Sonia Bompastor s'est présentée en zone mixte, après la victoire en Coupe de France. Heureuse de la prestation de ses joueuses mais la coach des Fenottes sait qu'il faudra se focaliser sur les retrouvailles le week-end prochain et a également tenu à rendre hommage au travail réalisé par Jean-Michel Aulas.

 

On a senti un soulagement car vous avez dominé le match, eu des occasions, tapé la barre. Ca se finit à 2-1, à 10 contre 11, ça n'a pas été un fleuve tranquille cette rencontre.

Exactement, vous venez de le dire. On démarre bien le match, on a fait ce qu'il fallait en terme d'efficacité, avec Ada [Hegerberg] qui marque ses deux buts. Forcément, j'aurais aimé qu'on ait un peu plus l'ascendant et qu'on maîtrise un peu plus l'ensemble du match. C'est, malgré tout, nous qui donnons l'opportunité à Paris de se relancer, avec ce penalty. Je pense que si on analyse l'ensemble de la rencontre, c'est plutôt mérité mais face à nous, il y avait une belle équipe parisienne, on connaît leurs qualités collectives et individuelles et on sait qu'elles sont capables de nous poser des problèmes. Sur la deuxième mi-temps, c'est avec les événements. L'arbitrage, le carton rouge font qu'on termine à 10 et qu'on perd un peu le fil mais ça donne encore plus de saveur à cette victoire.

 

C'est vrai qu'avec le contexte parce que c'est l'une des dernières de Jean-Michel Aulas, ce titre est un peu pour lui, je l'imagine ?

Mon rôle à moi était de protéger les joueuses et en terme d'émotion, ça a été une semaine qui a été vive en émotions. Par rapport à ça, c'est sur qu'il fallait que je garde le groupe dans son ensemble - le staff et les joueuses - concernés par le match. Pour pouvoir partager ces émotions en fin de match, il fallait jouer cette finale, la gagner et ensuite, dans un second temps, savourer. Forcément, on lui dédie cette victoire par rapport à l'ensemble de ce qu'il a apporté au football féminin, au club, à la section féminine, au staff et aux joueuses. C'est juste une petite récompense par rapport à ce qu'il a offert mais c'est malgré tout une dixième Coupe de France, dans un palmarès bien fourni et c'est toujours un bonheur de gagner.

 

On avait l'habitude de voir Lyon privé de nombreuses joueuses cette saison, avec beaucoup de blessures. Il y a des joueuses qui sont de retour, comme Ada Hegerberg, ça faisait plaisir, en tant que coach, de voir un effectif complet avec des joueuses comme Marozsan, Däbritz qui sont importantes et qui ont été sur le banc. C'est des joueuses qui ont fait du bien ?

Depuis le début de la saison, je le dis. C'est un groupe, dans son ensemble, qui a besoin de performer. La saison est longue, avec beaucoup de matches, on a été touchés par certaines blessures et sur le sprint final, sur des matches décisifs comme aujourd'hui, c'est important d'avoir un maximum d'effectif à sa disposition. C'est vrai que pour moi, c'est parfois difficile de faire des choix, c'est mon taff et j'assume des responsabilités mais sur le plan humain, c'est difficile de voir des joueuses tristes, à ne pas être dans le groupe ou ne pas démarrer le match. Tout le monde est concerné parce qu'elles savent qu'elles ont toutes un rôle à jouer, de différentes manières parfois. Aujourd'hui, c'est important de souligner l'état d'esprit, la mentalité de ce groupe qui, dans son ensemble, a été chercher cette victoire.

Ada, on connaît tous ses qualités de buteuse, c'est l'essentiel. Sur une finale, ça se joue sur des détails, ça peut être l'efficacité offensive et quand on a une joueuse du talent d'Ada, c'est mieux parce qu'en très peu d'occasions, elle est capable de les convertir, de frapper dans n'importe quelle position. Elle a le sens du but et c'est inné chez elle. Pour qu'Ada puisse être dans la surface, il faut que toute l'équipe travaille pour elle et il y a du collectif qui a du talent, qui a beaucoup de qualités. Même si je pense qu'on peut encore mieux faire que ce soir. On va analyser et tirer les enseignements de la rencontre, en vue du prochain match face à Paris, dans un autre contexte, au Parc des Princes. Ce sera difficile parce que les Parisiennes seront revanchardes et elles ont prouvé aujourd'hui qu'elles ont encore de la qualité pour rivaliser avec nous et nous empêcher d'aller chercher ce titre.

 

Un mot sur une éventuelle passation de pouvoir, avec la présence de Michele Kang. Comment se passe les premiers contacts ?

Ce n'est pas la première fois qu'on la voit, qu'on la rencontre car elle s'était déjà déplacée à Lyon. C'est un moment particulier aujourd'hui, le président restera avec nous jusqu'à la fin de la saison et on verra pour Michele. Ce qui est le plus important à retenir c'est que Michele Kang arrive avec beaucoup d'ambition, avec la volonté de nous donner les moyens de rester le meilleur club français, le meilleur club européen et certainement un des meilleurs clubs au monde. Je pense que c'est ce qu'il faut retenir parce que quand on a le palmarès de l'Olympique Lyonnais, on veut rester tout là-haut et pour le football féminin, il faut s'en réjouir.

J'étais heureuse d'avoir pu partager avec mes proches qui étaient en tribunes, ma famille très proche et quelques amis. Dans le football, fêter les victoires est important parce que c'est un métier qui, parfois, on peut ressentir des difficultés. Quand on arrive à gagner, quand on atteint des objectifs et surtout, quand on peut vivre ces émotions là.