Samedi 23 janvier se jouait un match amical entre l’Athletic Club Bilbao féminine, première du championnat d’Espagne, et l’Asj Soyaux Charente, actuelle 8ème de D1 française. 

 

Cette rencontre était organisée par le club d’Arin Luzien avec la présence du président du district des Pyrénées–Atlantiques, un certain Jean Michel Larqué, au club de St Jean de Luz dans le stade Kechiloa.

Un magnifique écrin en centre ville situé au pied des Pyrénées où régnait une douceur printanière, avec deux équipes venues pour jouer et garder du rythme pendant la trêve internationale.

Les motivations étaient différentes de part et d’autre. Pour Bilbao, il s’agissait de faire tourner et de donner du temps de jeu aux jeunes du club tout en étant dirigées par des cadres comme Eli Ibarra. Pour Soyaux, ce déplacement ressemblait à une bouffée d’air frais, un moyen de jouer sans enjeu si ce n’est celui de se retrouver en équipe afin de reprendre ce championnat si compliqué cette saison.

Tout était réuni pour une grande soirée de football, mais au moment du coup de sifflet donné par l’arbitre Vanessa Cruchon, nous étions à mille lieux de penser que ce match offrirait un spectacle qui restera inoubliable.

Des allures de corrida…

Dès le début du match, on comprend qu’il n'y aura d’amical que le nom ou l’esprit entre ces deux équipes, car pour le reste les 22 actrices vont se livrer à des duels aux allures de corrida.

9ème minute, Marie Aurelle Awona lance sur un belle transversale,  Gwendoline Djebar, partie à la limite du hors jeu,  se retrouve face à face avec Aitziber Corrales et plante la première banderille.

 

Au quart d’heure de jeu, Siga Tandia, capitaine du jour, se retrouve à l’entrée de la surface, elle passe en retrait pour Maud Hurault qui déclenche une frappe magnifique. La gardienne espagnole a beau s’envoler, le ballon est bien au fond et Soyaux mène déjà 2-0.

Ne surtout pas retomber dans les travers habituels…

Bilbao développe un jeu de contre et à la 21ème  Maddi Torre récupère un ballon perdu dans le rond central par la défense sojaldicienne, elle remonte le terrain en fixant la défense et lance sa capitaine Eli Ibarra sur la gauche, cette dernière ouvre le compteur espagnol d’un tir croisé au second poteau.

A la demi-heure de jeu, Laura Bourgouin sur un coup franc trouve la tête de Gwendoline Djebbar, étrangement seule dans cette défense statique et lente, pour un 3-1 amplement mérité.

Mais Bilbao ne lâchera pas, même si sa défense, qui manque un peu d’expérience joue haut, cette équipe a des ressources et surtout elle sait que Soyaux, malgré le score, n’est pas rassurée.

 

Juste avant la mi-temps, sur un corner espagnol, Maddi Torre place sa tête et réduit la marque.

Bilbao a un genou à terre mais elles ne plient pas et à la pause la seule question que l’on se pose est, Soyaux va-t-il plier le match ou retomber dans ses travers malheureusement au combien habituel ?

Une mise à mort en 12 minutes…

De la 20ème minute à la 32ème, Soyaux va développer un jeu proche de la perfection. A commencer par ce centre d’Anna Clérac reprit par Allison Blais qui se jette pour croiser son tir,  de Lydia Belkacémi, seule à l’entrée de la surface qui place une frappe sous la transversale ne laissant aucune chance à la portière espagnole, de  Maud Hurault insaisissable sur son coté droit, qui s’y reprend à deux fois avec rage pour inscrire un doublé et le fin du fin, la mise à mort, orchestrée par Viviane Boudaud rentrée en cours de jeu, tentant un centre tir qui finit dans la lucarne opposée. 7-2 pour Soyaux.

Bref il n’y avait rien à faire contre ce Soyaux là…

Une bouffée d’air frais avant la reprise…

Mais alors quels enseignements tirer de cette rencontre ? Certes, Bilbao n’était pas au complet et sa défense jouait trop haut, mais cela n’explique pas pour autant la métamorphose entre le Soyaux de samedi et celui de cette saison !

 

Il me semble que c’est tout simplement l’envie qui a tout changé dans ce match, oui l’envie d’avancer ensemble, de soutenir l’autre et de ne rien lâcher, l’envie de tenter, de frapper au but, l’envie d’assumer ses choix dans le jeu et qu’importe les erreurs, l’envie de se battre collectivement pour les autres, l’envie de prendre des risques et du plaisir, de se faire plaisir et de nous faire plaisir.

C’est ce Soyaux là que tous les supporters des bleues veulent voir, c’est ce jeu là, ponctué de prises de risques mais plein d’audace que les supporters attendent !

Tentez … Osez… Jouez pour vous faire plaisir comme si l’enjeu n’existait pas.

Cette fin de championnat sera plus facile à jouer si les sojaldiciennes appréhendent toutes les prochaines échéances comme elles l’ont fait face à Bilbao.

Le grand vainqueur de cette soirée reste le football féminin et ce grâce aux organisateurs de ce match que nous remercions.

Auteur et Photos: Manu Cahu

Dounia MESLI