Juste après le victoire des Bleues sur la Corée, Corinne Diacre s'est présentée en conférence de presse. Malgré la prestation convaincante de ses joueuses, la coach tricolore a tenu que rappeler que rien n'est encore joué dans ce Mondial.

 

Sa réaction sur le match

On a fait une bonne entame de match. Je pense qu'on a pris les choses par le bon bout, on s'est rendues la tâche facile en marquant assez rapidement et on ne s'est pas démobilisées après le deuxième but refusé pour un hors-jeu. On a continué à jouer et l'important était de mettre un deuxième but avant la pause, on a même fait mieux en mettant un troisième. C'est vrai qu'à la pause, on avait rendu les choses simples.

 

Sur l'arbitrage vidéo pour le but refusé de Griedge M'Bock

A partir du moment où ça prend un peu de temps, la décision était claire pour moi. Il y avait un problème, mon adjoint m'avait informé que les personnes de la VAR étaient en pleine discussion. A partir de là, je me suis dit que ça prend trop de temps donc le but sera refusé et je ne m'étais pas trompée. Ce qui était intéressant pour moi, c'est que les filles puissent continuer à garder ce rythme-là qu'on avait imposé juste avant le deuxième but et c'est ce qu'elles ont réussi à faire. C'est ce que je leur ai demandé sur les dix dernières minutes de la première période.

 

Je pense qu'elles l'avaient en elles. On a beaucoup travaillé, elles ont beaucoup souffert durant cette préparation mais ça fait un petit moment que l'on met les choses en place. J'ai eu du temps pour préparer les choses, c'est jamais du luxe. J'ai eu ce luxe de pourvoir faire ce que j'avais envie avec ce groupe et de l'amener là où je le voulais mais maintenant, on a gagné ce soir mais ce n'est qu'une étape. Il nous en reste 6 autres pour aller au bout de notre ambition et pour le moment, on est bien mais il faut qu'on garde les pieds sur terre et qu'on continue à travailler.

 

Sur l'absence de Valérie Gauvin dans le 11 de départ

Si elle estimait que c'était à cause de ses retards, pas pour moi. C'était un choix tactique, tout simplement parce que mon adjoint [Philippe Joly, ndlr] m'avait estimé qu'il fallait mettre de la vitesse dans l'axe pour déstabiliser cette défense que l'on avait trouvé un peu en difficulté. On ne s'attendait pas à avoir un bloc coréen aussi bas d'entrée, on avait pas eu la profondeur souhaitée. Par contre, Valérie Gauvin a fait une très bonne entrée quand elle a foulé la pelouse. Il n'y a pas eu de soucis, c'est juste un choix tactique de ma part.

 

Sur les joueuses blessées avant le premier match

Je ne suis pas rassurée parce que je n'étais pas inquiète. De ce côté-là, on est en ordre de marche, on sait très bien que les Lyonnaises ont eu une saison longue, difficile mais très aboutie. Les têtes vont bien même si les corps sont un peu fatiguées. On a su les mettre au repos quand il le fallait et ce soir, elles ont montré un beau visage. Toute l'équipe a d'ailleurs montré un beau visage. Il faudra le faire sur la durée mais on a bien travaillé dans ce sens-là donc au niveau de mon staff, on est serein parce qu'on a bien travaillé avec elles et on sait où est-ce qu'on veut les emmener.

 

Sur l'émotion au moment de l'entrée des joueuses et de la Marseillaise

Je me suis refusée toute émotion ce soir, ce sera pour plus tard. Il fallait être dans la compétition, je me suis préparée comme une joueuse donc pour moi ce soir, il n'y avait pas de place pour les émotions, il y en a toujours pas et il y en aura j'espère le plus tard possible.

 

Sur les prochains adversaires

Tous nos adversaires sont des menaces. On a pris la Corée ce soir avec beaucoup de respect et on fera la même chose contre la Norvège. C'est une équipe qu'on a très bien observé ici, on va [de nouveau] les observer demain et après, on mettra un plan de jeu pour jouer contre cette équipe. 

 

Sur la pression 

C'est toujours difficile de rentrer dans une compétition comme une Coupe du Monde. On sait pertinemment que le premier match est important, même s'il n'est pas primordial mais il est important. C'est toujours mieux de bien démarrer et de le gagner. [Ce soir] en plus de l'avoir gagné, on y a mis la manière, on s'est rendues le match facile, on a vu une équipe de France très concentrée dès le début du match. Les gens s'attendent, espèrent mais nous aussi, on aimerait bien copier les garçons. Chaque chose en son temps, on a gagné ce soir mais on a toujours rien gagné donc il nous reste 6 marches encore à gravir, 6 matches à être sérieuses et ensuite, on verra. La priorité est le deuxième match à venir contre la Norvège.

 

Avez-vous découvert des choses sur votre équipe ce soir ?

Non je connais parfaitement mon équipe, je connais ses points forts, je connais ses petites faiblesses. C'est un groupe qui vit bien, sur le plan mental je n'étais pas inquiète, même si après comme je l'avais dit en conférence de presse hier (jeudi 6 juin, ndlr), la gestion des émotions individuelles, je n'avais pas d'emprise dessus donc... Mais je crois qu'on a su faire que ce match soit quelque chose d’exceptionnel, mais sans le rendre non plus difficile à vivre. On a essayé de remettre les choses à leur place, malgré tout ce n'était que du football, donc on ne va pas non plus se mettre beaucoup plus de pression que cela. L'idée c'était de se faire plaisir, c'était le mot d'ordre. Comme les filles ont pris du plaisir ces derniers matches, comme elles prennent du plaisir depuis quelques temps et quand on a du plaisir et quand on fait les choses avec plaisir et avec passion, en règle générale, les choses se passent bien derrière. Pour nous ce soir ça a souri, ça démarre bien et on est déjà concentrées sur le match à venir [face à la Norvège].

 

On savait qu'il y allait y avoir deux classes d'écarts avec la Corée du Sud, vous allez peut être nous le confirmer, mais quels enseignements on peut tirer d'un match comme celui-ci ce soir?

Plein, plein d'enseignements, vous savez c'est toujours difficile de démarrer une compétition en jouant le match d'ouverture. On a prouvé ce soir que l'équipe de France était déjà au rendez-vous, après de là à battre la Corée 4 buts à 0, si on m'avait dit ça j'aurai très certainement signé tout de suite. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant d'écarts très sincèrement. On avait vu cette équipe évoluer, c'est une belle équipe, je pense qu'à contrario de nous, elle a mis un petit peu de temps à entrer dans son match, je pense que cette équipe a géré un tout petit peu moins bien le côté émotionnel. Mais je pense qu'elle va souffrir la Norvège et le Nigeria.

 

Comment vous comparez les deux mi-temps de l'équipe de France ?

Première mi-temps idéale, avec une très bonne entame, un premier but marqué rapidement, deux buts en fin de première période, qui font que nous menions 3-0 à la pause. Après c'est sûr que la deuxième période, elle était un tout petit peu moins belle, je pense. Moins envoûtante. Maintenant vous savez, quand vous menez 3-0, c'est toujours difficile de garder ce rythme. On a su le remettre dans le dernier quart d'heure et c'est plutôt une bonne chose, et ça coïncide également avec les entrées des remplaçantes, donc pour moi c'est toujours positif.

 

Est-ce que vous pensez avoir marqué les esprits pour vos futurs adversaires ?

C'est difficile à dire, je pense que les autres nations, en tout cas quand elles parlent de nous, elles nous positionnent plutôt en tant que favorites de cette compétition parce qu'on est le pays hôte. Maintenant je pense que si on peut faire peur encore à ces équipes, pourvu que ça dure.

 

 

Dounia MESLI