En zone mixte, Claire Lavogez revient sur la victoire de son équipe face à Soyaux en toute fin de match (1-0).
Peux-tu nous donner ton ressenti sur ce match ?
Un match compliqué dans l’ensemble. Une première mi-temps un peu âpre dans le jeu, où on était un peu en dessous de ce qu’on peut faire à l’entraînement. Dans ce genre de matches - où ce sont deux équipes plus ou moins équivalentes - ça se joue aussi dans l’envie et l’abnégation. Aujourd’hui on a su répondre présentes, en seconde période du moins.
En première mi-temps vous vous êtes fait bousculer…
C’est vrai. Je pense qu’on était pas toutes ensemble, pas solidaires et avec le même objectif. À la pause on a bien parlé et on est bien reparties. A partir de là je pense que ça nous a aidé à poser notre jeu. Puis on a réussi à marquer un but et prendre ces trois points, ce qui nous permet de gagner des places au classement (Fleury passe de la 10e à la 8e place).
Tu penses que le manque d'un bon état d’esprit vous a fait déjouer plus que votre qualité de jeu dans cette rencontre ?
Oui je pense que dans ce genre de match c’est plus l’état d’esprit. Après quand l’état d’esprit est bon le jeu vient automatiquement. En deuxième [période] on jouait beaucoup plus hautes, Salma [Amani] et moi on étaient moins esseulées.
Tu occupes un poste que tu n’a pas forcément l’habitude de jouer, c’est un peu compliqué pour toi ?
Bien sûr. Je reçois beaucoup de coups aussi (sourire). Après j’essaie de donner le maximum pour l’équipe et j’espère que ça les aide. J’essaie de presser un maximum sur les défenses adverses, gêner leurs relances. Et aussi quand j’ai le ballon, le garder dos au jeu pour que mon équipe puisse remonter le bloc.
Tu penses garder ce poste en pointe toute cette seconde partie de saison ?
Non (sourire), après en deuxième mi-temps j’ai un peu joué en 10. Je permutais un peu avec Salma donc ça dépend. Je décroche un peu.
Ton association avec Salma [Amani] ça commence à porter ses fruits ?
Oui c’est vrai, après Salma ne marque pas sur l’une de mes passes (rires). Mais je pense qu’elle aurait pu marquer juste avant aussi sur une superbe action qu’on a fait ensemble. Ça vient par moment, parce qu’on n’est pas toujours dans l’offensif, on défend beaucoup à Fleury, mais ça va c’est pas mal. De toute façon avec Salma je savais qu’on allait s’entendre sur le terrain.
Pour toi Fleury c’est un gros challenge, tu joues le maintien ce dont tu n’as plus l’habitude…
(sourire) Forcément ça fait des années. Mais j’ai fait des « petits » clubs avant d’aller à Montpellier et à Lyon. Après j’avais 15 ans, je ne connaissais pas la Ligue des Champions par exemple donc c’était autre chose. C’est un peu compliqué, c’est totalement différent de l’OL, mais après je m’adapte.
Lors de ton premier match avec Fleury, à Bordeaux tu as marqué un beau but des vingt mètres, ça a dû te faire du bien ?
Forcément, surtout que ça faisait trois mois et demi que je n’avais pas vraiment joué un match. Ça fait plaisir c’est un peu une revanche contre soi-même. Je suis contente et aujourd’hui de tout donner pour mon équipe, ça m’a bien plu également.
S’adapter c’est aussi s’adapter au terrain, aux conditions …
C’est clair. Je disais justement à mes parents « bon bah là c’est un peu comme quand j’étais gamine et que vous veniez me voir, vous risquez d’être debout pour regarder le match. » Et ils m’ont dit que ça n’avait pas d’importance, le principal c’est que je sois épanouie, que j'ai du temps de jeu.
Tu es déjà adoptée par le public ? On le voit avec les selfies qu’on te demande à la fin du match.
Oui après qu’importe le club, l’OL, Montpellier, ici.. J’ai toujours fait ça [aller à la rencontre du public]. Et je le ferai toujours. Même en équipe de France j’étais comme ça. C’est important, les gens viennent nous supporter, dans ce froid en plus. C'est bien de pouvoir leur rendre la monnaie de leur pièce.
Ton prochain objectif c’est la She Believes Cup avec l’équipe de France ?
Bah oui forcément que j’aimerais bien y retourner. Après voilà on verra bien, mais je vais tout faire pour. Déjà enchaîner les matches... Si je n’y suis pas, qu’on ne pense pas à moi, et bien c’est comme ça. J’ai simplement envie de jouer, et c’est aussi ce qui m’a attiré à Fleury, car je pense avoir besoin de beaucoup de temps de jeu, et on verra bien par la suite [pour la sélection].