Ces dernières semaines, Patrice Lair et les joueuses du PSG attendaient beaucoup de la décision de la commission d’appel de la FFF. Et pour cause, seule une modification du premier jugement pouvait restaurer les chances du club de la capitale de jouer le titre. Le Paris Saint-Germain a vu sa sanction confirmée hier par la commission d’appel de la FFF. On fait le point sur les conséquences de cette décision.

 

Pour rappel, Paris avait été sanctionné après avoir fait entré en jeu une joueuse non inscrite sur la feuille de match, en l’occurrence Sarah Palacin, pendant le match Albi – PSG lors de la première journée de championnat. A l’époque, Paris avait remporté la rencontre 4-0.

La sanction avait donc consisté à un retrait des trois points de la victoire pour Paris, mécaniquement attribués à Albi avec une victoire sur « tapis vert » (victoire 3-0 pour Albi). A ces trois points qui ont changé de main, un point de pénalité a également été infligé au PSG. La confirmation en appel de cette décision, n’épuise pas les recours de Paris qui peut encore solliciter la médiation du CNOSF ou porter l’affaire devant un tribunal administratif.

Pour l’heure, si cette décision n’est pas encore définitive, difficile désormais pour Paris de compter sur un retournement de situation dans cette affaire.

 

La course au titre est-elle jouée ?

Au classement, la partie semble désormais jouée dans la course au titre. A la suite de la 15e journée, voilà à quoi ressemble le podium de la D1 :

1) Olympique Lyonnais 42pts (+62)

2) Paris Saint-Germain 38pts (+35)

3) Montpellier 34pts (+27)

Pour Paris, une victoire au Parc OL ne suffit plus. Si la sanction avait été levée, avec un match rejoué, les deux équipes auraient pu se retrouver à égalité avec une meilleure différence de buts pour l’OL. Si le point de pénalité aurait été enlevé, Paris aurait été à trois points mais avec une différence de buts tellement défavorable qu’une victoire à Lyon n’aurait pas été suffisante quoi qu’il en soit.

A noter que la défaite de Paris à Montpellier en janvier dernier a joué dans le retard actuel du PSG sur l’OL, mais aurait de toute façon obliger Paris à s’imposer au Parc OL pour espérer gagner le titre cette saison.

Sans présumer des matches qui se dérouleront d’ici à la fin de saison difficile de voir Lyon trébucher, d’autant que les joueuses de Gérard Prêcheur ont parfaitement maîtrisé leur rendez-vous face à Montpellier, une des rares équipes capables d’accrocher l’OL sur un match.

Pour la course à la Champions League, Paris peut désormais souffler. Après avoir été un temps doublées au classement, les joueuses parisiennes comptent quatre points d’avance au classement sur Montpellier, une avance qui leur permet d’assurer l’Europe pour la saison prochaine même en cas de mauvais résultat à Lyon. S’il reste quelques matches piégeux, comme le déplacement à Marseille le 19 mars prochain, le PSG peut se montrer plus serein en ce qui concerne sa qualification pour la Ligue des Championnes.

 

La lutte pour le maintien relancée

Si Paris a perdu des points, Albi en a gagné avec la décision de la FFF. Au moment de la première décision, Albi est passé de quatre à sept points. Le club du Tarn en compte désormais treize, grâce à deux victoires face à Metz et Saint-Étienne.

L’ASPTT n’est aujourd’hui plus relégable, et compte même trois points d’avance sur Bordeaux désormais en danger. Plus largement, cette remontée d’Albi met sous pression des équipes qui disposaient d’un certain matelas de points dans le bas tableau. Rodez et Saint-Étienne sont désormais dans le même bateau qu’Albi, avec l’obligation de prendre rapidement des points pour ne pas se retrouver dans la position actuellement occupée par les Girondines.

8) Rodez AF 13pts (-24)

9) ASPTT Albi 13pts (-23)

10) AS Saint-Étienne 13pts (-8 ; deux matches en retard)*

11) Bordeaux 10pts (-26 ; un match en retard)

* En cas d’égalité, les équipes sont départagées au goal average particulier. La victoire d’Albi face à Saint-Étienne, et celle de Rodez face à Albi explique l’ordre des équipes entre la 8e et la 10e place

 

Une décision politique ?

Du côté des supporters parisiens, l’espoir d’un changement de décision est venue de l’existence d’une « jurisprudence Fleury ». En Coupe de France masculine, le club francilien de Fleury-Mérogis (CFA, quatrième division) avait obtenu sa qualification pour les seizièmes de finale face au Stade Brestois (L2, deuxième division) en l’emportant 2-0 sur le terrain. La participation d’un joueur non inscrit sur la feuille de match du côté de Fleury n’avait pas empêché la FFF de valider la qualification.

Les deux décisions semblent différentes pour des raisons évidentes. Dans le cas de Fleury, le club de Brest avait écrit à la FFF pour demander à ce que Fleury ne soit pas sanctionné pour cette erreur. L’un des arguments invoqué par le Stade Brestois pour solliciter la « bienveillance » de la FFF était la nécessité de faire « perdurer (…) l’image de la Coupe de France ». En d’autres termes, préserver la « magie » d’une compétition où des clubs amateurs comme Fleury peuvent l’emporter face à des clubs professionnels comme le Stade Brestois.

Dans le cas du PSG, la situation est inversée puisqu’il s’agit d’une faute commise par un club professionnel (Paris) face à un club amateur (Albi). Autrement dit, la clémence qui a pu s’exprimer dans un cas ne s’applique pas forcément dans l’autre même si sur le papier, on peut avoir l’impression qu’il s’agit de la même décision. En demander plus aux clubs professionnels par rapport aux clubs amateurs dans le respect des règlements, une démarche qui n’a rien de scandaleux, bien au contraire.

 

PSG/OL, on se retrouve en Coupe ?

Sauf que dans ce cas précis, cette décision nous prive d’un moment attendu sur cette fin de saison : une finale entre Lyon et le PSG au Parc OL pour le titre de championnes de France. Pour la première fois depuis des années, le titre ne semblait pas joué d’avance, et ce match s’annonçait comme un formidable duel.

Paris est le club le plus riche de France, mais dans le football féminin, les Parisiennes sont encore dans la position de challenger face à Lyon. Une donne qui ne devrait pas changer cette saison alors que le championnat semble désormais joué. Pour Paris, il reste néanmoins la Coupe de France et la Champions League pour renverser la table et tenter de priver Lyon d’un nouveau triplé.

Hichem Djemai