L’Olympique Lyonnais s’est qualifié pour les demi-finales de la Champions League, malgré sa défaite 1-0 au Parc OL. La victoire 2-0 au match aller sur la pelouse de Wolfsburg a permis aux joueuses de Gérard Prêcheur de prendre le meilleur dans ce sommet du football européen.

 

Lyon n’était pas à l’abri bien sûr, mais ce succès 2-0 au match aller était une vraie assurance pour la qualification et obligeait les Louves à prendre tous les risques à Lyon. Mais personne ne s’y est trompé, en tout cas pas les 14128 spectateurs venus assister à une affiche qui réservait encore quelques rebondissements pour ce match retour.

 

Le trio Morgan/Hegerberg/Le Sommer reconduit par Prêcheur

Au coup d’envoi, du côté de l’Olympique Lyonnais, on a retrouvé une composition proche de celle que l’on avait vu en seconde période à Wolfsburg. Un 4-3-3 avec un trident Morgan-Hegerberg-Le Sommer en attaque, avec Dzsenifer Marozsan en numéro 10 derrière le trio offensif.

Le principal changement de la part de Gérard Prêcheur, c’est la titularisation de Griedge Mbock dans le couloir droit à la place de Pauline Bremer. Un choix plus défensif, logique du fait de l’avantage acquis au match aller et aussi de la nécessité de "verrouiller ces côtés" par lesquels le danger est régulièrement venu au match aller.

Une tendance qui s’est confirmée en première période avec une équipe de Wolfsburg venue chercher sa qualification au Parc OL en alignant la même équipe qu’au match aller et selon une organisation similaire en 4-4-2 pour la formation dirigée par Ralf Kellermann.

Les premières tentatives de la rencontre sont à mettre à l’actif de Wolfsburg, avec des actions qui portent le danger dans les 16 mètres lyonnais à l’image de ce coup-franc côté droit et qu’Alexandra Popp parvient à reprendre dans la surface mais pas avec suffisamment de puissance pour inquiéter Sarah Bouhaddi (6e).

 

Ça vient de tous les côtés !

Un début de match qui donne une idée des duels que l’on va retrouver tout au long de la rencontre. On voit rapidement les joueuses de couloirs de Wolfsburg qui ont multiplié les accélérations mais aussi réussi à faire des différences sur les situations de un-contre-un. En cette entame de rencontre, c’est Lara Dickenmann qui donne des sueurs froides sur le côté gauche de l’attaque de Wolfsburg. Peu à l’aise, face aux fulgurances de la Suissesse, Griedge Mbock finit par répliquer à la fin du premier quart d’heure.

Sur un jeu en remise avec Le Sommer dans le couloir, elle parvient à passer dans le dos d’Anna Blässe et centrer dans les six mètres. Dzsenifer Marozsan vient couper au premier poteau, mais bien gênée par une défenseure du VfL, elle ne peut cadrer sa reprise (14e).

Cette action marque le début d’un temps fort lyonnais, avec l’OL qui parvient temporairement à desserrer l’étau. Sur un corner frappé par Marozsan côté gauche, le ballon est dévié par une lyonnaise vers Eugénie Le Sommer au deuxième poteau. Sa reprise frappe le poteau, puis Almuth Schult, mais presque miraculeusement ne franchit pas la ligne de but (17e).

Lyon est un peu mieux, mais jamais vraiment à l’abri. Après Dickenmann, c’est Caroline Hansen qui fait des siennes côté droit. Elle parvient à déborder et repique dans la surface mais sans jamais parvenir à centrer pour une coéquipière, gênée par le retour de la défense lyonnaise (20e).

Sur le corner qui suit, c’est Kerschowski qui tente sa chance un ballon capté par Sarah Bouhaddi. Une minute plus tard, l’action a changé de camp. Un service de Marozsan vers Ada Hegerberg entre deux défenseures. L’attaquante norvégienne de l’OL semble partir au but mais un contact avec Babett Peter dans la surface, et les deux joueuses se retrouvent à terre (22e).

L’arbitre siffle un penalty puis se ravise voyant Peter rester au sol. Vraie intox selon les joueuses lyonnaises, mais après consultation avec l’une de ses assistantes, l’arbitre décide finalement de ne pas accorder de penalty.

 

Cette fois-ci Wolfsburg ne baisse pas le pied

On se dit que Lyon peut se mettre rapidement à l’abri, mais contrairement au match aller, Wolfsburg ne baisse pas le pied et au contraire parvient à encore hausser d’un ton en fin de première période. C’est Caroline Hansen que l’on retrouve à la 35e minute sur le côté droit. Face à Amel Majri, elle réalise un numéro, puis parvient ensuite à adresser un centre dévié par Alexandra Popp qui finit sur le poteau gauche de Sarah Bouhaddi.

Le Parc OL est un peu sonné et peut-être pour la première fois dans ce match retour, les spectateurs lyonnais se rendent compte que ce quart-de-finale n’est pas acquis. Quelques instants plus tard, Sarah Bouhaddi réalise une parade décisive sur une frappe à ras de terre d’Isabel Kerschowski et que la gardienne de l’OL détourne en corner.

Lyon frappe aussi au but, mais le doute semble plus grand lorsque c’est Wolfsburg qui appuie sur l’accélérateur. Pernille Harder reçoit le ballon dans la surface, complètement démarquée côté droit, sa frappe est déviée par Wendie Renard qui éloigne le danger du but de Sarah Bouhaddi (43e). A l’issue du premier acte, le constat est clair: Wolfsburg a trouvé les ressources et l’énergie qui lui a manqué dans la dernière demi-heure du match aller, permettant en partie à Lyon de prendre l’avantage.

Au retour des vestiaires, la tornade Hansen continue de faire des ravages côté droit, avec une Amel Majri dans les cordes. Par deux fois, la Norvégienne parvient à trouver une coéquipière, d’abord Pernille Harder, à nouveau contrée par Wendie Renard, véritable « ange-gardienne » de l’attaquante danoise dans ce match. C’est ensuite Sara Bjork Gunnarsdottir qui comme au match aller, bute sur Sarah Bouhaddi (47e).

 

Un besoin de respirer

A chaque fois que Lyon est en danger, la réponse passe par une volonté de se projeter rapidement vers l’avant. Cette fois-ci, c’est Alex Morgan qui part deux fois tester la vigilance d’Almuth Schult, mais à chaque fois dans un angle fermé, favorable à la gardienne allemande (49e). Rien n’y fait, Lyon manque de tranchant dans ce match, du moins ne semble pas en mesure de calmer les ardeurs des joueuses du VfL. Même les coups de pied arrêtés ne permettent plus d’apporter réellement le danger.

Dans ces conditions, Lyon se raccroche à quelques certitudes. Parmi elles, la qualité du jeu aérien de la défense centrale lyonnaise. Wendie Renard a été impériale sur les ballons envoyés vers la surface que ce soit sur coups de pied arrêtés ou les longs ballons d’attaque, envoyés de l’arrière. Kadeisha Buchanan a également participé à rendre l’OL imperméable sur ce type de ballons.

Reste que Lyon souffre. À la 68e minute, Majri réalise le geste défensif qu’il faut dans la surface alors que Hansen semblait partir seule au but. Une intervention qui l’a peut-être remise dans le match après des moments difficiles. Quelques instants plus tard, nouvelle frappe de Kerschowski, une frappe croisée que Bouhaddi capte sur sa droite (75e).

Alors que l’on approche du terme, Wolfsburg parvient à retrouver un peu d’espoir. Pernille Harder arrive à s’échapper côté gauche et dans la surface, elle est taclée irrégulièrement par Kadeisha Buchanan qui déséquilibre l’attaquante danoise (81e). Un penalty transformé par Caroline Hansen (82e) et qui entrouvre l’espoir d’une prolongation en cas de deuxième but du VfL.

 

Un dernier effort

Mais dans ces dernières minutes, Lyon refuse de se terrer dans son propre camp. D’abord parce que l’OL ne sait pas le faire et puis que jouer dans le camp de l’adversaire est un moyen efficace de faire redescendre la pression pour sa propre défense. A ce moment là, c’est Amel Majri qui multiplie les courses et les centres côté gauche pour chercher dans la surface, les têtes d’Ada Hegerberg ou de Pauline Bremer, entrée à la place de Le Sommer.

L’énergie de Majri, la qualité technique de Marozsan, les courses d’Alex Morgan autant d’arguments déployés pour éviter le retour de Wolfsburg dans le laps de temps qu'il reste. Dans l’anxiété, le Parc OL a pu recommencer à être optimiste lorsque dans les arrêts de jeu, Sarah Bouhaddi gagne de précieuses secondes suite à un choc avec Alex Popp dans la surface. C’est ensuite une exultation (peut-être mal placée) lorsqu’Anna Blässe est expulsée pour un deuxième carton jaune, à la suite d’un geste d’humeur.

Quelques instants plus tard, l’arbitre siffle la fin des débats et l’OL peut savourer une qualification au prix d’une première défaite au Parc OL, qui commençait pourtant à prendre des airs de stade fétiche. C’est peut-être une manière pour Wolfsburg de prouver sa valeur : se faire éliminer en s’imposant là où personne n’était censé gagner, là où l’OL veut célébrer son football offensif par d’éclatantes victoires. Un exploit en soi, même si les vainqueures du soir n’en ont pas particulièrement profité…

Hichem Djemai