Pour la deuxième journée de cette She Believes Cup 2017, les USA recevaient l’Angleterre à la Red Bull Arena. Plus de 26.000 spectateurs présents pour ce match et une rencontre qui a finalement tourné à l’avantage de la sélection anglaise (1-0) en toute fin de match grâce à un but d’Ellen White.

 

Les fortunes avaient été diverses en ouverture de la She Believes Cup. Les États-Unis s’étaient imposés face à l’Allemagne tandis que l’Angleterre avait cédé dans les dernières minutes face à la France. Pour l’équipe étasunienne, un nouveau grand chelem était possible dans cette She Believes Cup, comme l’année dernière lors de la première édition. Avant ce match, les chiffres étaient d’ailleurs en faveur des USA qui avant ce match n’avait jamais perdu une rencontre à domicile face à l’Angleterre.

 

Première cape pour Rose Lavelle

Pour cette rencontre, beaucoup de changements dans les deux équipes avec côté anglais, les titularisations de Karen Carney, Nikita Parris ou encore Siobhain Chamberlain dans les buts. Même chose du coté de l’équipe de Jill Ellis avec Alex Morgan et Mallory Pugh alignées en attaque tandis que Rose Lavelle honorait sa première sélection avec les États-Unis, après avoir été draftée début janvier en NWSL.

Du côté anglais, on retrouve les fondamentaux du match face à la France, avec une équipe qui va d’abord par sa capacité à perturber le jeu de l’adversaire et parvenir à se projeter rapidement vers l’avant. Une équipe anglaise qui a semblé peut-être évoluer légèrement plus bas que face à la France. Dans le premier quart d’heure, les joueuses de Mark Sampson parviennent à récupérer quelques ballons dans le camp adverse mais sans parvenir à inquiéter Ashlyn Harris.

Pour les Etats-Unis, les première situations intéressantes arrivent autour du quart d’heure de jeu. Mallory Pugh parvient une première fois à faire la différence côté gauche, mais son centre dans les six mètres est repoussé par Demi Stokes venu suppléer Chamberlain. Quelques minutes plus tard, le danger arrive côté droit par Crystal Dunn, qui se défait de Stokes avant de centrer dans la surface. Au second poteau, elle trouve Rose Lavelle qui contrôle puis place une demi-volée repoussée par Chamberlain (19e).

 

Un match ouvert où l’Angleterre a ses chances

Des premières occasions à l’avantage des États-Unis, dans un match où l’Angleterre se rapproche également de la surface américaine, mais sans parvenir à se mettre en position de frapper au but. Une difficulté à frapper au but résolue à la 32e minute lorsque Nikita Parris est tout proche d’ouvrir la marque pour son équipe. L’attaquante de Manchester City voit le ballon lui revenir dans les pieds dans la surface sur un coup-franc lointain de Demi Stokes. Elle se retrouve face au but et place une demi-volée sur laquelle Ashlyn Harris vient s’interposer.

De part et d’autre, ces occasions traduisent un match ouvert où l’Angleterre peut se montrer dangereuse malgré une plus grande maîtrise de la part des États-Unis. Toni Duggan frappera à nouveau au but avant la pause mais sa frappe passe au-dessus du cadre (38e).

Au retour des vestiaires, les États-Unis reprennent le contrôle du match, et l’on se demande si l’Angleterre ne va pas progressivement décliner dans ce match, à l’image de la première rencontre face à la France. L’équipe de Jill Ellis semble avoir les ballons, et sur les contres anglais, la défense à trois américaine se montre vigilante avec Ali Krieger, une Julie Johnston particulièrement combative et une Samantha Mewis qui a réalisé une très bonne partie.

 

Des États-Unis en panne offensivement

Côté occasions pourtant, le compte n’y est pas. Une frappe de Rose Lavelle à la limite de la surface (54e) et une autre tentative de Crystal Dunn (58e), puis Carli Lloyd à l’heure de jeu, les actions américaines n’aboutissent à aucune frappe cadrée. Une difficulté qui va peut-être avec la méforme d’Alex Morgan, récemment malade, et encore loin de son meilleur niveau. Sur ce match, on l’a peu vu à son avantage et rarement en position favorable dans la surface adverse.

Elle est remplacée à la 63e minute par Christin Press de même que Crystal Dunn (par Lynn Williams) et Karen Carney, côté anglais, visiblement blessée et qui a eu peu d’influence dans son rôle de numéro 10, derrière les deux attaquantes.

Dans la dernière demi-heure, le match nul semble se profiler, les États-Unis ne semblant pas en mesure d’emballer suffisamment le match pour bousculer une équipe anglaise bien en place. Au total, Jill Ellis procède à cinq changements, dont l’entrée de Tobin Heath pour forcer la décision. Sans succès.

Au contraire, les meilleures situations, certes rares, sont anglaises comme ce coup-franc de Stephanie Houghton, repoussé avec difficulté par Ashlyn Harris gênée par le rebond sur la frappe de la capitaine anglaise (71e). Le but anglais arrive d’ailleurs suite à un coup de pied arrêté. On joue la 89e minute, et l’Angleterre obtient coup sur coup ses deux corners du match.

 

Ellen White en super-sub

Sur le second, le ballon est repoussé par la défense vers Lucy Bronze à l’entrée de la surface. La latérale anglaise décoche une frappe qui vient heurter la barre transversale, et le ballon rebondit dans les six mètres. Les deux premières joueuses sur le ballon sont américaines, il s’agit de Julie Johnston et Morgan Brian, entrée en jeu quelques minutes plus tôt à la place de Lindsey Horan. Les deux joueuses se gênent et se percutent, ce qui profite à Ellen White, elle aussi entrée en jeu pour cette fin de match à la place de Toni Duggan. White envoie le ballon au fond des filets (89e) et inscrit un but qui vient sonner une équipe américaine qui semblait sûre de son fait.

Les dernières minutes et le sursaut d’orgueil des joueuses étasuniennes n’y changeront rien, l’Angleterre tient un premier exploit à quelques mois de l’Euro, en se montrant capable de s’imposer face aux Championnes du Monde et actuelles numéro unes mondiales. Pour les Etats-Unis, ce match montre que la transition vers un jeu plus orientée sur un jeu construit et basé sur la possession du ballon se heurte encore à de nombreuses limites comme on l’a vu dans ce match. Incapable de prendre l’avantage, la sélection de Jill Ellis a été sanctionnée sur coup de pied arrêté.

Avec ce résultat, les États-Unis sont désormais en ballotage défavorable et devront s’imposer mardi face à la France pour espérer remporter la She Believes Cup.

Hichem Djemai