c'était difficile pour nous, mais peut être dans la continuité et à l'avenir, dans les deux/trois ans, se glisser entre les deux.

 

Sur la joueuse qui a marqué le plus

Je ne vais pas citer des noms parce que j'aime toutes les joueuses. [...] C'est toujours grâce au collectif, d'avoir une force collective pour aller chercher des choses. Même si j'ai de la déception de la troisième place, elle est honorifique, et la remontée qu'on a fait, elle est belle. On aurait pu faire comme l'OM l'année dernière, descendre malgré une 4e place la saison d'avant. Le foot féminin a progressé et il faut faire attention. Il faut pas penser que tout est acquis, faut remettre en question d'année en année. Ce sont toutes les joueuses qui ont travaillé avec moi. J'ai une adhésion totale des joueuses avec qui je travaille, le staff, le club, les services au sein du club, les supporters et le nouveau KOP. [...] J'espère que leur nombre ne va cesser de s’accroître dans les années à venir.

 

Rivaliser avec Paris et Lyon en termes de budget

Comme je l'ai dit, c'est toujours avec une force collective. L'unité est importante et on a rivalisé sur un collectif, une force car on aura jamais de meilleures joueuses que ces deux clubs. Après, il faut faire en sorte que sur le terrain, elles arrivent à se surpasser et aller chercher des succès et des victoires.

Dounia MESLI & Karim Erradi