Après le 8e sacre de l'Olympique Lyonnais face au FC Barcelone en finale de Champions League à Turin, Selma Bacha - étincelante dans cette rencontre - est revenue sur la rencontre, avec beaucoup d'émotion et un sentiment du devoir accompli.

 

Journaliste - Quelle saveur elle a cette médaille ?

Selma Bacha - Une saveur particulière parce qu'avec la saison blanche de l'année dernière ça fait... On a dit que cette année c'était une année de reconquête, on commence par le premier objectif, c'est le meilleur des trophées pour moi donc très heureuse.

Là on ramène le trophée à la maison, c'est une année qui se concrétise, même s'il manque le championnat de France à aller chercher. Demain on est bien dans nos têtes, parce qu'en allant à Paris on se dit qu'on est Championnes d'Europe et c'est très bien, je suis fière du groupe et du staff.

 

Journaliste - Sur l'après-match

Il y a eu beaucoup de pleurs, moi-même j'ai pleuré de joie parce que c'est vrai que l'année dernière a été une saison très difficile, et j'ai jamais lâché personnellement, l'équipe aussi, très fière de reprendre cette médaille.

 

Journaliste - Tu as fait un match énorme, un match de patronne Selma, qu'avais-tu dans la tête durant toute la rencontre ?

Je me suis dit que mon adversaire direct c'était une très très bonne joueuse (Caroline Hansen, ndlr), donc je l'ai analysé avant, mais pas tant que ça tout de même car je sais ce que j'ai à faire, et j'ai des qualités pour assumer ce genre de duels. Il suffit juste d'être concentrée et de ne pas se jeter, d'être concentrée, maintenant j'en suis fière et fière de toute l'équipe.

 

Journaliste - Qu'est-ce que tu t'es dit après le premier but d'Amandine Henry, qui est arrivé très vite quand même ?

Je suis dit : "Ouaw, on commence fort". Du coup ça nous a fait du bien parce que commencer comme ça c'est magnifique, ça nous donne encore plus de confiance et les buts se sont enchainés très très vite.

 

Journaliste - On a senti justement que vous n'aviez jamais douté après ce but ?

Non on a jamais douté, on a continué notre jeu parce que le but dans une finale c'est de marquer le plus de buts possible. C'est vrai que cette année, je ressens que l'équipe, même quand on prend un but ou qu'on marque, on veut toujours plus, je sens l'équipe sereine mentalement, positive, donc c'est le plus important.

 

Journaliste - Selma, est-ce que ça vous a un peu vexé qu'on vous dise que le Barca était favori de cette finale ?

En tant que joueuse personnellement je suis une compétitrice, donc oui ça me vexe énormément, parce qu'il y a des gens qui m'envoyait les côtes sur les sites de paris sportifs avec des côtes à 6 contre nous, mais ce n'est pas grave je préfère qu'on parle beaucoup du Barca, et qu'on nous laisse de côté et comme j'ai dit le terrain parle, c'est 50/50, mais il faut pas oublier que le Barça c'est une très très bonne équipe, attention.

 

Journaliste - Cette position "d'outsider" a rendu la victoire encore plus belle ?

On nous annonçait outsider, j'avais vu aussi les côtes sur les sites de paris sportifs, personnellement en tant que joueuse tant mieux pour nous qu'on nous voit un peu comme les perdantes parce qu'au final la réponse elle est sur le terrain et aujourd'hui on l'a très bien fait. Il ne faut jamais parler avant. 

 

Journaliste - Lyon a retrouvé ses patronnes ?

On a montré à toute l'Europe qu'on est encore là, même si les équipes progressent, et on a affronter une très très belle équipe ce soir il ne faut pas l'oublier, mais on est encore là, et on ne lâche pas.

 

Journaliste - Qu'est-ce qui explique que vous êtes revenus aussi fortes mentalement, physiquement ?

L'année dernière nous a appris, en laissant tous les titres de côté... Il ne faut pas oublier qu'avant Barcelone, on a marqué l'histoire avec l'OL, donc aujourd'hui on montre qu'on est encore là, qu'on n'a pas lâché.

 

Journaliste - Le but d'Amandine t'as surpris ?

Non son but il est vraiment "Ouaw", je ne pensais pas qu'elle allait frapper. Même moi sur le terrain c'est passé trop vite, je savais que j'allais regarder le replay après.

 

Coeurs de Foot - Qu'est-ce que ça fait à un si jeune âge de remporter un si grand trophée ? Ca laisse présage de belles choses encore pour toi ?

Oui bien sûr, c'est de bon augure et j'ai envie de gagner encore beaucoup de trophées, donc c'est un parmi tant d'autres (sourire), parce que je suis une compétitrice et je suis une fille qui ne lâche jamais rien.

 

Journaliste - Sur sa relation sur le terrain avec Ada Hegerberg, buteuse sur son centre

Ah oui Ada et moi on se sait [on se connaît], avant chaque match on a un rituel, on se regarde dans les yeux et on se comprend grâce à cela, je sais ce que je dois faire et elle doit être placer. C'est magnifique parce qu'on a cette connexion que je n'ai avec personne d'autres, on s'entend très très bien en dehors du terrain, donc sur le terrain ça ne peut être que facilité.

 

Journaliste - Tu as énormément donné sur ce match, comment fais-tu pour puiser autant dans ton énergie ?

(sourire) Le Barça est une équipe qui aime beaucoup le ballon donc on court beaucoup, il faisait chaud, mais je n'ai jamais rien lâché, même si j'étais fatiguée, il faut puiser dans le mental, c'est une finale de Champions League.

 

Journaliste - Sur sa relation avec Sonia Bompastor

Sonia c'est une personne qui me connaît depuis toute petite, maintenant c'est ma coach, elle me connaît mieux que personne ici, c'est une top coach parce qu'elle m'a beaucoup fait évoluer. Cette année elle m'a fait prendre des responsabilités et j'en suis très fière. Cette victoire elle est en particulier grâce à elle, et je la remercie pour tout ce qu'elle a fait pour moi. 

 

Journaliste - Tu espères à présent jouer l'Euro en Angleterre ?

J'espère, on verra bien, maintenant la liste elle sort le 30 mai donc il faut attendre jusque là, mais en tout cas ça sera un rêve pour moi d'aller en équipe de France et pourquoi pas remporter l'Euro.

 

Photo : UEFA

Dounia MESLI