Témoins privilégiés de la saison des Girondines, les MBIDF ont suivi presque tous les déplacements à l'extérieur des joueuses de Bordeaux. Derrière le sigle se cachent les Marine & Blanc – Île-de-France, un collectif de supporters des Girondins et qui depuis deux ans suit les aventures des joueuses bordelaises.

 

Les MBIDF sont une association, créée en 2003, à une époque où les Girondins de Bordeaux étaient un club uniquement masculin. Le collectif a organisé dans un premier temps des événements autour des retransmissions télévisuelles des matches de Bordeaux, avant de pouvoir assurer des déplacements dans toute la France et même à travers les frontières lors des compétitions Européennes.

 

Une association qui compte aujourd'hui un peu plus de 200 membres, essentiellement en région parisienne. Elle dispose aussi d'une équipe de football qui participe à un championnat des supporters sur la région parisienne où l'on retrouve des groupes de supporters de clubs français mais aussi de Liverpool, qui compte aussi des fans de ce côté de la Manche.

 

Rencontre sur les terrains de D2

 

La rencontre des MBIDF avec l'équipe féminine de Bordeaux s'est faite l'année dernière alors que les Girondins venaient d'absorber l'ES Blanquefort devenu à ce moment la section féminine du club. L'équipe évoluait alors en D2 dans le groupe B, une poule où Bordeaux croisait notamment la route de deux équipes franciliennes, le FF Issy et Tremblay. Ces matches vont être l'occasion pour les MBIDF de rencontrer les joueuses et de les voir évoluer sur le terrain.

 

Et quand les supporters débarquent sur les bords de la pelouse, avec leurs mégaphones, les tambours, cela ne passe pas inaperçu. Beaucoup de bruit, un groupe de supporters essentiellement composé de garçons, de quoi faire peur à des joueuses bordelaises qui n'ont pas forcément l'habitude d'un tel engouement autour de leurs matches, surtout à l'extérieur. Des rencontres qui se jouent dans le calme, il y en a aussi en D1, et les MBIDF ont parfois donné l'impression que Bordeaux jouait à domicile, même à l'autre bout du pays.

 

Il aura fallu finalement une saison pour qu'une complicité s'établisse entre les supporters et leurs championnes, notamment lors du match de la montée à Saint-Malo en mai 2016 où les MBIDF ont fêté l'accession en D1 aux côtés des Girondines. Une proximité désormais visible entre les joueuses et les Marine & Blanc qui ont régulièrement l'occasion d'échanger avec l'équipe en marge des matches auxquels ils viennent assister.

 

Pour la dernière rencontre de la saison à Charlety face au PSG, ils étaient bien présents même si cette fois-ci, ce sont les supporters parisiens du Collectif Ultras Paris (CUP) qui ont fait le plus de bruit. Venus à quelques dizaines, les supporters bordelais étaient malgré tout visibles pour les joueuses qui les ont salués avant et après la rencontre. Un match abordée sans illusions par les membres du MBIDF que nous avons pu rencontrer avant ce rendez-vous décisif. Parmi eux, Aymeric qui s'occupe des réseaux sociaux pour l'association, et qui craignait de voir une descente conclure cette première saison en D1.

 

Une saison à émotions

 

Le petit « miracle » a finalement eu lieu et ils ont eu l'occasion de féliciter leurs héroïnes du jour à la fin du match mais aussi dans le hall de la gare Montparnasse où les joueuses devaient se presser de prendre leur train, en attendant de pouvoir se retrouver à nouveau. Un maintien en D1 qui s'apparente pour Aymeric à « vrai exploit sportif » même s'il faudra éviter de « se faire peur » pour les prochaines saisons.

 

De cette année en D1, l'un de leurs souvenirs le plus marquant est raconté par Anthony, qui évoque la première victoire des Girondines en D1 sur la pelouse d'Albi au mois d'octobre 2016. Trois points qu'elles sont allées chercher grâce à un but de Sarah Cambot. Un ballon récupéré dans les pieds albigeois suivi d'un lob par-dessus Cindy Perrault, une action restée dans les mémoires plusieurs mois après.

 

Cette équipe des Girondines, les Marine & Blanc s'y sont attachés et ils espèrent aujourd'hui que « le noyau dur » du groupe sera conservé et « renforcé » pour la suite. Une équipe pour le moment héritée du travail fait à Blanquefort, composée principalement de joueuses de la région, et qui donc incarnent à leur manière les Girondins. Construire autour de l'existant, un moyen pour les MBIDF de voir grandir l'équipe tout en préservant l'esprit qui a fait sa force jusqu'à présent.

 

Ces choix vont probablement se discuter dans les semaines à venir autour du recrutement et sur les ambitions de Bordeaux pour la saison prochaine. Une réflexion qui pourrait notamment être éclairée par l'exemple de l'Olympique de Marseille, quatrième cette saison après avoir été promu l'année dernière avec les Girondines. Une recette dans laquelle le club bordelais pourrait être tenté d'aller piocher.

 

Hichem Djemai