Et le coach de Rodez il en pense quoi alors de la prestation du week-end de son équipe face au PSG ? Juste après le match, nous sommes allés à la rencontre du coach ruthénois, Sébastien Joseph pour avoir sa réaction et connaître son état d'esprit aujourd'hui en ce début de deuxième partie de saison avec le RAF.
Comment vous appréhendiez ce match ?
On avait la volonté de vouloir tenir et de créer un exploit, on l'a fait sur la première mi-temps. Ce qui est regrettable c'est qu'on prend des buts un petit bête, sur des cafouillages, des moments où on a du mal à ressortir le ballon. Voilà après Paris a fait son match de son côté. Ils ont débuté avec un onze type donc ça montre le respect qu'ils ont pour notre équipe et la crainte qu'ils pouvaient avoir sur ce type de match malgré tout. Ensuite ils se rendent le match facile en ouvrant le score assez rapidement en deuxième mi-temps. On savait que ça allait revenir très dure à ce moment là. Contre ce genre d'équipe, on se demande toujours quand est-ce qu'il va arriver [le but]. Ce que je regrette c'est qu'on est pas été meilleure quand on a eu la possession du ballon, dans l'exploitation du jeu. On a eu des opportunités de ressortir plus proprement le jeu je pense et on sait pas projeté assez rapidement pour essayer de jouer les contre à fond donc y'avait moyen d'en jouer à mon avis. Après on était souvent trop bas, donc c'est vrai que du coup on avait des difficultés pour ressortir la balle et plus on recule, plus on joue bas, et plus on joue bas, plus c'est compliqué.
Pour gagner contre Guingamp le week-end prochain, il va falloir tirer ?
Oui ça s'est sur comme pour gagner tous les matchs (rires), il faudra tirer au but. Quand on joue contre les grosses écuries, on sait que c'est pareil, on finit avec 1 ou deux tirs voilà c'est malheureux mais effectivement on doit avoir l'exploitation des sorties de balle dans la transition offensive de manière à être plus intelligentes dans les coups qu'il y a à joué, et là j'ai l'impression qu'on y croyait pas et qu'on se contentait de défendre. Ce qui est un petit peu dommage parce qu'on a pas eu un discours qui était rigoureusement défensif avant le match, voilà on avait un discours ambitieux.
La présence du sélectionneur avant le match, tu l'avais annoncé aux filles ?
Il est là ?Non je le savais pas, je risquais pas de l'annoncer, parce que tu me l'apprends.
Coach, on a vu le match c'était compliqué aujourd'hui, avec la pelouse et le terrain, c'était contraignant pour votre rencontre ?
Bah je dirais que c'était peut être légèrement avantageux pour nous, parce que ça mettait un petit peu moins de vitesse dans le jeu parisien, un petit peu de déchets techniques par moment. Voilà nous c'est pareil, je pense qu'on a eu les opportunités de contre avec un terrain un peu meilleur, qui aurait pu aussi nous permettre de jouer certains coups. Mais je trouve que malgré tout que les jardinier ont fait un très bon travail, parce qu'il y a eu déjà trois matchs la semaine dernière sur ce terrain là, qui était déjà gorgé d'eau et il l'avait rendu extrêmement praticable par rapport aux pluies qu'il y a eu. Voilà on est dans des périodes où les terrains sont souvent comme ça. Il faut l'accepter, après ça demande aussi une débauche d'énergie qui est encore supplémentaire dans un camp comme dans l'autre et du coup nous sur tout le match c'est très très dur physiquement. Quant on a pas le ballon et qu'on joue contre une équipe qui le fait beaucoup tourner sur ce genre de terrain c'est dur.
C'est quand même une petite satisfaction ce match, où vous faites mieux qu'à l'aller on va dire (défaite 0-4) ?
On fait mieux qu'à l'aller, on fait moins bien que la saison dernière, où on avait perdu que 0-1 ici. Voilà y'a du positif, y'a du négatif. On a tenu une mi-temps, c'est une bonne chose, et on prend des buts sur des cafouillages. On a aussi eu les barres et les poteaux qui ont été un peu avec nous, le score aurait pu êtes un peu plus lourd, si tout leur avait souri.
Là comment vous voyez votre saison, parce qu'on en parlé samedi avec Cathy Couturier (défenseur central), elle nous a dit que vous n'étiez pas "en position difficile" parce que l'objectif c'est le maintien. Vous aviez quand même terminé 5ème la saison dernière, là c'est un peu plus difficile d'accrocher cette place (actuel 9e) ?
Non on est dans une saison logique par rapport à nos moyens, par rapport à l'expérience qu'on a perdu aussi en perdant certaines joueuses cet été. On perd trois joueuses qui a elles seules cumulaient plus de 250 matchs de D1. On récupère trois joueuses, qui ont beaucoup de talent mais qui sont aujourd'hui inexpérimentées donc voilà forcément on perd quelque place au classement par rapport à la saison dernière. Mais il faut accepter ce rôle de formation, pour gagner dans les années à venir à ce niveau là.
Là c'est quoi l'objectif de la seconde partie de saison, c'est quoi la place que vous souhaiteriez avoir ?
Nous on aimerait toujours terminer entre la 5e et la 7e/8e place. Voilà à voir. Il va aussi y avoir des confrontations directes qu'on souhaite mieux négocier que ce qu'on a pu faire à l'aller et d'essayer de grappiller le plus de points possible.
Contre les équipe face à Paris, c'est difficile de mettre en place son jeu. Lemaître et Cugat ont essayé d'aller vers l'avant mais c'est très très compliqué. Comment est-ce qu'on prépare son équipe pendant la semaine à prendre en compte cet aspect du football où y'a toujours plus fort que nous, sans vraiment se le dire ?
Les filles le savent. Je dirais que psychologiquement, on a pas besoin de les préparer à pas avoir beaucoup le ballon. On sait qu'on va devoir faire beaucoup d'efforts sur le terrain sur le plan défensif. Voilà c'est des matchs qui sont sollicitant, mais on essaye de trouver d'autres valeurs par rapport à ce genre de match pour essayer de progresser justement sur le bloc équipe, sur la cohérence qu'on doit avoir dans nos déplacements défensifs, dans ce dépassement de soi, dans le goût de l'effort pour essayer justement lors des matchs où on aura un peu plus le ballon et où on pourra un peu plus jouer, savoir se transcender.
Depuis cette saison notamment, des promus solides financièrement et dans leur structure commencent à monter, comme Marseille ou Bordeaux. Est-ce que vous craigniez un peu ce genre de club, épaulé par des grosses écuries en Ligue 1 ?
Non non non, on le craint pas, il faut que nous on évolue avec cette D1, avec ce qu'elle demande aujourd'hui, en terme de moyens et de stratégie de développement. Mais on est pas craintif par rapport à ces clubs parce qu'on a aussi de très belles choses à faire valoir, des infrastructures, et les moyens qui vont grandir également. Après je trouve plutôt que c'est quelque chose de positif pour le développement et l'image du foot féminin. Nous ça nous fait plaisir de jouer contre le PSG, contre l'OM, contre peut être le LOSC, la saison prochaine et voilà on sait très bien que c'est plus vendeur sur les chaînes de télévisions que pour des équipes plutôt méconnues, comme les années précédentes. Non nous on a aucune crainte par rapport à ça, parce qu'on a encore notre place pour quelques années dans cette élite.
Dernière question, on a pas vu Clara Noiran, c'est quand même une buteuse de l'effectif. C'est un choix un peu à contre cœur de ne pas l'a faire jouer face à des équipes comme Paris ?
Oui c'était un choix, parce que si vous voulez, on avait voulu faire confiance à Océane Saunier, qui nous semblait par rapport aux caractéristiques parisiennes nous amener plus dans le jeu dans la possibilité de tenir le ballon, dans le jeu aérien, que ce que pouvez nous apporter Clara. Et puis voilà, Clara c'est aujourd'hui une fille qui est en pleine confiance justement. C'est des matchs qui pour une attaquante sont frustrants, elles passent beaucoup de temps à défendre, elles ont pas le ballon. Vous le disiez là, on termine le match avec aucun tir [au but]. Donc je dirais, quelle est l'utilité d'entamer le capital énergétique et confiance d'une attaquante sur un match comme ça ? Y'en a pas.
Photos : Mica GB M PhootoRafettes