A l'issue de la victoire et la qualification du PSG en 16e de finale face au LSK Kvinner, nous avons pu échanger avec Veronica Boquete, joueuse charismatique, expérimentée et qui a déjà connu la joie de soulever la Coupe d'Europe. On a parlé du match, de l'esprit de revanche qui animait l'équipe après le match aller et de son rôle sur le terrain et au sein du groupe parisien.
« La première impression est extraordinaire parce que peu de gens pensaient que l'on pourrait se qualifier. Et lorsqu'il n'y avait plus que nous dans le vestiaire, les joueuses, le staff, nous y avons vraiment cru, sur le moment que nous pouvions les battre. Et aujourd'hui [cette conviction] nous a donné la force (…) Aujourd'hui nous méritions de gagner, et nous avons montré que nous voulions gagner, nous voulions passer ce tour et nous sommes vraiment heureuses parce que l'équipe a tout donné.
Est-ce qu'il fallait passer par une défaite pour que le PSG montre son vrai visage ?
On ne sait jamais pourquoi quelque chose arrive, mais je crois vraiment que cette défaite la semaine dernière avait une signification et le sens de cette défaite est que pour être capable de se montrer, [il faut] construire quelque chose de solide... Cette équipe est plus forte, en particulier nous voulions montrer que nous méritions le respect. C'est le PSG, c'est le plus gros club en France.
Et peut-être que nous ne sommes pas la meilleure équipe d'Europe, peut-être que nous ne sommes pas la meilleure équipe en France mais nous méritons le respect. Et cette équipe, cette équipe norvégienne ne nous a pas respecté la semaine dernière. Elles ont fait la fête dans le bus, elles ont sauté et elles ont chanté et ce n'était acceptable. Et donc aujourd'hui, nous avions une force supplémentaire, une motivation supplémentaire et nous sommes heureuses parce que nous sommes au tour suivant.
Quel rôle une joueuse d'expérience comme vous [championne d'Europe avec Francfort en 2015] peut jouer entre la défaite au match aller et le retour de ce soir ?
Simplement transmettre de la confiance et du calme. Je pense que les joueuses d'expérience, nous devons montrer que c'est possible. Pas simplement moi, toutes les joueuses avec de l'expérience dans cette équipe pendant toute cette semaine nous y avons cru, s'assurer que tout le monde y croyait et (...) nous sommes restées soudées, pas simplement les joueuses mais aussi le staff. Cette équipe est plus forte que la semaine dernière, plus forte que l'année dernière. Nous n'étions pas si mauvais la semaine dernière et nous n'avons pas été beaucoup mieux cette semaine. Nous sommes en train de construire quelque chose et nous avons besoin de temps, cette équipe a besoin de temps mais nous sommes dans la bonne direction et nous avons un peu plus de temps maintenant.
Sur sa relation sur le terrain avec Shirley Cruz et leur complicité au milieu de terrain
« Aujourd'hui, l'objectif était plus de rester avec elles [au marquage des joueuses du LSK]. La semaine dernière, Norvège, elles avaient beaucoup trop d'espaces, beaucoup de temps, donc aujourd'hui c'était d'abord tenir le marquage, de rester avec elles, ne pas leur laisser le temps de réfléchir, de se déplacer avec le ballon. Nous avons changé parfois mais cela dépendait de cet objectif. Shirley [Cruz] et moi, nous voyons le même football [la même idée du football], nous parlons la même langue, c'est facile de communiquer, c'est facile de comprendre le jeu [l'une de l'autre], aller dans le même sens comme vous avez pu le voir sur le terrain.
Sur son rôle sur le terrain et le fait qu'elle parle beaucoup à ses coéquipières pendant les matches
« Je suis une joueuse qui parle beaucoup sur le terrain, parfois un peu trop, parfois je ne sais pas... De temps en temps, je signale des choses qui ne vont pas, mais le plus souvent c'est pour encourager mes coéquipières et les pousser, toujours dans un sens positif, pour donner une motivation supplémentaire, une force supplémentaire. Je m'en sens à l'aise de cette manière, beaucoup de joueuses me disent que c'est aussi importantes pour elles, et si ça peut aider sur le terrain, c'est bien, je continuerai, mais si un jour ça n'aide plus, alors je devrai me taire (rires).
Photo: PSG.fr
Hichem Djemai