Difficile d'accabler Anaïs Dumont après le match perdu face au Paris FC, la milieu de terrain soldjacienne qui se charge elle-même de lister les domaines où Soyaux a été battu dans le jeu. Un constat lucide sur un match où son équipe est malgré tout parvenue à s'accrocher.

 

« Pour nous, c'était un match compliqué. On a eu du mal à se mettre dedans. Première mi-temps, on a pas joué collectif, c'était compliqué, battues dans les duels, battues dans les premiers ballons, sur les deuxièmes ballons en retard. On a joué trop basses, on a laissé [Gaëtane] Thiney prendre le ballon dans l'intervalle alors qu'on l'avait travaillé en amont. On s'est fait avoir sur des choses qu'on savait. Manque de concentration, manque de lucidité, manque d'expérience... »

« On a une gardienne [Cassandre Moinet] qui aujourd'hui fait le boulot. Je pense qu'à la mi-temps si y'a 5-0 c'est pareil, on s'en sort plutôt très bien. On pensait qu'à la mi-temps, on allait relever la tête et se mettre un coup de pied aux fesses. Ça a été compliqué aussi sur la deuxième mi-temps, on a eu un petit mieux dans le jeu, mais voilà ça reste compliqué. Le Paris FC a été meilleur aujourd'hui, clairement dans tous les domaines. Le résultat est serré, mais il peut être beaucoup plus lourd et je pense qu'on s'en sort bien. C'est une défaite quand même. »

 

Sur les grosse difficultés de l'équipe, notamment en première période

 

« On était pas bien organisées. Déjà, ça nous a fait du mal, les trois, leur 6 [Charlotte Bilbault] et leurs deux 10 [Gaëtane Thiney et Inès Jaurena] qui se baladaient dans notre dos. Techniquement, c'était propre. Nous, techniquement on a été très mauvaises, contrôle à trois mètres, contrôle en touche, passe en touche... On a été mauvaises dans tous les domaines. On a pas été à la hauteur aujourd'hui et on le paye cash. On était en retard, la fille qui centrait, elle avait toujours le temps de contrôler, elle avait trois mètres d'avance... En retard, en permanence, sur tous les ballons. »

 

Vous décrivez un match catastrophique et en même temps Soyaux ne perd « que » 2-1. Qu'est-ce qui selon vous a permis à l'équipe de tenir dans ce match ?

 

« Malgré tout, on a un état d'esprit. On s'est battues ensemble, on a quand même cette hargne de se battre les unes pour les autres. On savait qu'on était en galère toutes individuellement, toute l'équipe. Et voilà, on s'est quand même arrachées, on s'est données, je pense pas qu'il y en aient qui ont triché aujourd'hui. On s'est battues avec nos armes et malheureusement aujourd'hui, on avait que la combativité pour s'en sortir. »

 

« On aurait presque pu créer l'exploit à la fin. Si on revient, le match il est pas volé mais presque ! On aurait pu faire un hold-up aujourd'hui, mais parce qu'on a ça en nous, Soyaux c'est ça, c'est du caractère, c'est une force mentale. On lâche rien, même quand c'est dur, même quand on est au fond, on est là quoi ! On est là. »

 

Vous aviez un début de saison presque parfait, les cinq premiers matches. Depuis, c'est un peu plus compliqué. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose qui peut expliquer selon vous ces difficultés ?

 

« Il s'est rien passé de particulier. Après on rencontre des équipes un peu plus costaudes aussi. Là on va recevoir Montpellier dans quinze jours aussi donc là ça va être encore un match compliqué. Après, il y a de la fatigue qui s'accumule. Le coach fait tourner mais pas forcément trop. Il y aussi le fait qu'on est passé quasiment à sept/huit entraînements par semaine alors qu'on était à trois l'année dernière. Donc, on est pas habituées, on est beaucoup à travailler à côté donc c'est vrai qu'on accumule de la fatigue et là aujourd'hui on commence un peu à payer notre début de saison. »

« Je pense qu'on a lâché beaucoup de cartouches depuis le début de saison. (...) La fatigue commence à se faire ressentir et voilà... On va tenir, parce qu'on a le mental et que la D1, le haut-niveau c'est ça. Malgré la fatigue, il va falloir aller prendre des points partout. »

Hichem Djemai