Tout juste après l'élimination en seizième de finale de la Coupe de France face au Stade de Reims (4-1), le coach du club nordiste, Sébastien Dulongcourty revient pour Coeurs de Foot sur la prestation de son équipe et de son club de Villeneuse d’Ascq qui se développe de plus en plus.
Coeurs de foot – On a le sentiment que vous êtes un coach vraiment attaché au football féminin ?
« Oui, j’ai commencé il y a 12 ans maintenant, avec des U16, après je me suis pris au jeu rapidement. et ce son de bonnes valeurs. A cette âge, on ressent chez les filles plus de sérieux à l’entraînement, de l’investissement personnel. Il y a beaucoup plus d’envie d’apprendre. Une fois, on avait enchaîné treize défaites d’affilées. Et bien elles étaient toujours là, présentes à l’entraînement… »
Comment vous analysez le match d’aujourd’hui ?
« Honnêtement au tirage au sort on s’est dit Stade de Reims (grimace). En plus quitte à sortir autant tirer un très très gros. Après je connais un peu [le Stade de Reims], avec les U19 on se rencontre une fois par an, et c’était un plaisir de les recevoir ici. On a préparé ça un peu comme si c’était un match de championnat, même si un tour de coupe ça n’a rien à voir. Mais on ne voulait pas en faire trop, perturber les filles en augmentant les séances d’entraînement ou autres. Il fallait prendre ça le plus décontracté possible. Même si à la séance [d’entraînement] de mardi c’était très compliqué, la pression arrivait (rires). »
« Après sur le ressentit du match, l’adversaire était largement supérieur à nous. Ça va à 3000 à l’heure, on n’a pas tenu physiquement. Mais je trouve qu’on est sortis avec les honneurs. C’était vraiment l’objectif parce que la qualif on en rêve tout le temps, mais bon. Les filles ont été à la hauteur de l’événement et je trouve que le club aussi, les bénévoles, les partenaires, les supporters. Tous. On essaie un peu d’inculquer cet esprit de famille et d’accorder de l’importance à tout le monde. »
Vous avez jouez sans complexe quand même…
« C’est ça. On a essayé de jouer notre jeu et c’est aussi pour ça qu’on a pas forcément changé notre système de jeu. En tant que joueur, je me souviens avoir rencontré Dunkerque qui était une division au dessus, et mon coach avait tout changé et on était frustrés. Car on avait perdu comme on aurait sûrement perdu autrement , mais on avait en plus ce sentiment de se dire qu’on avait pas joué comme on a l’habitude. Je ne voulais pas reproduire ça avec mes joueuses, quitte à en prendre dix [buts]. Et au final on a réussit à mettre en place ce qu’on voulait. »
Oui en plus vous arrivez à égaliser.
« Oui ça c’était cool. C’est ce que je disait, bon perdre 4-1 c’est déjà pas mal. Mais quand tu perds 4-0 et que tu mets le but, bon l’ambiance est moins bonne. Là [en égalisant] l’ambiance elle était extraordinaire. On a fait rêver des petites et c’était cool. Après le meilleur a gagné et c’était logique. Mais l’adversaire nous a respecté et ça c’est vraiment bien. »
C’est vous qui avez lancé le club ?
« Oui c’est moi qui a monté le club il y a trois ans, avec deux collègues. J’avait l’opportunité d’être embauché à Flers, mais j’ai refusé pour créer ce club. »
C’est très récent, depuis juin 2014 vous avez dit, et pourtant vous avez déjà 200 joueuses ?
« C’est ça. Après les installations aident bien. Et c’est quand même un budget de 15 000 euros à l’année pour s’entraîner et pour jouer. Mais on savait où on mettait les pieds, puis on a de bons partenaires qui suivent depuis le départ donc ça a beaucoup aidé. Après c’est vrai que 210 joueuses c’est top. Les filles viennent là pour le plaisir avant tout, et ça je pense que c’est une grosse partie du football féminin. C’est ça aussi les valeurs du sport, prendre du plaisir et pas forcément venir juste pour gagner. Surtout que dans un match, sur deux équipes il y en a souvent qu’une qui gagne, donc autant prendre du plaisir avant tout. Voir une gamine arriver avec le sourire c’est bien, mais le but c’est qu’elle reparte avec un sourire encore plus grand. Puis personnellement si je prends pas de plaisir moi j’arrête. »
En même temps là vous êtes premier de votre championnat ?
« Oui mais on prend du plaisir aussi. Là on est premier mais c’est aussi un travail qui porte ses fruits après plusieurs années. Après il reste encore douze matches du championnat donc il y a encore de la route. »
Mais vous espérez la montée dans la division supérieure ?
« L’an dernier on finit troisième et on perds contre le Losc à la dernière journée. Ça se jouait entre eux et nous et on perds dans les cinq dernières minutes car on devait absolument gagner et on a pris des risques offensifs. Ça a pas payé mais c’était un vrai bon moment. Il y a avait du monde. Puis c’était logique aussi on venait juste de monter. Mais oui là [cette année] on va essayer de faire mieux. Si on peut faire deuxième voir premier, on ne va pas se gêner (rires). »
Vous êtes en partenariat avec le LOSC justement ?
« C’est ça. On s’est mis en partenariat il y a plus d’un an maintenant. »