Pour le match retour, les Parisiennes vont devoir faire preuve d'efficacité, ce qui leur a manqué à l'aller contre le Bayern, dominant largement leurs opposantes. A quelques heures de l'échéance fatidique, on a posé quelques questions au coach, Patrice Lair et à la capitaine du PSG, Shirley Cruz, pour avoir leur ressenti sur cette affiche de Ligue des Champions.
Après ce match aller où vous avez fait une bonne prestation collective même si la défaite (1-0) pensez-vous être prête pour le match retour au parc des princes ?
Shirley Cruz - Bonsoir à tous... nous on a déjà regardé les vidéos pour voir qu’est ce qui n’était pas bien fait, on a maîtrisé [à l'aller], on était bonne mais sur ce match [retour] là il va falloir se surpasser si on veut arriver en demi-finale.
Qu’est-ce que ça fait de jouer au Parc des Princes seulement pour la deuxième fois, est ce que c’est particulier, qu’est-ce que ça vous fait ?
S.C. - Déjà c’est un stade magnifique, rien que la pelouse…donc on va faire un match "spectacle" pour les gens qui vont venir, et on va tout faire pour se qualifier.
Les filles au PSG cette année vont plus loin que les garçons. Pensez-vous que le Qatar doit investir plus pour le PSG féminin ?
S.C. - Le PSG féminin se développe, tout le monde le sait, c’est vrai. On voit les conditions qu’ils ont les garçons, on est trop loin. En ce moment on n’a pas ces conditions là, donc il faut continuer à s’améliorer avec ce qu’on a, pour qu’un jour on puisse avoir les mêmes [conditions].
Tu disais tout à l’heure que vous avez fait une bonne entame au match aller, qu’est ce qu’il faut faire précisément demain pour remonter cet handicape d’un but et puis par la suite gagner par toutes les cartes ?
S.C. - Il va falloir être plus efficace, on eu eu des occasions qu’on a pas su comment concrétiser donc on va être un peu défensive parce que si elles marquent un but ça sera plus compliqué donc là il va falloir se surpasser je pense que nous on est motivée on attend que ça et donc demain tout est prêt pour montrer notre performance.
Le fait de jouer au Parc, est-ce qu'il n'y a pas une crainte d’être impressionnée, inhibée par le décor ?
S.C. - Non, je pense que la plus part des filles ici ont beaucoup d’expériences, on a l’habitude de recevoir donc demain un de nos objectif est la Ligue des champions.
Est-ce que les matches antérieurs, surtout celui face à Marseille (défaite 2-0) ne vous a pas fait un peu mal pour ce match contre le Bayern ?
S.C. - C’est vrai, malgré la défaite, on a appris, on a commis pas mal d’erreurs. Sur le match aller [contre le Bayern] on a su remonter [notre niveau] donc pour ce match [retour] il va falloir être très bonne pour pouvoir se qualifier.
Est-ce que par rapport à demain, vous vous souvenez, vous échangez aussi par rapport à la performance au match retour face à Lillestrom quand vous aviez remonté cet mauvaise passe à l'aller ? Parce qu'il vous a bien servi en début de saison.
S.C. - On sait qu’on est capable de marquer 2 ou 3 buts, et dans le match aller on a dominé mais on n’était pas réaliste et là on sait qu’on ne doit pas rater les occasions qu’on va avoir et il ne faut pas prendre des buts.
La réaction du coach parisien, Patrice Lair
Patrice pour commencer si tu peux faire un petit état des lieux s’il y a des petits pépins, est ce que tout va bien après le match de Soyaux ?
Patrice Lair - Tout va bien, je pense qu’on fait le nécessaire pour ce match là, même si sais que j’ai pris des risques en sortant quelques filles importantes, mais on a joué à 10 [dans cette rencontre après l'expulsion de Shirley Cruz]. On a la maîtrise, on a joué le contre et on a marqué ce deuxième but, ça m’a permis de gérer…on a fait ce qu’il fallait, c’est-à-dire gagner ce match après une série négative et faut se replonger sur ce match retour [contre le Bayern] qui est très important.
Patrice quel discours tu vas tenir aux filles d’ici demain ?
P.L. - Bah le même discours depuis le début de saison, d’entraîner notre progression, notre envie et d’aller de l’avant. Moi j’ai toujours eu ce discours, je ne vais pas changer maintenant, je ne vais pas reculer. J’essaye d’améliorer mon groupe, pour jouer demain au plus haut niveau possible au Parc des Princes, qui est un honneur. Je me suis assez battu pour ça, demain c’est mon premier match avec le PSG au Parc des Princes, j’ai pas envie de le louper. Malheureusement si ça se passe mal j’assumerais comme je l’ai toujours fait. J’ai confiance en ce groupe, on était capable de faire des grands matches, on était capable de battre Lyon. Si on est capable de battre Lyon, c’est qu’on est capable de battre toutes les autres équipes. Demain on fera le nécessaire pour se retrouver en demi-finale.
Le fait d’évoluer au Parc des Princes.
P.L. - C’est merveilleux, c’est un super moment, c’est un régal pour moi (rire)…Aujourd’hui on a cette chance de jouer sur des pelouses extraordinaires, on va avoir une communion avec l’équipe et le public, c’est ça qui peut nous permettre de nous qualifier. Pour moi c’est un honneur de coacher le PSG dans le Parc des Princes, c’est un grand moment et je n’ai pas envie de le louper.
Patrice, tu as dit pendant le week-end que ce n’était pas un problème physique mais plutôt mental, tu as peur que ça coince pendant un moment ?
P.L. - Non parce que demain il y aura assez de motivation, de l’envie des joueuses, il y'a trop de choses, la fatigue ne compte pas à ce moment-là, c’est une place en demi-finale de la Ligue des Champions. Il va y avoir du public, le contexte, on aura du plaisir à aller en avant tout en gardant l’esprit défensif pour ne pas avaler un ou deux buts qui peuvent nous tuer…pour moi que du bonheur, moi j’attends et je le répète j’ai vraiment confiance en ce groupe.
Il y a deux ans à la finale de la Ligue des Champions, l'année dernière la demi-finale. Est ce que ça sera un échec de perdre contre le Bayern qui n’a jamais été en demi ?
P.L. - Moi je vous le dis, excusez-moi, j’en ai rien à foutre. Moi j’essaie de voir l’avenir, j’essaie d’avancer, demain peut-être que je joue vraiment un gros dans ma carrière, j’ai eu la chance de connaitre ces grands moments. J’espère avoir la chance de le voir à Paris, parce que ce match est très important pour le Football féminin à Paris.
Il n’y a pas une crainte, de la pression, surtout en se rappelant que les garçons ont fini en huitième ?
P.L. - Non non, on joue au Parc, j’ai pas visité auparavant, c’est extraordinaire, les vestiaires c’est fabuleux, la pelouse est grandiose, il va avoir une certaine ambiance et le public parisien avec nous, on va tout donner. J’ai pas de trac, c’est sympa de jouer des matches comme ça, j’ai envie d’y être et surtout pour le football féminin à Paris c’est primordial de gagner ce match là.
Est-ce qu’il faut s’attendre à une nouvelle surprise ?
P.L. - Peut-être à un moment donné, si on se retrouve forcé à marquer un but à tout prix, on ira chercher très très haut, on fera tout ce qui est possible pour se qualifier. On travaille depuis un certain moment et il faut être réaliste j’ai peut-être 12 ou 13 filles qui peuvent jouer la Ligue des Champions. C’est ça le problème aujourd’hui, mais c’est pas grave on fera le nécessaire, on y travaille pour la saison prochaine pour être un peu plus costaud…je me projette aussi pour l’année prochaine mais on peut gagner du temps en faisant un truc sympa en gagnant ce match et aller en demi-finale, la solution c’est les joueuses et à nous de les mettre dans les meilleures conditions possibles.
Les ultras et les supporteurs, un luxe pour les filles et un soutien important.
P.L. - Oui c’est super, j’ai connu ça à Lyon…les ultras à Paris c’est un signe fort, c’est qu'ils croient en nous, qu'on est capable de renverser la situation…Cette année on va essayer de porter plus haut les couleurs du PSG sur la Coupe d’Europe et pourquoi pas créer la surprise. Il faut toujours être ambitieux et aller de l’avant.