Le dernier mot pour la capitaine. Après l'élimination de l'Italie en quart de finale du Mondial face aux Pays-Bas, nous avons échangé avec Sara Gama, le brassard sur le bras et un sentiment de fierté pour le chemin parcouru.

 

Après cette élimination face aux Pays-Bas qu’est-ce qui va rester de cette Coupe du Monde pour vous et votre équipe ?
« Il reste beaucoup, parce que je crois que nous avons fait une superbe Coupe du Monde. C'est très important ce que l'on a pu démontrer à nous-mêmes et ce que l'on a démontré à toute l'Italie. Maintenant, tout le monde nous connaît et je crois qu'on laisse un bon héritage pour l'avenir du football féminin en Italie. »

 

C’est le deuxième quart de finale de l’Italie après 1991. Pourtant quand on discute avec des joueuses de l’équipe, on a le sentiment que c’est la même équipe, l’Italie, mais que l’on parle de deux histoires différentes. Est-ce que c’est aussi votre sentiment ?

« Évidemment, [avec] l'attention des médias, du public... Le football féminin se rapproche de plus en plus de la Coupe du Monde masculine, notamment au niveau de l'organisation. Je crois que c'est [une compétition] qui a beaucoup changé, donc c'est une autre histoire pour nous. »

 

Pour parler du match d’aujourd’hui, il faisait très chaud cet après-midi. Comment cela vous a-t-il affecté, en sachant que vous avez fait une bonne première mi-temps ?

« C'était embêtant pour les deux équipes. Je l'ai déjà dit, ce n'est pas idéal parce que les joueuses des Pays-Bas vont être plus fatiguées que les autres équipes. Jouer à 15h, ce n'est pas la même chose.

Il y a des moments où c'était très embêtant, mais les deux équipes étaient au même niveau. On a bien joué la première mi-temps, c'était assez équilibré. Je crois même qu’on a eu des occasions, mais on n'a pas réussi à marquer. Et quand tu joues contre les championnes d'Europe en titre… En deuxième mi-temps, elles ont poussé, et nous, on a un peu reculé, lâché. (...) On est un peu déçues mais elles n'ont rien volé en deuxième mi-temps. »

 

Qu’est-ce qui manqué ? C’est vrai qu’on a senti de la fatigue et de l’énervement parfois aussi...

« Il y avait de la fatigue mentale et physique, parce qu'on a quand même beaucoup poussé, pour tout donner dans ce match. Pour nous, il y a toujours un écart que l'on essaie de combler. En Italie, on a commencé très tard, le football féminin ne se développe que depuis 4 ans, il faut un peu de temps.

Il y a encore de la différence, nous on a 23.000 joueuses contre 160.000 aux Pays-Bas. Mais aujourd'hui, on n'a pas fait un mauvais match. Je pense qu'on a démontré que l'on peut jouer face à tout le monde. »

 

Est-ce qu’il y a un souvenir particulier que vous allez garder de ce Mondial, dans un pays que vous connaissez bien, la France ?

« C'était super. La France c'est quelque chose de positif dans ma vie. Ici, j'ai gagné la Coupe d'Europe avec les U19 [l’Euro 2008], là je viens de faire une superbe Coupe du Monde, j'ai joué deux ans sur Paris [avec le Paris Saint-Germain entre 2013 et 2015].

Je garde la grandeur de cette Coupe du Monde. Et le souvenir, c'est ce que nous ont donné les gens autour, l'engouement que l'on a ressenti venant d'Italie. Et aussi le regard de mes coéquipières parce qu'on s'est beaucoup amusées. »

Hichem Djemai