Après le match contre Metz, le coach parisien, Patrice Lair a réagi sur cette confrontation. On a aussi évoqué de ce mois chargé qui attend le PSG, avec trois rencontres déterminantes contre l'Olympique Lyonnais, en championnat, en Coupe et en Ligue des Championnes. Ou encore de la préparation de la saison prochaine.

 

Le résumé du match => D1 (match en retard) – Metz/Paris (0-2) : Le PSG assure sans briller

 

Coeurs de Foot - Votre ressenti sur ce match face à Metz ?
Patrice Lair - On a fait le job, on était venu ici pour gagner, pour rester au contact des autres équipes. On savait que Metz jouait une partie importante pour son maintien et je leur souhaite de s'en sortir. Ils ont fait un match plein d'envie, plein d'agressivité, on s'y attendait un petit peu. Le terrain n'était pas facile et puis forcément pour nous c'était un peu en décompression par rapport à la semaine dernière, c'était pas évident au niveau de la motivation. Les filles ont fait le job c'est bien.

Coeurs de Foot - Vous en parliez, Metz a donné une bonne facture selon vous ?
P.L. - Oui ils ont fait un match courageux, beaucoup d'envie. Nous on a réussi à faire la différence sur la première mi-temps. Après c'est la fatigue, j'ai fait tourner un petit peu pour réserver certaines joueuses. Laura Georges n'a pas joué parce qu'elle à deux cartons. Je suis satisfait et je souhaite à Metz de se maintenir. J'aime bien David [Fanzel] en plus, il est comme moi, il est sanguin, j'aimerai bien qu'il s'en sorte parce que ça me gêne qu'un club comme Metz puisse descendre, c'est comme les Girondins de Bordeaux, elles ont perdu qu'un zéro contre Lyon et c'est dommage. Elles ont pris un but à 10 minutes de la fin je crois. Les équipes veulent se sauver et c'est pas évident mais bravo au club [de Metz], ils ont une bonne attaquante [Melike Pekel] ils nous ont gêné jusqu'au bout. C'était un beau match de leur part et nous ont a géré et l'objectif aujourd'hui c'était de prendre les trois points.

Coeurs de Foot - On a l'impression que vous avez aligné tout de même une équipe type aujourd'hui face à Metz pour assurer les trois points ou est-ce que c'est juste notre ressenti ?
P.L. - C'est pas une équipe vraiment type, c'est surtout que je n'ai pas un banc. On sait que le problème de l'équipe du PSG cette année, c'est la quantité, on l'a bien vu avec certaines filles quand elles sont rentrées. On avait plus vraiment cette emprise [en seconde mi-temps] mais bon y'a eu du courage et beaucoup d'envie quand même. On sait que depuis le début c'est difficile, c'est pour ça qu'on s'accroche mais je suis satisfait des filles aujourd'hui, parce que c'était pas facile de se remotiver quand vous passez du Parc des Princes avec 20.000 spectateurs mais ici sans dire qu'il n'y avait pas grande monde, c'est pas la même chose et puis y'a une équipe en face qui veut se sauver, qui a des armes, qui est restée sur des résultats positifs et qui va embêter certaines équipes je pense jusque la fin. Je touche du bois parce que j'espère que cette équipe se maintienne en D1.

 

"Aujourd'hui on est quand même plus axés sur nos finales"

 

Coeurs de Foot - Comme vous le dîtes y'a un grand pas entre l'ambiance de la Champions League à la D1, mais on a aussi la sensation que vous maîtrisez un peu mieux vos matchs de Ligue des Championnes ?
P.L. - Bah forcément avec ce qui nous est arrivé avec l'histoire des points (essoufflement) je vais pas vous dire qu'on lâche le championnat mais bon aujourd'hui on est quand même plus axés sur nos finales, avec la Coupe de France et la Ligue des Champions mais bon on veut faire le job jusqu'au bout. Surtout être respectueux des équipes. Ce week-end on va jouer Albi, forcément on leur fera pas de cadeau...pour prendre des points. Moi ce qui me déçoit c'est de voir Metz et Bordeaux dans des situations difficiles. Franchement j'aimerai bien que ces clubs se maintiennent et au moins qu'ils reviennent vite fait parmi l'élite si jamais ils doivent redescendre.

 

"Metz pouvait peut être créer la surprise"

 

Coeurs de Foot - Pour parler de votre trois prochaines grosses confrontations face à Lyon, on peut dire qu'il vous manque pas grand chose ?
P.L. - Lyon est largement au-dessus. Nous c'est à nous de faire un exploit comme on a pu le faire au mois de décembre. Lyon est une équipe, c'est une locomotive. Ils ont une vingtaine d'internationales, vingt-cinq, vous savez. Nous ça va être compliqué mais...on est toujours capables de faire des exploits. Aujourd'hui on se retrouve en finale de Ligue des Champions, qui l'aurait cru au mois d'octobre. Au football c'est ça qui est bien. Comme sur un match d'aujourd'hui, on sait jamais, Metz pouvait peut être créer la surprise. C'est toujours pareil, c'est ça qui est bien au football, tout est possible. Et nous on va essayer de créer la surprise. Ce qui serait intéressant, ça serait les deux Coupes, le championnat, il faut faire un bon match à Lyon mais bon la Coupe de France me tient à coeur et on s'est battu jusqu'à aujourd'hui pour y être avec nos arguments.

 

"Lorsque l'on démarre une compétition il faut la gagner"

 

Coeurs de Foot - Quand vous étiez à Lyon vous aviez peut être un certain discours envers les Lyonnaises, comme vous dîtes qui est devenu l'ogre lyonnais. Est-ce que vous essayer de répercuter un autre discours chez les Parisiennes pour réduire l'écart ?
P.L. - Bah on sait très bien, moi j'ai entraîné Lyon pendant quatre ans, on a une grosse machine, on sait que lorsque l'on démarre une compétition il faut la gagner. Nous pareil cette année c'est peut être de faire la meilleure saison possible, finir le mieux possible en championnat. Le seul truc que je regrette c'est de ne pas avoir pu garder certaines joueuses pour étoffer un petit peu plus mon effectif (Amandine Henry probablement) et si on avait pu assurer notre deuxième place, ça aurait été extra mais au pire des cas, s'il faut repartir la saison prochaine pour aller chercher notre place pour la Coupe d'Europe, bah on le fera, faut pas paniquer. Faut toujours se projeter sur l'avenir. Nous on va faire le maximum et j'espère qu'on va avoir de bonnes surprises sur ces matchs de Coupe.

Coeurs de Foot - Et quand vous voyez la plupart des coachs de D1 qui sont écartés ou qui quittent leur club, comment vous voyez cette saison ?
P.L. - Bah je crois (rires) que ça commence à ressembler un petit peu au monde masculin. C'est à dire, que quand l'entraîneur pêche un petit peu, c'est lui qui va prendre mais c'est comme ça, c'est la loi du milieu [du Football]. 
Moi ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de faire progresser mon équipe, de voir des matchs comme aujourd'hui parce qu'il fut un temps où les équipes du haut de tableau qui jouaient les derniers clubs, c'était 10 buts d'écart et là aujourd'hui on voit que ça s'améliore, que le niveau hausse et que c'est très très bien. Je pense que cette équipe là et capable de faire quelque chose le week-end prochain. Avec cet état d'esprit, ils sont pas encore condamnés, loin de là.

Coeurs de Foot - Dernière question, c'est au sujet du recrutement (sourire Patrice Lair), je ne sais pas si vous avez déjà réfléchi à vos futures recrues ? Je sais qu'au milieu y'a beaucoup de concurrence au sein de l'effectif, contrairement peut être à l'attaque ?
P.L. - Bah en attaque, en attaque, c'est toujours pareil, Marie Katoto a repris avec nous avec le groupe. Donc y'a quand même Marie Katoto qui offensivement si on l'avait nous ferait énormément de bien, tu vois. Bon Erika a repris aussi avec nous, c'est un milieu de terrain, défenseure. On est déjà sur plusieurs joueuses, on a même conclu avec certaines joueuses. Bon maintenant on va essayer d'étoffer tout ça pour repartir l'année prochaine avec un groupe mais je veux surtout qu'on garde le même état d'esprit parce qu'il me plait bien et on lâche rien. Metz à fait un bon match là, je leur tire mon chapeau.

Coeurs de Foot - C'est une américaine peut être ?
P.L. - Non, non vous verrez, vous verrez. Vous savez moi là j'ai un mois important, j'ai beaucoup d'échéances. On fait les deux on essaye de préparer la saison prochaine et de se concentrer sur ce qu'on doit faire ce mois-ci. On a des objectifs, on va essayer de les atteindre parce qu'on est des compétiteurs. Puis surtout pour le football féminin français, c'est quand même beau d'avoir deux équipes française en finale. Y'aura au moins une équipe française championne d'Europe encore cette année et je pense que c'est une nouveauté quand même, parce que y'a quelques années, c'était déjà compliqué d'aller en finale. Maintenant y'en a deux donc je pense que c'est bien, c'est pour ça que si ça peut faire pousser (geste de la main) les autres clubs [de D1 Feminine] et ainsi de suite, l'équipe de France, c'est une bonne chose, le niveau s'améliore.

Dounia MESLI