Après la fin du match contre Soyaux, on a retrouvé le coach du GPSO 92, Yacine Guesmia, le visage frustré par cette défaite 1-0 contre un concurrent direct et qui place son club dans une situation délicate pour la course au maintien.

 

 

Coeurs de Foot - Votre réaction sur cette rencontre ? C'est une défaite frustrante tout de même, malgré le fait que Soyaux ait plus d'expérience du haut niveau ?

Yacine Guesmia - Oui c'est frustrant de faire un match de foot, qui ne ressemblait pas à du football, avec un match haché, avec beaucoup de fautes, beaucoup de cartons...

On n'a pas forcément pris de plaisir à observer ce match, en tout cas de l'extérieur, en tant que coach. C'était difficile de poser le jeu parce que toutes les deux passes on avait des fautes. Pour moi il y a un fait de jeu qui est important, Siga Tandia doit prendre rouge [sur son tacle], parce que si Julie Rabanne ne saute pas, elle a la jambe cassé.

 

"C'est un fait de jeu qui est important,

ça a lancé le ton du match"

 

CDF - Pourtant Siga Tandia touche le ballon ?

Y. G. - Oui mais on peut toucher le ballon, si on tacle avec les deux jambes au niveau du genou, on peut prendre le ballon, mais là c'était hors football, j'ai eu peur pour ma joueuse, parce que vraiment c'était impressionnant. Pour moi il y a un excès d'engagement, si elle ne saute pas [Julie Rabanne], pour moi elle a la jambe cassé.

Clairement. J'étais à 5 mètres, donc je l'ai bien vu, et franchement c'est un fait de jeu qui est important, ça a lancé le ton du match. Au final on a eu beaucoup de cartons jaunes, beaucoup de fautes, ça ressemblait à tout, sauf à un match de football aujourd'hui.

 

"Je n'ai pas pris de plaisir

aujourd'hui"

 

CDF - Comment vous expliquez ce résultat au final ? La semaine dernière on sentait plus d'osmose chez vos joueuses face à Montpellier (victoire 2-1 en 16es de Coupe de France).

Y. G. - Jouer une équipe comme Montpellier c'est différent de jouer une équipe comme Soyaux, qui est venu avec d'autres valeurs. Montpellier a essayé de jouer, a eu des temps de possession, et donc a laissé plus d'espaces.

Là clairement on voyait qu'à chaque fois qu'on avait la balle, il y avait des maillots tirés, des fautes, énormément de cartons et à chaque fois pour aller chercher un ballon [sur une touche], pour jouer les six mètres ça durait 3 minutes [donc ça hachait le jeu], ça dégageait les ballons sur les temps morts, c'était beaucoup d'antijeu aujourd'hui.

Je pense que c'est pour ça que je n'ai pas pris de plaisir aujourd'hui, parce que ça ressemblait à tout, sauf à un match de football.

 

CDF - Vous sentiez vos joueuses esseulées, moins collective et plus dans l'individualités, elles avaient du mal à se trouver et à se créer des occasions franches ? Vous attendiez plus de vos joueuses tout de même sur ce match ?

Y. G. - J'attendais peut-être un peu plus sur le côté physique, pour répondre à l'agressivité adverse, c'est surtout ça.

Après j'ai pas l'impression qu'elles aient levé le pied, ou qu'elles aient fait semblant, mais je pense qu'on aurait pu avoir un peu plus d'agressivité, gagner un peu plus de duels.

 

"Nous aussi on n'a pas su [les

mettre en danger]"

 

CDF - Tactiquement aussi, on a l'impression que ça a coincé ?

Y. G. - Non globalement on était bien en place, au final on n'a pas subi beaucoup d'actions, le but c'est sur une perte de balle à la suite d'une touche. Après je crois qu'il y a encore une autre action, que Laetitia Philippe arrête, et la tête de Siga Tandia repoussée en corner [par Laetitia Philippe]. Sinon elles ne nous ont pas spécialement mis en danger. Et nous aussi on n'a pas su le faire.

 

CDF - On a le sentiment que Soyaux avait mieux préparé ce match, car ils voulaient leur revanche du match aller, perdu chez eux ? Ils ont assez mal vécu cette défaite forcément et ils ont fait le nécessaire pour recruter, à l'image de Marie-Charlotte Léger par exemple. Vous vous attendiez à avoir un autre match contre Soyaux ?

Y. G. - Oui de toute façon, même au match aller, elles ont été conquérantes, elles ont montré des bonnes choses. Moi je ne suis pas surpris.

Quand je parlais de Siga Tandia, c'est une joueuse avec un vrai tempérament de leader, qui a apporté à son équipe aujourd'hui, elle a tiré le groupe vers le haut. Mais moi je ne m'attendais pas à autre chose de Soyaux, il y'a des bonnes joueuses, des filles qui connaissent la D1 depuis plusieurs années... Je pense que la gestion du match [par l'arbitrage] était difficile...

 

CDF - Le prochain match en retard contre Dijon, il est impératif de le gagner ?

Y. G. - De toute façon nous (sourire nerveux) on démarre tous nos matches avec l'intention de les gagner. Donc peu importe qui est en face de nous, même le PSG. Tout ce qu'on fait c'est dans le but de gagner, on ne va pas au match avec la fleur au fusil.

Dounia MESLI