Hier lundi, les Lyonnaises ont entamé leur préparation de la finale de la Ligue des Champions face à Wolfsburg. Un premier entraînement après le match de samedi face à Montpellier où les titulaires avaient été laissées au repos et qui retrouvaient désormais le chemin des terrains. En marge de l’entraînement, les joueuses de l'OL ont répondu à nos questions à quelques jours du grand match qui les attend ce jeudi en Italie.

 

Wolfsburg et le souvenir de 2013

Si la dernière finale des Lyonnaises date de 2013, elles sont nombreuses à se souvenir de ces grands rendez-vous européens passés, victoire ou défaite et qui ont forcément marqué les joueuses de l'OL. Camille Abily parle de cette nécessité de gagner et de son souvenir de 2013 où « il y avait trop de déceptions » avec après coup la difficulté « d'y retourner », de se remettre au travail et de retrouver la motivation.

Aujourd'hui avec cette finale qui se profile, la « frustration » d'avoir attendu si longtemps se transforme en « motivation supplémentaire » pour Eugénie Le Sommer qui se souvient de 2013 mais aussi des deux éliminations précoces en 8e de finales les deux dernières saisons. Ces deux 8e perdus qui selon Wendie Renard doivent « servir de leçon » et apporter «de l'expérience ». Pourtant, la capitaine lyonnaise estime aussi qu'elles sont aussi nombreuses à avoir connu la victoire « deux années de suite » en 2011 et 2012.

Pour elle n'y a donc pas besoin de « se mettre la pression » et jouer le jeu que les Lyonnaises ont su développer cette saison en Ligue des Champions.

« Le triplé, ça fait trois ans qu'on l'attend »

Car l'histoire de l'OL, ce sont des finales mais aussi ce triplé de 2012. Une performance historique que les Lyonnaises pourraient rééditer quatre ans plus tard. . Comme Amandine Henry, les joueuses de l'OL vivent cette fin de saison avec cette idée en tête. Et pour Wendie Renard, l'OL « a toutes les cartes en main pour pouvoir faire le triplé », des qualités de jeu auquel on peut rajouter cette envie de revivre les émotions de 2012 qu'elles sont nombreuses à avoir encore en tête.

 

Le triplé, une spécialité lyonnaise?

Un triplé qui n'est pas forcément une obsession pour toutes les joueuses. Pour Eugénie Le Sommer, le résultat de jeudi ne doit pas masquer une saison dans l'ensemble « aboutie ». Comme une cerise sur le gâteau « une victoire en finale » serait « quelque chose d'énorme » et qui viendrait clore en beauté cette saison lyonnaise.

« La Ligue des Champions c'est le must »

Au-delà du triplé, gagner la Ligue des Champions représente quelque chose de particulier. Pour Eugénie Le Sommer « ce qui compte vraiment quand on est une grande équipe c'est [de] conquérir l'Europe ». Une ambition continentale qui va avec des émotions particulières et l'envie de « revivre ça », et « surtout » ce moment où on peut « soulever la Ligue des Champions ».

Cette finale est également abordée particulier pour Camille Abily qui voit cette rencontre « le match de l'année ». A l'inverse elle voit cette finale comme un match décisif pour Lyon cette année estimant que le résultat ferait la différence entre « une super saison » et « une saison correcte ».

« Une motivation supplémentaire »

Parmi les ingrédients qui feront cette finale côté Lyonnais, il y a aussi les adieux « de trois joueuses extraordinaires » selon les mots de Wendie Renard. En effet, Lotta Schelin, Louisa Nécib et Amandine Henry vont disputer leur dernier match avec l'OL avec cette finale de Ligue des Champions.

Des départs et le souvenir de ces « bons moments », avec les « émotions » qui vont avec cet ultime moment passé ensemble. Pour Wendie Renard, c'est l'occasion rêvée de s'offrir toutes ensembles un « dernier trophée » et finir sur « des larmes de joie ».

« Les deux plus grandes équipes en Europe en ce moment »

Comme le rappelle Eugénie Le Sommer, cette finale entre Lyon et Wolfsburg ressemble à « la plus belle finale qu'il pouvait y avoir cette année. » Sur les cinq dernières éditions, les deux équipes ont remporté quatre trophées. Une règne interrompu l'an dernier par le PSG qui avait éliminé les deux équipes avant de chuter en finale contre Francfort. A l'inverse de Lyon, Wolfsburg n'a pas dominé son championnat cette saison, devancé par le Bayern en Bundesliga, mais remportant malgré tout la Coupe d'Allemagne le week-end dernier.

Pour Ada Hegerberg, qui a joué une saison en Bundesliga avant d'arriver à Lyon, Wolfsburg « est une équipe très costaud mentalement et physiquement (…) qui ne lâche rien, qui joue jusqu'au bout » avec la perspective de voir « une finale très intéressante ». Une équipe de Wolfsburg qui suscite la curiosité parce qu'elle compte deux anciennes joueuses de l'OL, Lara Dickenmann et Élise Bussaglia. C'est une des raisons qui donnent envie aussi aux Lyonnaises de disputer cette rencontre.

Souvent en contact avec Élise Bussaglia, Camille Abily avoue avec humour que « depuis qu'on sait qu'on est en finale l'une contre l'autre, on s'écrit moins ». En sélection, les deux joueuses évoquait cette espoir «  de se retrouver en finale », dans une rencontre où les deux équipes seront en position de prendre le trophée.

Une équipe de Wolfsburg que les joueuses vont découvrir dans le détail durant ces quelques jours et chercher les failles qui pourrait leur permettre de faire la différence, à l'instar de Sarah Bouhaddi qui aura probablement plus de travail qu'à l'accoutumée face à l'attaque de Wolfsburg et de joueuses comme Alexandra Popp ou Zsanett Jakabfi dans l'attente d'un improbable retour de Caroline Hansen.

 

Du côté de l'infirmerie

Comme l'ont rappelé les joueuses lyonnaises, la fraîcheur physique jouera aussi son rôle dans ce match qui arrive au terme des deux championnats français et allemands. Côté Lyonnais, Gérard Prêcheur devra faire sans Aurélie Kaci, blessée au genou (rupture du ligament) et peut-être sans Claire Lavogez, incertaine après une nouvelle blessure face à Montpellier le week-end dernier.

A l'inverse, Lyon peut compter sur Amandine Henry qui se sent de nouveau « à 100 % » après une saison « avec pas mal de pépins physiques ». Des gros matches et notamment cette finale qu'ils l'ont « motivée à revenir plus vite » pour ce grand rendez-vous de la saison lyonnaise.

Côté Wolfsburg, plusieurs joueuses pourraient manquer à l'appel. Si Julia Simic a déjà fait une croix sur la fin de saison, il reste encore une (toute) petite chance que Caroline Hansen soit de retour pour la finale jeudi. Une joueuse qu'Ada Hegerberg connaît bien.

Toutes deux norvégiennes, elles ont joué ensemble à Stabæk (club norvégien) et se retrouvent aussi en sélection nationale. « Une bonne joueuse » qu'Ada ne préférerait pas croiser sur le terrain, connaissant le potentiel de sa compatriote, comme elle adroite devant le but.

Hichem Djemai