Actuel leader du groupe A en D2 Feminine, le FC Metz a bien failli y laisser des plumes dans son match à domicile contre Reims. L'équipe visiteuse a ouvert le score par l'intermédiaire de Tetiana Romanenko avant que Meryll Wenger n'égalise pour son équipe avant la fin du temps réglementaire. Un résultat qui arrange les Messines mais qui relègue le Stade de Reims à la 5e place. Résumé de cette rencontre, comptant pour la 9e journée du championnat de deuxième division française.

 

Les réactions d'après match

Meryll Wenger (FC Metz) : "On a su se réveiller, mais peut être un peu trop tard [pour la victoire]."

David Fanzel (FC Metz) : "On est tombés sur une belle équipe de Reims"

Amandine Miquel (Stade de Reims) : "On allait pas les dépouiller comme ça [chez elles]"

Maureen Bigot (FC Metz) : "Pour l'instant je demande qu'une chose, c'est à jouer"

Melissa Gomes (Stade de Reims) : "Chaque dimanche on affronte un adversaire qui peut nous surprendre."

 

Metz n'est pas serein

D'entrée de jeu, les joueuses d'un côté comme de l'autre balancent le ballon pour éloigner le danger et s'imposer dans le camp adverse. Mais si Reims maîtrise la construction de son jeu, Metz doit travailler sa technique offensive face à cet opposant. Très rapidement la force tranquille rémoise paye avec plusieurs tentatives signées de la même joueuse, Melissa Gomes en provenance de la VGA Saint-Maur. Elle commence avec cette grosse frappe dans les 20 mètres à la 11e minute, qui rase le premier poteau de Justine Lerond.

 

Metz s'oblige trop souvent à aller de l'avant, sans prendre le temps d'appliquer leur tactique. Du côté de Reims, Melissa Gomes (17e) va de nouveau être à la manoeuvre sur une seconde frappe, qui passe au-dessus cette fois ! Du côté de Metz, on apprécie le gros travail au milieu de terrain de la nouvelle recrue estivale, Maureen Bigot, qui s'active pour éviter de laisser trop de ballons à l'adversaire. La joueuse de 21 ans se démène sans s'arrêter.

 

Mais Reims continue de frapper au but. Comme avec cette combinaison de Tetiana Romanenko qui transmet depuis le couloir droit à Gomes (20e) dans la boite et qui arme une frappe non cadrée. Metz a du mal à se créer ses occasions, avec le nombre de changements de positions chez les joueuses, qui devraient créer normalement un subterfuge pour prendre le camp adverse à défaut, mais bloque dans les derniers mètres. Metz n'est pas tranquille malgré sa place de leader actuel.

 

Le Stade Reims a sans conteste la maîtrise du ballon mais pas totalement la possession de celui-ci. Pour autant, c'est toujours Reims qui continue à avoir les occasions. A l'image de ce corner (23e) repoussé, Hélène Fercocq tente alors une frappe de loin qui passe largement au dessus. La Bleuette amène du côté de Reims tout comme Bigot avec Metz, le dynamisme et l'impulsivité dans cette rencontre. Les Messines (26e) qui commencent à en avoir marre de subir, se remobilisent soudainement pour aller se faire dangereuses dans le camp remois, bien emmenées par leur tête de file, Meryll Wenger.

 

Mais le rythme retombe vite pour Metz, et Reims possède alors les deux dernières grosses occasions. Sur le couloir gauche cette fois, un centre repoussé par une défenseure messine, puis un long ballon de Reims dans la surface de réparation, qui a du mal à être dégagé par Simone Jatoba. Son expérience finit par parler, elle tombe mais vient tacler le ballon loin de Lerond (31e) pour éviter le but de Romanenko.

 

C'est fastidieux entre les deux équipes, qui doivent se contenter de ce score de parité à la pause. Une première période, où le manque de réalisme rémois déteint avec la curieuse stratégie messine. Deux équipes totalement différentes sur le papier et sur le terrain en somme, qui ne vont pas laisser le score tel quel, avec la volonté, sans conteste, de faire trembler les files pour la seconde mi-temps.

 

Reims avait failli faire plier Metz

Au retour des vestiaires, Melissa Godart fait son entrée à la place de Bigot pour apporter une plus grande contenance offensive, plus de création du jeu comme la jeune joueuse a sû si bien le faire en entame d'affiche.

Metz veut frapper fort, et qui de mieux placer que Wenger pour faire succomber Reims. La joueuse s'applique sur son corner presque rentrant et qu'Ipek Kaya (53e) ne parvient pas à couper, probablement légèrement gênée par la défense compacte devant elle. Wenger est à nouveau sur l'action suivante avec cette remise en profondeur pour Godart (55e) mais Benedicte Simon est là pour s'interposer sans trépasser.

Metz a également du répondant sur ce genre de tentative, comme à la 62e minute, lorsqu'Ipek Kaya vient repousser ce centre de Reims dans la boite au niveau du point de penalty. Les deux équipes sont au coude à coude, l'étau se resserre, la tension augmente et l'ouverture du score ne saurait tarder.

Pour l'instant c'est encore Metz qui souffre, comme sur ce danger dans leur surface de réparation à la 68e minute. Un danger qui se rapproche tout doucement et qui va finir par coûter cher aux Messines.  Entre temps, c'est la Brésilienne, Simone Jatoba (71e) qui s'essaye sur cette frappe après une bonne remise axiale de Godart mais c'est au-dessus. On peut se dire que c'est le manque de réalisme, mais les conditions du match, tout juste après la pluie diluvienne qui s'est abattue sur le terrain avant l'heure de jeu, explique sans conteste la difficulté d'avoir une certaine stabilité de son corps et précision de sa frappe. Puis c'est à la très jeune Bleuette, Léa Khelifi (73e), sur un corner qui vient être dégagé par la gardienne de Reims Pauline Moitrel de laisser planer l'ouverture du score, sans réussite.

 

Mais cette réussite, le Stade de Reims va l'avoir. Sur un centre en retrait de Sonia Ouchène, sa coéquipière Melissa Gomes laisse le ballon passer devant elle, voyant son angle de tir fermé par Lerond et ce qui permet à Tetiana Romanenko (74e) de convertir cette occasion en or 0-1. Reims doit tenir mais Metz à les arguments et le mental pour revenir malgré la fatigue et la fastidiosité de la tâche.

 

Parce que c'est au contraire, cela, que les Messines vont utiliser à leur avantage, pour la tourner en une force, l'orgueil. Wenger soutenue par Godart et Jatoba, les trois fortes têtes de l'équipe vont s'en charger. Sans oublier Valérie Sanderson discrète de par sa position complexe à trouver, mais elle va pourtant attirer l'attention de la défense adverse sur elle et ainsi permettre l'égalisation par la suite.

 

Meryll Wenger veut à tout prix trouver la faille et ces quinze dernières minutes seront sans conteste palpitante à observer. Metz y parviendra-t-il ? Les supporters messins l'espèrent et y croient, tandis que les supporters rémois prient pour la victoire finale. L'un des deux camps sera sans conteste plus déçu que l'autre. Wenger tente déjà sur un nouveau coup franc, loin, à la 83e minute, c'est à dire moins de dix minutes avant la fin de ce match. Chaque minute compte. Elle frappe donc son coup franc, mais Ipek Kaya ne parvient pas à le dévier au second poteau, trop fuyant comme ballon.

 

Mais alors que personne ne l'espérait plus, Meryll Wenger (85e) prend de la vitesse dans le couloir droit, entre dans la boite, avec une défense rémoise qui la suit et qui tente de fermer son angle de frappe, mais son bon travail va être récompensé, bien malgré elle si on peut dire, puisque son centre va être dévié directement au fond des filets, par la gardienne de Reims, Charlotte Rebours 1-1 ! Un match nul qui sera frustrant pour les deux équipes, mais qui n'arrange en rien les affaires du Stade de Reims, un peu plus en quête de points dans ce match.

Mais la rencontre n'était pas encore terminée, avec ce coup franc presque dévié au premier poteau par Selen Altunkulak, qui avait déjà été à l'origine d'une frappe du gauche dans la boîte en début de première période, tout juste déviée en corner par Rebours. Un but qui aurait pu mettre Metz à 24 points mais qui assure aujourd'hui le plus important, ne pas perdre. Tandis que l'équipe de Reims, auteure d'une prestation honorable devra continuer à roder son jeu pour tenter de passer le palier et revenir dans l'élite du Football Féminin. Objectif dont les deux clubs sont conscients.

 

Le résumé video du match

Dounia MESLI