Après la frustration et le visage sévère du week-end dernier après la défaite 1-3 contre Dijon, Dominique Carlier, le coach du LOSC avait une expression du visage un peu plus positive après le match nul contre le PSG (1-1).

 

Coach j'imagine très satisfait de ce résultat qui n'est pas immérité ?

Oui très satisfait de la performance, je dirais du jeu que les filles ont su développer, qui a considérablement fait déjouer cette belle équipe parisienne, parce que la performance est relevée par rapport à l'adversité qui nous été proposée aujourd'hui. Et je pense vraiment que les matches comme Rodez, Paris FC et même par rapport au contenu de la semaine dernière où on n'avait pas été efficaces dans les zones importantes du football, aujourd'hui je pense qu'on a rajouté de l'efficacité. Autant défensivement, parce que collectivement on a su parer quelques fois au plus pressé, mais de façon intelligente. Et on a su surtout aller beaucoup plus loin dans nos actions offensives, ce qui a considérablement fait douter quelques fois l'équipe parisienne. Et ce n'est pas une gageure de dire que ce n'est pas rien de faire douter une équipe comme Paris.

 

Comment vous avez préparé ce match ? Il y a eu de l'analyse video ?

Non la vidéo c'est moi. Je donne les éléments importants pour que les filles ne soient pas surprises de certaines choses [qui pourraient se produire], parce qu'il y a beaucoup de choses qui apparaissent [tout au long du match].

[On analyse] le projet de jeu de Paris, qui n'a pas de raison de changer par rapport à l'adversité du championnat, donc bien sûr [on décortique nos adversaires]. Mais ce n'est pas tout de préparer tactiquement le dispositif, l'importance c'est l'animation que les filles ont eu, c'est ça qui fait que la préparation est bonne. Mais on peut avoir une bonne préparation, c'est avant tout le jeu, que les filles mettent [en exergue] sur le terrain, qui valorise [le plan de jeu que je mets en place].

C'est avant tout cette performance qu'il faut mettre en avant et deuxièmement un travail qui est exercé par le staff, spécifiquement et particulièrement sur les coups de pied arrêtés. Il faut savoir que dans le football féminin, je ne vais rien apprendre, mais que c'est plus de 60% des buts qui viennent sur coups de pied arrêtés, alors qu'habituellement c'est 30%. Donc on se doit de travailler ça aussi, et aujourd'hui, il y a aussi une récompense de ce côté-là. J'ai demandé à Christophe Douchez de travailler spécifiquement cet aspect-là. Le staff a aussi besoin d'être récompensé à ce sujet.

 

C'est vrai qu'on a vu un match vraiment abouti. Est-ce que la défaite contre Dijon a été une piqûre de rappel sur les qualités à mettre en place pour faire un bon résultat ?

Demandez aux filles (sourire).

Je pense très sincèrement que de façon subtile, on s'est installés dans un confort, dans un jeu qui était un peu un leurre, c'est-à-dire avoir le contenu, le ballon mais sans produire de jeu. Et cette semaine je pense que les filles ont vu un peu, que le côté inconfortable pouvait exister, mais avec une récompense au bout.

 

On va repartir sur une bonne dynamique pour les prochains matches ?

Oui bien sûr, mais la dynamique elle est là depuis le premier match. Il faut savoir qu'on a cinq points en ayant affronté les deux cadors du championnat (défaite 8-0 contre Lyon à domicile, 1-1 face au PSG ndlr), en ayant rencontré Dijon... C'est une performance de départ. J'avais dit qu'on se donnait un objectif pour les cinq premiers matches, l'objectif est atteint. J'ai vu beaucoup de yeux écarquillés quand j'évoquais l'objectif de 5/6/7 points en cinq matches, quand on a appris notre calendrier.

Même si on est à minima, avoir les cinq points aujourd'hui avec ce parcours là [c'est positif]. Maintenant à quoi ça servirait d'avoir ce parcours là, si ce n'est pas pour continuer d'avancer par rapport à ceux que les filles ont démontré aujourd'hui. Je dirais aussi le groupe, parce que durant les cinq matches, il n'y avait pas que ces filles-là sur le terrain. On a vu aujourd'hui aussi des joueuses aller au bout d'elles-mêmes physiquement et avoir des rentrées qui ne m'avaient pas satisfaites la semaine dernière et ces mêmes joueuses sont rentrées aujourd'hui pour apporter véritablement quelque chose. C'est aussi ça qu'on doit garder dans cette performance, parce que c'est aussi avec le groupe qu'on pourra exister dans le championnat.

 

Pas de regrets finalement au vu du scénario du match ? On ne se dit pas qu'on aurait pu repartir avec la victoire ? Vous avez eu des vrais occasions, des duels gagnés, Sarr pouvait plier ça à plusieurs reprises...

Dans le football on ne vit pas de regrets. On essaye d'avancer. Je pense comme je vous disais, j'étais persuadé que pour faire un résultat ici il fallait marquer, il fallait être performantes. On n'aurait pas pu résister sans aller plus loin dans notre [plan], dans le fait de les faire déjouer, de les faire réfléchir dans le jeu. Je pense que c'est déjà une bonne performance sur ce point-là. Honnêtement je connais aussi la difficulté du poste d'entraîneur et quand j'entends ça, je pense aussi à David Fanzel (coach du FC Metz) où je vois les performances et je vois une équipe de Metz qui se procure aussi beaucoup d'occasions et qui malheureusement n'est pas récompensée et c'est quelque fois ça aussi, qu'il ne faut pas oublier. On peut produire et pas forcément toujours avoir gain de cause.

Dounia MESLI