En Ile-de-France quelques rencontres de Coupe de France se sont tenues ce dimanche, à l'image de celle entre Evry FC DHR) et Metz FC (D1). Deux clubs, deux divisions, un fossé de niveau. Evry "savait que ça n'allait pas être facile", Metz savait qu'il allait devoir inscrire le plus de buts possible. Fait avéré, chose faites. Résumé de cette rencontre de Coupe de France entre l'élite du championnat français et l'un des petits poucets de cette compétition.

Metz sans se priver

Metz domine toute la première mi-temps, sans grande surprise, plus technique et rapide dans ses déplacements, ce qui va totalement déstabiliser les joueuses d'Evry, qui jouent des coudes pour tenter de garder la distance. Tout juste avant le quart d'heure de jeu, Metz ouvre le score grâce à Adeline Janela, qui use d'un crochet pour se défaire de la défense évryenne et d'inscrire le premier but messin à la 13ème minute 0-1. Evry comprend a démontré une certaine résistance, mais a compris dès cet instant que le match était plié . Il fallait à présent se ressouder, faire preuve d'homogénéité face à Metz, qui ne voudrait pas en rester là pour sa part. La machine était déjà en marche et ce but ne sera que le premier, des neuf autres qui suivront. Il sera pas la même le premier d'Elodie Martins qui va inscrire un quadruplé pour son équipe de l'est. Dans les 16 mètres la messine profite d'un ballon perdu par Evry, pour prendre le ballon du plat du pied 0-2. Elle réitère à la 26ème et 33ème minute, sur coup franc bien placé, presque au niveau du point de corner, à droite de la gardienne, qui profite de la déviation du ballon des poings, d'Andrea Grondin pour récupérer le ballon qui ricoche sur l’extérieur de son pied 0-4. Evry ne renonce pas, mais se trouve fort dépourvu techniquement face à un adversaire hargneux, qui va par la même marquer son troisième but sur coup de pied indirecte. Sur un corner tiré par Meryll WenegerElodie Martins reprend de la tête le ballon pour l'envoyer vers le second poteau où est située Marie Papaix 0-5. Evry ferme ses lignes, retrouve quelque peu ses esprits, Metz aura plus de difficultés à trouver les failles, face à une équipe qui reste solidaire malgré le score lourd déjà à la pause, maintenu sur un bon travail de la capitaine, Anais Tenreiro et Melissane Soulard qui font bloc pour éviter le 6ème but. Un début de rencontre dominé sans conteste ou véritable opposition d'Evry, qui s'est laissé gagner par la pression et la vivacité d'exécution du FC Metz !

Evry capitule malgré sa bonne volonté

En seconde mi-temps, le score comptera double, même si Evry tente d'y remédier, de tenter de changer le scénario, sans y parvenir. Un but encaissé signifierait une vraie faute chez les messines, qui ont trouvé leur rythme. Evry ne se laisse pourtant pas abattre, l'objectif est bien en tête, prendre le moins de but et en inscrire au moins un. Une chose plus facile à dire qu'à faire, face à un adversaire sur ses gardes, à l'affût et omniprésent sur le terrain, à l'image de l'ex-sojaldicienne Melissa Godart, qui se charge de bloquer et de faire quelque peu le jeu messin. Tout comme Juliane Gathrat, la fine fleur des Bleuettes, qui se charge de créer l'animation, accompagnée de Christy Gavory et Elea Schoch. Dès le coup d'envoi, Metz va donc corser le score, sur un but de Christy Gavory justement, en solo, elle profite de la sortie de la gardienne et d'un crochet pour se retrouver seule face au but 0-6. Un sixième but synonyme de coup dur pour Evry, qui aurait voulu changer le cours du scénario. Mais chaque messine est mise à profit, elles savent que malgré le niveau de l'équipe d'Evry, il faudra jouer jusqu'au bout, car c'est un moyen de se préparer pour la reprise du championnat. Une façon de mettre en place, la stratégie, et de jouer sur la tactique de jeu version grandeur nature, face à une équipe d'Evry physique et solide. En seconde période, Evry aura pourtant plus d'occasions, orchestrées notamment pour Sophia Matanda, l'arme offensive du club, qui a inscrit la moitié des buts de son équipe en DHR. Ou encore Laura Cineus, qui va tenter la première frappe cadrée pour Evry à la 51ème minute, peu puissante pour inquiéter Getter Laar. Metz ne bronche pas et Elodie Martins va remettre les pendules à l'heure en inscrivant tout juste son quatrième but de la rencontre à la 52ème minute, qui restera probablement entre la gorge des évryennes, tant elles avaient tenté d’empêcher ce but, repoussé une première fois par Anais Tenreiro, avant de ricocher sur la barre, d'être repoussé du poing par Andrea Grondin, stoppé du pied par Laura Cineus et frappé puissamment par la messine 0-7. Un véritable poison pour la défense évryenne. Le score aurait pu être même plus lourd, sans les arrêts décisifs de la gardienne, ou encore ceux de ces coéquipières sur sa ligne ou bien encore les occasions ratés de Metz. Puis arrive Adeline Janela qui inscrit son doublé du match, sur un bon centre venue de la droite de Marie Podorgny qui réalise un travail de longue haleine sur son côté et qui va donc permettre à Janela de marquer le 8ème but de Metz à la 58ème minute 0-8 ! Evry dispose également de tentatives plutôt sérieuses, comme ce coup franc tiré par Tenreiro dans la boîte, qui restera vain par manque de pragmatisme de la part de ces coéquipières nombreuses dans la zone, et de communication certainement pour transformer l'opportunité. Pour répondre à cet engagement, c'est la capitaine messine, Marine Morel qui se charge de la réponse, sur un coup franc bien placé, à 20 mètres, plein axe. Sa frappe est millimétrée entre puissance et précision, elle passe le mur et pique juste en dessous de la transversale, la gardienne l'a raté de peu, quelques secondes, mais le but est là 0-9. Evry essaye toujours de réagir, aucune joueuse ne flanche physiquement, malgré l'intensité et les coups. Tout comme la jeune joueuse de 18ans, d'Evry, Matanda, qui va tenter de sauver l'honneur du club francilien, mais sans solution elle se laisse gagner par la nervosité, qui lui fait perdre sa technique et son acuité à aller de l'avant, bloquée surtout par la gardienne messine dans sa percée, tel un mur ! La frustration se lit sur le visage de la joueuse, qui n'est pas habituée à jouer dans ces conditions, logiquement. Mais ce but aurait marqué une véritable performance pour elle et ses coéquipières. Elle va même désamorcer une action dangereuse en faisant front à deux messines, pour laisser sortir le ballon en six mètres. Un trait qui prouve le potentiel de la joueuse, qui a joué quelque temps avec le club du FCF Juvisy à 16ans, avant de faire une pause de 2ans. Ou encore ce sauvetage d'Emilie Douet, décisive comme dernier rempart d'Evry, quand elle stop sur la ligne un ballon ou à ce moment précis, ou elle dégage un centre à ras du sol de Gavory, qui arrive à prendre de court la gardienne evryenne. L'abnégation est un point fort de l'équipe francilien, malgré la difficulté à faire front ensemble dans certains moments. Puis, la démonstration ne s'arrête pas là pour le club de D1, pour ce match de Coupe de France, mais se clôture avec le dixième but messin (le onzième depuis le début de saison pour Metz). Un but qui aurait pu être évité. C'est encore Marie Podgorny qui se charge de créer l'occasion depuis le flanc droit, déviée de la tête par Christy Gavory, avant de se trouver dans les pieds de l'evryenne, Laura Cineus, qui va commettre l'erreur de contrôler pour remettre le ballon, fuyant vers le but de son équipe, dégagé par sa coéquipière Melissane Soulard, qui, a son grand regret va ricocher sur Christy Gavory à la 82ème minute 0-10 ! Le florilège est terminé. Un match haletant, à sens unique, qui restera pour l'une comme pour l'autre, une façon d'apprendre à faire mieux pour les prochains matchs.

L'exploit n'aura donc pas lieu. On aurait voulu y croire, tout comme les supporters, jusqu'à la fin du match, mais l'adversaire était bien trop maître de la situation pour être effrayé par le club francilien d'Evry. Metz a fait le plein de confiance. Mais cela va-t-il être suffisant face à son prochain adverse de championnat, l'AS Saint-Etienne ? Les messines ont à cœur de repartir du bon pied en seconde partie de saison et de sortir de la zone de relégation, ce qui ne s'annonce pas tâche aisée.

Photos : Nelson Fatagraf

Dounia MESLI