Impossible n'est pas Patrice Lair. C'était un match retour décisif pour le nouveau coach du PSG, qui parvient à "renverser la vapeur" comme il l'avait espéré la veille de ce match. Fort d'une victoire 4 à 1, grâce à un triplé de Cristiane et un but sur penalty de Boquete, le coach est revenu avec beaucoup de satisfaction, sur cette rencontre face au LSK Kvinner.
Une victoire au match retour, qui vous qualifie pour les 8èmes, votre ressenti ?
P.L. : On travaille dur depuis le début, ça n’a pas toujours été facile, mais avec beaucoup d’envie, avec beaucoup de motivation, on s’est bien préparé. Les filles ont été au rendez-vous. Même si on manque un petit peu de maturité, par moment c’est vrai qu’on aurait pu garder un petit peu plus le ballon mais on avait décidé de jouer à trois derrière et mettre une pression sur leur défense, ça a été bénéfique surtout en début du match. Y’a eu quand même un quart d’heure difficile mais après on a repris le dessus et on a eu une Cristiane extraordinaire, une joueuse exceptionnelle. Elle nous a beaucoup manqué et il suffit de la mettre en confiance, là y’a rien à dire, rien que de voir ces buts, c’est du talent. Puis l’équipe autour qui est très très présente dans l’impact, ce qu’on a pas su faire là-bas (Lillestrom), en jouant différemment, on a bien préparé ce match. Je voudrais aussi féliciter mon staff parce que le staff a été parfait. C’est un travail, c’est quelque chose de jouissif ce soir, c’est une belle victoire, c’est un bon moment de Coupe d’Europe. J’en ai connu des très très bons moments de Coupe d’Europe mais c’est mon premier grand moment avec le PSG.
Vous êtes arrivé à revenir au score, pouvez-vous nous expliquer ce résultat ?
P.L. : Y’a eu une approche mentale, y’a eu des dialogues, on a échangé , on a passé beaucoup de vidéos, je leur ai demandé leur avis. C’était vraiment un travail pendant deux jours intelligent et on est arrivé très gonflé. L’erreur des norvégiennes pour moi, ça a été de nous chambrer là-bas. Quand on faisait notre petit tour de décrassage elles fêtaient déjà la qualification avec leur public et j’ai beaucoup joué la-dessus, parce qu’on été révolté. Vous l’avez bien vu au début du match, on a démarré pied au plancher, on a été récompensé. Ça va nous permettre d’avoir une certaine sérénité dans le travail dans les prochains jours, on va continuer à prendre des points durant le championnat et on aura le droit de continuer notre route en Coupe d’Europe et si on peut passer le prochain tour et de jouer les ¼ ça serait bien.
Est-ce que tu dirais que c’est votre match référence depuis le début de saison ?
P.L. : Oui bien sûr, c’est une bonne équipe, elles ont de bonnes joueuses c’est une équipe norvégienne qui ne lâche rien, ce sont les pays nordiques… Remonter deux buts c’est jamais facile, on a su le faire ici. Bravo aux filles franchement parce qu’il a fallu un état d’esprit, une volonté d’aller de l’avant. J'avais prévu de fermer à un moment donné la boutique mais non, fallait continuer, essayer d’aller marquer un but et on a été récompensé même si on a eu un petit peu peur à la fin sur une erreur mais bon je pouvais pas en vouloir à la petite Sandy qui est très très jeune, elle a 16ans. On a pas peur, on a une ligne directrice et on va essayer de continuer à progresser et d'amener le PSG le plus haut possible.
Un collectif qui était au rendez-vous pour toi ?
P.L. : Une envie collective oui, mais surtout un mental. J’essaye de gonfler mon groupe avec ça, j’ai déjà travaillé beaucoup là dessus. Ce soir je pense qu’on a passé un petit cap, après faudra voir sur d’autres matchs mais ça va vraiment souder le groupe. Elles ont été héroïques, intelligentes et surtout dignes du PSG.
Tu disais hier que ce PSG ne pouvait pas remporter la Ligue des Champions, tu comptes aller jusqu’où ?
P.L. : Faut être réaliste quand on voit jouer Lyon hier soir, avec la maîtrise et les joueuses qu’ils ont. Lyon gagnera encore la Coupe d’Europe cette saison, je vois pas qui peut les inquiéter, même les équipes allemandes, je vois pas. A moins qu’elles passent à travers sur un match. Nous on va continuer, déjà gagner notre match face à Rodez, dimanche et continuer surtout à progresser et peut être partir sur quelque chose de plus conquérant pour nous et arriver surtout à gagner un titre, avant tout au niveau national, peut être un jour aller chercher cette Ligue des Champions. Tant qu’on est en course, on peut toujours rêver de soulever le trophée.
Dans cette saison de “transition” c’est un acte fondateur tout de même cette victoire ?
P.L. : J’aime pas trop ce mot “transition”, parce que j’essaye toujours d’être performant et là on fait carton plein, on se qualifie, on a gagné tous nos matchs de championnat. Y’a eu la petite boulette d’Albi, je pense que le match sera rejoué. Après naturellement faut du talent sur le terrain, on a eu notre plus sur ce match avec Cristiane.
L’absence de Marie-Laure, combien de temps tu penses la réintégrer ?
P.L. : Pas avant quatre semaines. Elle s’est fait une liaison la semaine dernière. Ca pète un peu trop souvent son genou. Ça c’est dommage, faut qu’on trouve les solutions de ce côté là. Mais bon vous voyez Katoto ce soir, Sarr et co, ce sont des joueuses qui jouaient pas et elles sont là, elles savent qu’elles vont jouer, elles sont libérées. Katoto c’est l’avenir, je pense.
On a vu une belle entente entre Katoto et Cristiane ?
P.L. : Oui c’est bien, Boquete au milieu de terrain, pour moi c’est encore plus motivant et en plus ce soir on est passé. C’est formidable, je vais bien dormir, demain matin je vais avoir un réveil sympa. Je vais pouvoir bien préparer le match de Rodez, c’est que du bonheur. C’est vrai que ça aurait été dur une élimination, mais ça m’aurait pas arrêté dans mes idées, dans mes options, naturellement là j’ai le petit bonus, et je regrette vraiment pas d’être revenu...
Photo : PSG