Après le match perdu face à Juvisy, nous avons pris le temps d'échanger avec Adolphe Ogouyon, l'entraîneur d'Albi pour parler de son équipe, qui conserve aujourd'hui l'espoir de se maintenir en D1. Une tâche à la hauteur de l'obstination du coach albigeois.

 

Cœurs de Foot - Juvisy, ce n'est pas le genre de matches pour faire le plein de points. Comment vous avez abordé cette rencontre ?

Adolphe Ogouyon – On s'attendait à un match difficile mais nous on a besoin de points pour nous sauver. On était pas venus pour faire l'impasse ou faire de la représentation. On était venus vraiment pour prendre des points en sachant que cette année, Juvisy n'est pas aussi étincelant que les années d'avant.

Et puis maintenant, il y a aussi les conditions de jeu. Nous on est une petite équipe de province. Les conditions de jeu, on s'entraîne sur un terrain synthétique de nouvelle génération en demandant aux joueuses de faire circuler le ballon, de pratiquer du beau jeu. Qu'est-ce qu'on peut faire sur ce terrain [du stade George Maquin]. Si on nous considère comme un club de village et qu'on nous fait jouer sur un terrain digne d'un champ de patates, c'est pas à notre avantage du tout.

Bon, il n'y a pas que ça qui explique le résultat. Je pense que Juvisy a bien préparé ce match surtout par rapport à leur défaite à Saint-Étienne en milieu de semaine. On s'attendait à ce que ce soit difficile. Mais bon on s'attendait pas à ce que le terrain nous ait autant désavantagé.

CDF – Les semaines à venir s'annoncent chargées avec les matches reportés, le changement de calendrier...

A.O – Oui, dimanche prochain, on reçoit Soyaux, donc pour un match reporté, un match pour nous qu'il faut absolument gagner pour vraiment nous resserrer au niveau du classement. On reçoit Soyaux, [et] on fera ce que nous devons faire à savoir gagner et retrouver le sourire.

CDF – Cet hiver, vous avez eu aussi du changement avec le départ de Tatiana Solanet à Dijon...

A.O – Oui, c'est le deuxième match depuis son départ, puisqu'il y a eu le match de Coupe [à Montauban] la semaine dernière avec une façon différente de jouer. Et bon pour le moment, on est satisfaits de comment on joue maintenant même si on est appelé à évoluer pour trouver le meilleur compromis possible (…) Aujourd'hui, on pas trop le temps de [beaucoup] préparer les choses mais on a un bon groupe, contrairement à ce qu'on a vu aujourd'hui et qu'on sait que les conditions de jeu ne nous ont pas du tout aidé.

CDF – Avec ce départ, on a l'impression que vous avez donné plus de responsabilités dans le jeu à Myriam Benlazar...

A.O – Techniquement c'est pas mal (…) maintenant, il faut qu'elle se bouge beaucoup plus pour devenir une valeur sûre de la D1. (…) C'est vrai que je l'ai recentré. Avec [Tatiana] Solanet, elle jouait sur le côté, maintenant je l'ai recentré. Maintenant, c'est à elle de prendre ses responsabilités et de prendre aussi le jeu à son compte si elle veut s'imposer à ce niveau-là ou à cette place-là, parce qu'il y a de la concurrence à cette place-là.

On a une recrue, une internationale serbe, [Milica] Mijatovic, qui est pas encore qualifiée mais qui le sera le week-end prochain et après ce sera à moi de faire les choix, des choix cohérents. En sachant que si Mijatovic est convoquée, elle n'a pas 90 minutes dans les jambes puisqu'elle était en vacances il y a encore deux semaines donc voilà... Et puis on a pas fini [de construire] au niveau offensif.

Il faut aussi remarquer que la présence dans l'équipe de Laurie Saulnier [qui joue] sur le côté, ça nous a aussi apporté quelque chose qu'on avait pas avant sur le côté droit. On avait pas de percussion sur le côté droit, tout était orienté sur Kim Cazeau côté gauche. Donc aujourd'hui, on a vu qu'on pouvait bien équilibrer nos attaques même si on a pas produit grand chose aujourd'hui.

CDF – D'ailleurs c'est vrai qu'on pouvait s'attendre à voir Albi jouer ici avec trois défensifs dans l'axe et vous avez le choix de deux lignes de quatre, avec deux milieux défensifs dans l'axe et deux milieux excentrées...

A.O – Déjà, de un c'est ma culture : « Il n'y a pas de matches à l'extérieur », tous les matches sont à gagner et puis nous on a besoin de points donc si on a besoin de points c'est pas en renforçant défensivement qu'on va s'en sortir. C'est en mettant en place une forme de jeu, une organisation qui nous permettent d'aller chercher les ballons hauts et de pouvoir être présents dans la surface. Aujourd'hui ça n'a pas réussi, mais ça réussira sur d'autres matches

CDF – Une de vos tâches, on le sent sur le bord du terrain, c'est de s'assurer, sur et en dehors du terrain, que vos joueuses restent confiantes en elles-mêmes, malgré les résultats et garder en tête l'objectif final du maintien.

A.O – J'ai à ma disposition un groupe très jeune et très travailleur. [Ce sont des joueuses] qui travaillent beaucoup, et elles savent qu'elles travaillent beaucoup. La majorité des joueuses s'entraînent six fois par semaine. Elles savent que le travail, c'est une valeur, le travail va finir par payer. Même si on est dans le dur, dans la grosse difficulté, nous avons confiance, et elles ont confiance en nous. Donc c'est pour ça que pour le moment, il y a pas d'affolement, ni dans l'effectif, ni autour du club

 

Photo en une: Nelson Fatagraf

Hichem Djemai