La préparation de ses joueuses, la saison à venir, le mondial des Bleues, l'arrivée de la Ligue des Nations ou encore l'état d'esprit de son équipe - qui a fait match nul 0-0 avec le PSG à la Aiglonnes Cup - le coach montpelliérain nous donne son sentiment sur ces sujets, avec en ligne de mire l'évolution du foot féminin ces dernières années et future.

 

 

Journaliste - Vous avez joué Barcelone, c'était un autre contexte, là vous avez pu vous jauger, vous pensez récupérer des joueuses ? Quel bilan vous faites ?

On les récupère tout doucement, mais on est encore [en attente], on n’a encore Luna Gevitz et Maëlle Lakrar qui ne sont pas encore dans le groupe. Maelle est blessée suite au quart de finale de la Coupe du Monde, deux trois autres blessés donc on n'est pas encore au complet, mais dans une préparation c'est souvent le cas. Oui on avance alors le contexte effectivement un petit peu différent de Barcelone, mais chaque match de préparation à son importance, en fonction de ce que l'on recherche et par rapport aussi à ce que l'on voit. Je dirais que comme ça à chaud, [c'est] plutôt un bilan positif sur le match.

 

Journaliste - Au sujet de l'absence de Cosette Morché.

Cosette [Morché] à une petite douleur aux adducteurs, et Marie [Levasseur] était malade pour Barcelone, du coup chacune à fait leur match.

 

Journaliste - Coach, vous avez commencé le match, en concédant quelques petites situations, vous avez beaucoup parlé sur le banc, avec quelques situations dangereuses pour le Paris Saint-Germain, juste après le premier quart d’heure les débats se sont largement rééquilibrés, et sur la seconde période vous avez eu beaucoup plus le ballon, avez-vous apprécié cette évolution de votre équipe pendant la seconde période ?

On ne rentre pas forcément très bien, on concède un petit peu effectivement, on n'a pas le ballon, on concède une ou deux occasions, un coup franc aussi en fin de première mi-temps mais effectivement au cours du match j'ai trouvé que mon équipe à la fois  s'adaptait à la fois progressait sur ce que l'on ce que l'on veut en terme de jeu, que ce soit défensivement ou offensivement, donc effectivement, globalement je suis satisfait par rapport à ça. Après il y a encore des choses à améliorer mais c'est un bon match avec avec finalement de l'intensité par moment.

 

"L'état d'esprit on veut le cultiver

à Montpellier"

 

Coeurs de Foot - C’est vrai qu’on a vu une équipe de Montpellier en rodage, mais dans le jeu vous étiez clairement appliqué pour mettre en place un jeu assez plaisant à voir, et votre identité, même si vous êtes en train de reconstruire l’équipe on va dire ? 

Oui on reconstruit un petit peu, parce que quand on regarde le groupe, il y a quelques changements, vraiment, (sourire) entre les absences, les arrivées/les départs, oui c'est clairement une nouvelle équipe. 

Après l'état d'esprit on veut le cultiver à Montpellier, et j'ai bien aimé l'état d'esprit cet après-midi. Comme toute équipe en préparation, il y a des turnovers, il y a du temps de jeu qui est donné notamment aux plus jeunes, et c'est pour ça que c'est un rodage ça c'est sûr, mais effectivement on a vu des choses intéressantes, et en tant qu'entraîneur je peux être que satisfait.

 

CDF - Il a manqué juste un peu de réalisme ?

Oui par contre je trouve qu'on a manqué de réalisme, clairement, on a fait de mauvais choix de jeu et puis un petit peu de maladresse aussi.

 

CDF - Y'a-t-il une hiérarchie pour les gardiennes ou pas encore ?

Non pas du tout, il n'y a pas de hiérarchie, que ce soit Marie [Petiteau] ou Cosette [Morché], elles sont au courant qu’il y a un choix qui sera définitif proche du premier match, mais c'est sain comme concurrence, elles le savent, elles travaillent beaucoup à l'entraînement, elles travaillent ensemble et il y a une bonne cohabitation, ce n'est pas soucis.

 

CDF - On en parlait avec Gérard Prêcheur juste avant vous, il y aura beaucoup de matches cette saison, notamment avec la Ligue des Nations qui débarque chez les féminines, comment voyez-vous cette saison avec l'arrivée des playoffs aussi ?

Je ne commenterais même pas l'intérêt ou pas de la Ligue des Nations, depuis que je suis dans le foot féminin, je trouve qu’au contraire qu’on ne fait pas assez de matches. Quand on voit l’Espagne championne du monde, avec un championnat à 16 [équipes] et un championnat il y a que deux ans à 18, je ne vois pas le problème du nombre de matches, et moi je serais même aller plus loin avec des playoffs, j'aurai mis en moins les 6 [meilleures classées] comme ça se fait au rugby, ou au basket, où ils sont à 8, dans d'autre configuration, c'est un autre sport, il faut le prendre en compte. 

Au rugby, on sait qu'il y a beaucoup d'intensité dans les matches et c'est pas un problème aujourd'hui on est capable dans tous les structures de D1 de jouer en semaine. On se doit et je pense que notre formation est peut-être un petit peu mise à mal parce que les jeunes joueuses, les bonnes jeunes joueuses françaises, ne jouent pas beaucoup, et plus de matches ça nous pousse nous les coachs aller faire jouer, ça nous oblige aussi à les faire jouer, car il y a la pression du résultat, et quand on a des absences, on est obligé de faire jouer les jeunes. Ce n'est pas un problème à Montpellier parce qu'on fait jouer beaucoup les jeunes, ça fait partie de mes missions. 

Allons au bout du raisonnement, on aurait pu passer depuis 10 ans avec des pôles espoirs en préformation on commence que maintenant, donc on a un retard là-dessus, on a un championnat U19, qui est sur quatre générations, je trouve ça incompréhensible, si on regarde les garçons. 

Il y a une D3 de créée c'est bien, c'est nouveau, donc du coup on est en train de changer. J'ai l'impression qu'on change avec un peu de retard mais on change, les choses évoluent et puis on verra comment ça va se passer. Mais je ne crois pas à l'idée de faire moins de matches, Paris et Lyon ont la Ligue des Champions c'est clair, ils ont des tellement gros effectifs qu'ils peuvent pour moi assumer les deux et il y a pas d'excuses possibles avec avec le nombre de matches quand on voit l'Espagne Championne du monde.

 

Journaliste - On pourrait élargir la D1 à 14 à terme, avec une D2 qui se resserre, des clubs qui sont mieux structurés ? 

Moi, c’est ce que je souhaite, je pense qu'une D1 à 14, c'est viable. Quand je vois qu'on a trois mois et demi de trêve entre le dernier match et le premier match de la saison et trois mois et demi je suis gentil, on n'est pas loin de quatre mois. On a du faire une pré-rentrée, on s'est obligé à la faire, individuelle, qui s’est transformée en pré-rentrée collective avec une coupure, car une préparation de huit/neuf semaines ça fait beaucoup. On à décidé de la faire en deux temps. Je ne sais pas si cela est une bonne idée, on part un peu dans l'inconnu. Je ne sais pas si le fait que les matches de Ligue des Nations - en vraie compétition - par rapport à des matches amicaux, peut-être que Gérard [Précheur] a raison sur cette Ligue des Nations, mais je me dis qu'il ne faut pas avoir peur du nombre de matches.

 

Journaliste - Coach, on a vu Marion Torrent évoluer en milieu de terrain, comment l’avez-vous trouvé à ce poste et dans quel état d'esprit se trouve-t-elle suite a sa déception de ne pas avoir été avec l’équipe de France cet été ? 

J'ai bien aimé son match, clairement elle a eu du volume et elle a été je dirais une capitaine qu'il faut suivre aujourd'hui, donc ça c'est positif. Elle a déjà joué une grosse partie de la saison au milieu de terrain avec moi l'année dernière. Plus jeune elle jouait milieu de terrain avant d'être un repositionnée à droite, avec différents objectifs pour elle et c'était acceptée par par le club. 

Après sa déception, oui elle existe, mais moi j'espère juste que Marion ait envie de prouver tout simplement que faut pas l'oublier, car effectivement elle a joué en équipe de France pendant des années, aujourd'hui elle l'a quitte, un petit peu comme Charlotte, mais à travers cette déception, elles ont beaucoup de choses à prouver et j’espère qu’elle vont le prouver cette saison à Montpellier.

 

CDF - Il y a également une joueuse comme Faustine Robert qui peut postuler ?

On à aussi Faustine - dont on a déjà parlé ensemble - qui aurait pu postuler et elle postule encore à cette équipe de France. Ce sont trois joueuses qui frappent à la porte, Maelle [Lakrar] frappait aussi à la porte et elle a eu cette opportunité, elle en a profité, c'est aussi ça l'équipe de France, ça se mérite, avec des bons matches, des grosses saisons. Quand on a l'opportunité, l'occasion, quand on donne la chance à la joueuse, d'évoluer en équipe de France, il faut la saisir.

 

Journaliste - On à Soufya N’Gueleu qui joue face à son ancien club formateur, le Paris Saint-Germain, c’est une joueuse plein d’engagement, peut-être un peu trop, sur quel axe allez-vous travailler pour obtenir son niveau optimal ?

Je vais je vais aller à contre-pied, moi je pense qu'elle en met pas assez d'engagement par rapport à son profil. Elle a un profil qui fait peur, à l'image de la dernière faute, elle a fait peur à son adversaire il y a eu faute, alors qu'elle l'a même pas touché. Du coup il faut qu'elle progresse encore dans ce domaine, tout en étant dans dans quelque chose de normal et maîtriser par rapport au football bien sûr. Après sur le plan des axes d'améliorations, je pense qu'il y a sa technique, sa tactique, il y a plein de petites choses et on en parle beaucoup depuis cinq semaines qu'on travaille ensemble, de ce qui doit être amélioré, elle le sait, elle travaille, ça c'est intéressant. J'ai bien aimé sa deuxième mi-temps notamment. Il va falloir aussi qu'elle trouve de la justesse devant le but pour concrétiser ses occasions, parce qu'elle arrive à s'en créer. 

 

CDF - Avez-vous suivi cette Coupe du Monde et qu’en avez-vous pensé ?

J’espère que la France va gagner un gros titre à un moment donné et on le souhaite tous, et à chaque fois que c'est repoussé, il y a une déception automatiquement. Je me suis dit que passer l’Australie ça aurait pu être une autre histoire, je reste persuadé qu'en passant l'Australie, il y avait peut-être la place... Même si l'Angleterre et l'Espagne ont montré vraiment de très belles choses sur la finale. 

Maintenant ça s'arrête encore en quart de finale [pour les Bleues]. Il ne faut pas lâcher, la Fédération ne lâche pas. Nous les coachs on est aussi au service de l'équipe de France, et on espère, on aa surtout un intérêt commun à ce que la France gagne, j'espère que le rendez-vous est donné pour les JO.

 


 

Dounia MESLI